Le Péril ( Rouge et ) Jaune !

Day 656, 15:24 Published in France France by Hokno

Qui ne s'est pas encore dit que bientôt l'été se fera automne ? Qui n'a pas remarqué que le voile du crépuscule tombe de plus en plus tôt ? Et enfin, qui ne s'est pas fait surprendre par la fraicheur du matin ?

Une saison touche à sa fin, on a beau le regretter on y peut rien. On essaye vaguement de ce débarrasser de cet mauvaise impression alors on cherche son gilet, on l'enfile mais si le froid se fait un peu moins sentir, la nostalgie, les souvenirs, la sensation d'avoir gâché un si bel été : tout ça est toujours là.
Quand je me suis installé en Aquitaine, la première chose que j'ai fait ce fut de m'acheter une maison. Des que je l'ai vu, je savais que j'allais l'acheter. C'est de cette cabane de pierre, perché en haut d'une colline, que j'écris ces mots.
De là haut, c'est simple. Je vois tout et je sens tout. Je sens ce vent encore chaud et léger qui ne va pas tarder à se raidir. Je l'observe. Il est là, bien installé et il balaye la plaine.

Je vois déjà les premières feuilles qui se décrochent. Elles sont là, toute plus solitaires les unes que les autres, toutes emportées dans un dernier souffle. Elles sont là, les dernières troupes de la Grande armée perdues dans l'immense étendue de la plaine, battues et fouettées par le sort- ce vent du sud encore brulant du dernier combat...



C'est alors que mon regard se pose sur une foret. Quel grandiose foret ! Une foret de pin, de beau pin à l'odeur si envoutante. Mais c'est alors que la mélancolie fit place à l'horreur. Parmi la couronne d'épine, horrible spectacle : Des feuilles !
Et quelles feuilles ! D'un jaune et d'un rouge flamboyant, sec et insolent ! J'en suis encore plus troublé - décontenancé !

Mais très vite, je me souviens ! Mon père ne cessait de me le répéter : les pins sont les plus vigoureux, les plus résistants. Ils sont même les seuls à survivre à l'hiver et au printemps venu à pouvoir bourgeonner et s'étendre comme si de rien n'était. C'est pour ça qu'il y a une foret.
Alors même si l'hiver est froid, horriblement froid. Je l'invite, je l'invite cette implacable défaite qu'est l'hiver. Que l'automne passe vite, que je vois le panache rouge et or fané sous mes yeux ! Et que l'hiver qui le suivra n'épargne pas ses effets, qu'il purifie nos terres et qu'il les en débarrasse de toute cette vermines !

Alors, le printemps sera à nous et plus jamais, nous ne laisserons à l'hiver le soin de se débarrasser de la tare espagnol ! Nous nous en chargerons nous-même !

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Pour ceux qui aurait raté le premier article du Sursaut National, il n'est jamais trop tard !
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