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Le 8 décembre dernier avait lieu une annonce des admins au sujet de l’ajout des Natural Enemies (Ennemis naturels pour les plus réticents à Shakespeare) dans le jeu. Cette nouvelle règle bouleverse la géostratégie mondiale, en favorisant clairement les gros pays vis à vis des petits. En effet, associée avec la récente réforme des ressources qui a bouleversé la carte et qui rend cruciale la possession d'un maximum de ressources différentes, cette règle permet :

- d'ouvrir une guerre gratuitement avec l'ennemi naturel choisi. Par exemple, la France pourrait décider d'envahir la Suisse sans payer la moindre déclaration de guerre, estimée actuellement à près de 1000G.

- lors d'une bataille contre un ennemi naturel, à tous les combattants ayant la citoyenneté du pays de bénéficier d'un bonus de 10% sur leur influence (ou dégâts). En revanche, ce bonus ne s'appliquera pas au points de rank. Par exemple, si la France choisissait l'Espagne en ennemi naturel, lors d'une bataille contre l'Espagne, les citoyens français feraient 10% de dégâts de plus que la normale. Avantage militaire non négligeable.

En revanche, deux restrictions à cette règle. On ne peut changer d'ennemi naturel que tous les 7 jours, et on ne peut faire la paix avec un ennemi naturel. Pour faire la paix avec un ennemi naturel, deux solutions : le raser ou faire en sorte que ni lui, ni vous ne soyez ennemi naturel.

Ce règle vise à dynamiser encore plus l'activité militaire, et selon les mots des admins, à assurer un état de guerre permanent. En effet, lors d'une guerre active, une bataille sera automatiquement lancée chaque 24h du côté du dernier vainqueur ou du pays qui a déclaré la guerre, si il n'y a pas eu d'attaque de la part de ce camp auparavant. C'est le retour de la règle de l'initiative, chère à la v1. A noter que lancer une attaque sur une région est désormais gratuit.


Ces trois modifications des fondements (réforme économique, retour de l'initiative/bataille automatique, règle des ennemis naturels) du jeu ont d'importants impacts sur la géostratégie ainsi que sur la façon de mener une guerre. Je vais donc vous faire un petit récapitulatif de tous les votes achevés ou en cours de natural enemy à travers le monde pour mieux discerner la situation géopolitique de demain. Commençons par ce qui demeure le point ardent du conflit mondial entre PHX et EDEN : la péninsule balkanique et l’Europe centrale.


Deux trios se sont mis en branle ces derniers jours, deux trios plutôt équilibrés. Tout d'abord, la Roumanie et la Hongrie se sont mutuellement choisis en natural enemy, ce qui laisse augurer de nombreuses batailles acharnées entre ces grosses puissances ennemies depuis toujours. L'enjeu est tout autant économique que symbolique à ce niveau, même si le grain roumain est source de convoitise pour les hongrois, qui n'en disposent que grâce à l'invasion de l'Ukraine. Pour la Roumanie, il s'agit donc d'aider à la libération de leur voisin ukrainien en affaiblissant leurs ennemis jurés hongrois.

Mais c'est surtout le sempiternel conflit Croatie vs Serbie qui revient sur le devant de la scène, avec la Serbie qui déclare la Croatie natural enemy tandis qu'en face, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine ont mis la Serbie en ennemie naturelle. Le Monténégro a quant à lui tenté de mettre la Croatie en ennemi naturel mais le vote a échoué, à 15 voix contre 11, ce petit pays étant une cible de choix pour l'ogre croate. La Croatie tente ainsi de contrer la Serbie qui a échoué à raser la Bosnie-Herzégovine il y a peu. Cette guerre n'a pas de fondement économique marquant, mis à part l'iron serbe, mais est surtout empreinte de nationalisme de la part de chacun des belligérants.



