Le Grand N'importe Quoi ou comment expliquer la déliquescence actuelle !

Day 655, 15:24 Published in France France by Hokno

Un beau matin, le souffle de la jeunesse m'ayant enhardit, je fis mes adieux à ma mère. N'ayant presque rien à part ma plume et mon talent pour la débrouille, je m'en allais vers d'autres horizons. De la campagne, je ne garde que l'image de mon ancienne maison et aujourd'hui, c'est en ville que je vis. En Aquitaine pour être plus précis.
Je me suis toujours dit dans mon fort intérieur que j'étais décidément trop jeune qu'il me fallait attendre que la vie me donne plus d'épaisseur, qu'elle me permette d'accumuler suffisamment de souvenirs pour que plus tard, je puisse en noircir des pages et des pages.
Résolu, j'ai essayé de faire autre chose.
J'ai pris un travail mais comme tant d'autre j'ai fini à me battre sur un champs de bataille. Dans ce genre de cas, on se demande toujours comment on en est arrivé là. Moi je savais pourquoi j'étais là, j'étais là pour la France, cette patrie qui m'avait vu naitre et qui me verrait mourir.


[Voilà comment aurait du se finir l'aventure espagnole ! ]

J'ai toujours eu l'impression d'être transpercé par une lame. Une lame tant tôt brulante qui vous pousse à agir, qui vous pousse au courage, tant tôt une lame froide qui vous pousse à la haine.
J'ai toujours eu cette impression. Je suis jeune.
Et c'est peut être pour ça que tout les petits vieux nous regardaient l'œil nostalgique, alignés et collés sur leur banc, pendant nous jouions - enfants. Le bouillonnement de la jeunesse, ses passions et ses sursauts. C'est peut-être ça qu'ils regrettaient.

Des jeunes, dans notre pays, il y en a. Pourtant aucun sursaut, rien !
Il y a des partis politiques, de la presse, et une défaite en Espagne. De quoi vous faire réagir une jeunesse, la pousser à se questionner et a aussitôt épouser une cause -bonne ou mauvaise- et faire tout pour elle, quitte à se faire tuer.

Rien de tout ça en France. La jeunesse d'aujourd'hui a perdu son entrain. Elle a vieillit.
Pour s'en convaincre, il suffit de regarder l'arène des jeunes, celle pour laquelle ils sont sensés se passionner : la politique. Il suffit de voir ce que sont ces grosses machines bureaucratiques et sclérosés qui nous servent de partis pour y croire.
Un arbre pour grandir à besoin d'espace, il est de même pour nous.
On est sensé s'intéresser à ce qui n'est qu'un combat de coqs. Une bande de fonctionnaire, voilà ce que sont nos dirigeants. Le premier d'entre eux est simplement celui qui aura réussit, de par son expérience laborieuse, à accumuler les meilleures mesurettes qui lui aura été donné de trouver.
Je suis fatigué de voir l'un se battre avec l'autre à propos de babioles compliquées qui me concerne pas, à moi citoyen lambda. Est-ce cela être citoyen, voter pour celui qui aura le discours le plus technique et donc, dans la logique d'aujourd'hui, qui paraitra le plus compétent ?

Moi je me fou bien que notre président soit capable de mettre en place une banque machin-truc et un Q610 de collecte ou une autre foutaise du même acabit. Non pas que je trouve l'initiative mauvaise en soit, mais le fait est qu'il y aura toujours une communauté de personne et d'aides qui pourront la mettre en place. L'administration est là pour ça.

Mais il est bien connu que la bureaucratie n'a d'autre but que elle-même. Or à nous, il nous faut quelque chose de concret, une raison d'être, qui nous poussera à nous battre ou à s'investir - que se soit la vision d'une utopie égalitaire ou celle d'une france toute puissante - et ce n'est certainement pas une clique d'experts qui nous la donnera.


[Mais voici comment cela s'est fini !]


L'efficacité n'est que le moyen, les idées sont la fin. La démocratie d'aujourd'hui nous fera élire le plus compétent, là où elle devrait nous faire élire le plus inspiré.
Renvoyons le cartel de la paperasse dans l'ombre de ses bureaux, là où il est utile et efficace. Là, où il ne permettra pas à des assoiffés de pouvoirs d'apprendre le plus règlements possibles afin d'étancher l'appel démesuré de leurs égos. Et demain, peut être que les guerres - comme en Espagne - où l'ont se bat sans savoir pourquoi, et où l'on perd sans savoir pourquoi ne seront plus qu'un lointain souvenir.