De nombreux acteurs importants de ce théâtre d'opération n'ont pas désigné de natural enemy pour le moment, mais ça ne saurait tarder. Ainsi, la Bulgarie récemment sortie de PHX et la Grèce pourraient s'opposer à une coopération Turquie-Macédoine, ce qui pimenterait encore un peu plus les conflits larvés de cette région du monde. Il y a bien sûr là aussi confusion d'intérêts économiques et nationaux, voire nationalistes. Ces quatre nations ont un passé commun riche, et apparemment trop lourd pour le moment, que ce soir IRL ou IG. L'enjeu premier étant évidemment l'acquisition des deux high grain bulgares et des 4 régions iron partagées entre Grèce et Bulgarie.

A noter que la Moldavie n'a pas pris le risque de choisir un ennemi naturel parmi ses puissants voisins hongrois, roumains et ukrainiens.


En remontant vers le Nord de cette zone géographique, on peut voir que la Slovénie avait choisi l'Autriche en ennemi naturel dans ce qui semblait être une manœuvre de location ou de swap pour les aider dans la guerre de libération contre l'Italie, mais suite à une défaite autrichienne, la Slovénie et l'Autriche n'ont plus de frontière commune et donc le statut d'ennemi naturel n'est plus possible. Peut-être qu'une opération contre l'Italie pourra être envisagée par la Slovénie dans le futur. Ou au risque de se faire à nouveau raser, choisira-t-elle de s'attaquer à la Croatie pour venir en aide à la Serbie ?


Le cas allemand

En continuant notre route vers le Nord, on distingue clairement quel pays souffre le plus de cette nouvelle règle pour le moment. En effet, l'Allemagne a été déclarée natural ennemy par 2 pays, la Pologne et l'Italie, en sus de la déclaration de guerre lancée par la Suède, qui en profite pour mettre le faible Danemark en ennemi naturel. Le gang bang de nos amis outre-Rhin a d'ores et déjà débuté avec la prise en 8/0 de Berlin hier, Berlin qui avait justement été reconquis par une Resistance War (RW) épique quelques jours auparavant. L'Allemagne risque de devenir le terrain de jeu favori de la Pologne, aidée de l'Italie qui reprend la Bavière quelques jours après l'avoir perdue. La Suède ne devrait pas tarder à se joindre à la fête. On peut prédire avec assez de certitude que l'Allemagne et le Danemark seront rayés de la carte dans la semaine. L'unification du Danemark et de la Suède en un seul pays afin d'éviter que le petit pays scandinave se fasse TO est donc en bonne voie, alors qu'il lui reste plus que 2 régions. La Suède n'en tire aucune ressource supplémentaire mais cette union est bénéfique pour la stabilité d'un des pays les moins peuplé au monde. Singapour et ses voisins malaisiens avaient un projet du même acabit il y a peu, il risque de ressurgir très vite.

Scandinavie/Russie/Pays baltes :

La Scandinavie prend à nouveau part aux affaires du monde, en se dirigeant vers les pays baltes. Ainsi, la Finlande a pris l'Estonie en natural enemy qui a elle même choisis de s'attaquer à la Lettonie à l'aide de la Lituanie et de la Russie. La victime de ce gang bang a décidé de prendre son voisin lituanien en natural enemy. Le cattle letton, absent chez la mère patrie russe et les lituaniens, a été l'élément déclencheur de ce conflit, tandis que l'iron de Vidzeme semble promis à l'Estonie. La Lettonie, alliée à Eden, défend actuellement sa dernière région.



Les tensions au confluent de la Chine, du Pakistan et de l'Inde

Au confins du monde russe, le dragon chinois, assoupi depuis la prise de Liaoning (aka Lion King) le dernier jour de la v2, se réveille contre le Pakistan. Combinée avec les régulières insurrections indiennes, l’offensive chinoise devrait rapidement mettre à mal le Pakistan et rendre l’indépendance à l’Inde. La première bataille de cette nouvelle guerre a été une victoire écrasante 8/0 pour la Chine, forte de ses 14 mpp. Mais l’objectif principal pour la Chine est ici économique, l'invasion du Pakistan permettant à l’Empire du Milieu de récupérer la ressource grain au Punjab, à l’heure actuelle vitale pour l’économie, ainsi que la ressource fruit voire rubber à Karnataka par exemple.



Le Pakistan désirait lui se diriger vers la Thaïlande, mais il paraît clair qu'il va devoir se concentrer sur la résistance à la machine de guerre ennemie.


En Asie de l'Est :

La façade Pacifique de l'Asie le reste, exception faite du conflit entre le Japon et la Corée du Sud, déclarés ennemis naturels mutuels. L'enjeu semble être le grain sud coréen, la récente bataille de Jeju semble le prouver. Mais c'est aussi pour ces deux petits pays l'occasion de combattre plus souvent et de dynamiser un peu leur économie.

L'autre conflit de cette région du monde est l'attaque philippine sur la Malaisie, qui n'est pas pour le moment réciproque. L'objectif philippin semble être la ressource fruit et rubber. De plus, les Philippines ont déclaré la guerre au colosse indonésien dans une manœuvre diplomatique osée, afin de leur laisser libre accès à la ressource iron pour ensuite fermer la guerre. L'Indonésie va donc très probablement faire main basse sur les ressources iron et fruit alors qu'elle doit faire face aux régulières révoltes australiennes, qu'elle maîtrise assez facilement pour le moment. Une nation de PHX qui tire donc habilement son épingle de cette nouvelle règle.



Continuons notre périple dans l'hémisphère Sud en passant en Afrique puis en Amérique.


En Amérique du Sud

Tout d'abord, le groupe de PTO (Political Take Over = Coup d'État politique) hongrois en Afrique du Sud tente de freiner un tant soit peu l'offensive brésilienne en les déclarant ennemi naturel, ce qui conforte sûrement les brésiliens dans leur choix de neutralité vis-à-vis de PHX et des hongrois. Mais cela n'aura surement que peu d'influence dans l'issue des combats entre la super-puissance brésilienne et une Afrique du Sud divisée.

En revanche, deux zones de tensions sont apparues en Amérique du Sud, c'est tout d'abord le Venezuela, rangée du côté de PHX, qui a déclarée la Colombie en ennemi naturel, dans le but de gagner plus facilement les batailles contre son ennemi local. Cependant, le Brésil et l'Espagne ont mis le Venezuela en natural enemy, les votes ayant été disputés. Le non a gagné au Brésil, tandis qu'en Espagne, nous avons assisté à une victoire des faucons. Le Vénézuela est pour l'Espagne un mets de choix, avec de l'oil et du rubber que nos voisins ibériques ne possèdent pas, mais aussi du grain, qu'ils détiennent uniquement grâce à Midi Pyrénées. Pour le Brésil, c'est actuellement seulement d'oil qu'il manque, et le Venezuela répondrait à ses attentes. A l'heure actuelle, ils sont partis pour devoir chercher une autre cible. Mais le brésil avec l'invasion de l'Afrique du Sud possède déjà 9 ressources sur 10, ce qui en fait l'un des pays les plus complets au niveau économique. Un bon point marqué par PHX.

Deuxième zone de tensions émergeant suite à cette nouvelle règle en Amérique Latine, c'est le conflit entre la Colombie et le Chili, deux pays ayant des ressources complémentaires, notamment de l'iron au Chili et du grain en Colombie. La guerre a déjà commencé avec pour le moment un avantage du côté chilien.

Le reste de l'Amérique du Sud n'a pas encore lancé de vote de désignation d'ennemis naturels, mais il est fort possible que l'Argentine fasse preuve de nouvelles velléités offensives dans le but de remédier à l'absence de grain à proximité de son territoire national.


Remontons vers le Rio Grande, pour aboutir en Amérique du Nord.


Amérique du Nord

Aucun vote n'y a été lancé et l'heure est plutôt à la paix. Les USA, grosse puissance mondiale, pourraient néanmoins se pencher sur le cas de leurs voisins mexicains, assez faibles, et surtout possédant du fish, du salpeter et du rubber au contraire des États-Unis. Les USA auraient alors 9 ressources sur 10, facilement défendables, et seraient un nouvel eden économique. Ils pourraient se concentrer sur l'acquisition de la ressource deer, peut être au Canada dans le cadre d'un accord entre ces deux alliés. La signature du mpp entre le Mexique et le Canada pourrait remettre en question cette possibilité.

Le Canada n'a pour sa part pas déclaré d'ennemi naturel, et son congrès vient d'étudier deux propositions de paix des anglais et des français. Si la paix vient d'être signée entre le Canada et l'UK, la France et le Canada sont toujours en guerre.



Pour clore ce tour du monde, penchons nous sur le cas français

En guerre actuellement contre le Canada et l'Espagne, en plus d'une guerre toujours ouverte avec les polonais qui sont en train de raser consciencieusement nos amis allemands. Bientôt pris en sandwich entre sapins, caribous et lolandais, on risque de passer un Noël tendu... Les congressistes français et le Gouvernement débattent toujours au Congrès en séance privée de l'opportunité de déclarer un voisin ennemi naturel. Les différentes possibilités sont évidentes, entre Espagne, Suisse et dorénavant Canada. L'Espagne et le Canada pour bénéficier du bonus des 10%, la Suisse pour ouvrir une guerre gratuitement et chercher à prendre les ressources qui nous manquent, comme le cattle en Romandie. Dans l'éventualité d'un nouveau French Toast plus abouti que le mois dernier, je présume que la priorité nationale doit être de résister aux attaques espagnoles et canadiennes pour garder l'initiative le plus souvent possible, et pourquoi pas nous payer des vacances en territoire ennemi. Restons néanmoins conscient que notre Trésor est limité, et que nous ne pouvons lutter à armes égales contre les sapins. Si en plus les USA se mettent de la partie à l'aide d'une loi de natural enemy qu'ils n'ont toujours pas voté, notre douce patrie ne pourra tenir bien longtemps...


Concernant les autres pays, plusieurs mastodontes n'ont pas encore choisi d'ennemi naturel, je pense par exemple à la Belgique ou à la Suisse. Mais c'est aussi l'Inde, l'Iran, la Corée du Nord, Taïwan, Singapour, le Portugal, la Slovaquie, l'Ukraine, l'UK, la Nouvelle Zélande, la République Tchèque, les Pays Bas, l'Australie, l'Autriche, la Biélorussie, l'Irlande ou encore Israël qui restent dans l'expectative.



Au final, à mon avis, EDEN a globalement saisi les nouvelles possibilités offertes par cet ajout plus rapidement et plus efficacement que PHX. L’Allemagne n’a que peu de chance de survivre au gang bang orchestré par la Pologne, l’Italie et la Suède. Il en va de même pour le Vénézuela qui devait être un test pour la toute récente amitié hispano-brésilienne. Test qui a pour le moment échoué. L'Indonésie profite de son statut de seule super puissance en Asie pour faire le plein de ressources, tandis que la Chine se lance dans une nouvelle guerre contre le Pakistan.

Mais ce qu'il faut surtout retenir de cette réforme, c'est qu'elle favorise outrageusement les gros pays expansionnistes, qui pourront raser plus facilement les petits pays et les empêcher de se reconstruire grâce aux guerres gratuites qu'elle peuvent déclarer toutes les semaines. En effet, l'obstacle premier à l'expansion reste le coût élevé d'une déclaration de guerre (200 Gold + 0,1G par citoyen du pays attaquant level 5 minimum) et on l'a vu récemment avec l'Allemagne ou la Hongrie, se faire raser est parfois un moindre mal car les guerres actives du pays sont fermées. Dorénavant, un pays rayé de la carte devra faire face à la possibilité d'être à nouveau en guerre sans que le pays attaquant n'ait à payer 1000 ou 2000 golds de déclaration de guerre (DoW).

Ainsi, l'objectif des admins qui était d'assurer un état de guerre permanent dans cet immonde est totalement réussi, et l'appel de la Carte Bleue se fera plus pressant pour de nombreux citoyens pressés d'en découdre. J'ose espérer qu'avec tous ces nouveaux sous sonnants et trébuchants, l'équipe du jeu réussira à nous développer un module politique journalistique de meilleure facture, voire de développer la diplomatie avec une plus grande liberté d'action. L'implémentation de pacte de non-agression pourrait ainsi être judicieux.


BigBrother44

Vivre libre ! Vivre ivre ! Ou pas