Cette Fripouille de Démocrite…

Day 3,859, 08:15 Published in France France by JamBono

Diantre ! Chers acolytes, vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivé. J’ai certes pris un peu d’âge, j’ai encore quelques projets pour l’avenir et pas encore de cholestérol. Bref, de quoi me permettre encore quelques batifolages. Mais voilà qu’il m’est revenu quelques détails de l’Histoire — et non bande de baltringues, ça n’a rien à voir avec ce vieux schnock de Jean-Marie Le Pen — dont il me paraissait difficile d’oublier. L’Histoire d’un pauvre type narcissique que je suis… mais pas seulement.



« Mais il est perché ce type ou quoi ? »


Pour ceux qui ne me connaissent ni d’Ève, ni d’Adam, et vous êtes probablement nombreux, je suis JamBono. Personnage autrefois exubérant, à l’humour très moyen mais sachant toutefois rester droit dans ses bottes en simili-croco. Bien que de multiples surnoms aussi affectifs que ridicules m’eussent été attribué par nombre d’autres personnalités, ici ou ailleurs, je dois bien vous accorder le fait que celui-ci est l’un des moins… « charismatiques » dirons-nous car d’expérience, j’ai connu des pseudonymes bien plus honteux.



« T’as un compte Discord ? »

Il n’empêche que — ô, quelle horrible locution — j’ai tendance à m’égarer et personne ne semble sensible à ces digressions. Des paroles insipides qui seraient, telles du menu fretin, incapable de captiver ne serais-ce qu’un instant vos esprits dépravés.

J’ai donc grandi parmi les plus anciens d’entre-vous — « et encore », certains diraient même. Fraîchement débarqué lors d’une de ces sombres périodes que cette patrie, la France, ait connu. Enserrés d’un côté par ces chers plombiers à la salopette rose, toujours prêts à en découdre à coups de clé à griffe ou de flexible de douche. Et de l’autre, par ces têtes de sapins aux échardes avides de notre tendre chair jusqu’à là poinçonner, la lacérer et la déchiqueter sans vergogne. Mais dieu seul sait pourtant à quelle point nous vivions une belle époque !



Réaction typique à la lecture de « belle époque ».

Je me souviens encore de ce mur. Simple mais pourtant efficace. Nous voyons nos noms défiler le long de celui-ci. Ces mêmes noms qui étaient là comme pour dire « j’y étais ». Et à chaque bataille, nous y étions. Tous ensemble. Comme les trois doigts de la main, les cinq mousquetaires ou les sept Télétubbies.

Nous vivions des batailles épiques, où chaque seconde comptait autant que les golds avalés avec volupté par l’État-major. Il y avait également ces chers amis Russes — quelle fut ma joie d’apprendre qu’ils le sont encore aujourd’hui — et leurs barrages de feu tels qu’il m’arrivait parfois de jouir délicieusement rien qu’en voyant leurs noms glisser fièrement à l’écran.



Oui, m’enfin…

Nous sommes témoins de ces stratégies, parfois farfelues, d’autres fois originales. Parfois même dignes de Sun Tzu ou carrément grossières et ridicules au point de finir en « bide intergalactique » comme diraient certains. Il y a enfin ces anecdotes : la plus marquante selon moi reste Ginman et son fameux « I DIDN’T RETREAT ALSACE © ». J’en verse encore une petite larme rien que d’y penser.



« Je vous l’avais dit ! » — rems2a.

Nous avions ensuite connu des moments bien plus sombres encore avec Rising, les croates qui faisaient chauffer la Mastercard, le système de combat lourd et à la mécanique douteuse, l’infestation de bots, le retour d’Alexis Bonte… et bodiam.



Alexis Bonte = Numérobis : Confirmed.

J’ai ces quelques souvenirs de présidences ratées. Qu’elles aient tourné à l’Impeachment comme avec OnlyPokerCanJudgeMe ou au drame sous les mandats respectifs de l’indissociable couple Lyne Faynel – Matthieu Bonne. Ces éminentes personnalités aux pratiques autrefois — et peut-être même encore aujourd’hui — contestées comme X le variable ou Luke Magitem. Mais aussi ces personnalités qui, au contraire, étaient comme des aspirations selon-moi et parmi lesquelles je peux citer Clemenceau, Angusthegreat, gg_tk, Androide Paranoide, Bouncy Van Zant et tellement d’autres. Je profite d’ailleurs de cette rétrospective pour dire à mes vieux kanards déplumés que je les baise très, très fort avec mon gros bec.



« Bon, j’me suis tapé des kanards ! Et alors ? »

Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, je ne pensais pas qu’à cette époque il était possible de se jouter dessus avec autant de détermination et de conviction. Ces deux monuments qu’étaient le Parti Koinmuniste et le feu Courant Alternatif. Il y avait aussi la Grande Bivalve, le Culte du Vin, le 15-18 et autres Bisounours. Ces débats incisifs, palpitants, parfois insensés — avec au passage quelques délires insupportables voire profondément ridicules — n’étaient pourtant qu’une façade burlesque ornée d’une corniche dramatiquement grotesque, le tout se résumant au mantra quasi liturgique : « j’en ai plus rien à branler ».



Dixit « Che Guevara » depuis son pavillon cossu du 16e de Paris.

Et savez-vous donc pourquoi ? Personnellement, je ne l’ai compris qu’hier soir en lisant Démocrite. À la lueur d’une lampe de chevet, baigné par une couleur chaleureuse, j’ai soudain eu le sourire au lèvres : j’ai eu le sentiment que nous étions tous là pour partager ces moments de convivialité malgré nos différences de point de vue. J’en veux pour preuve IRC et ces perles enfouies dans des logs que je ne relirai peut-être jamais tant ils sont conséquents.

Et me voilà !



En réalité, j’étais mort de rire mais ce n’est qu’un détail.

Comme disait Aznavour, « je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ». Quoiqu’en y réfléchissant, on s’en moque. Tout ça, c’était simplement « il y a fort longtemps »…

Je vous en épargne d’avantage en clôturant ce monologue et vous laisse ainsi méditer sur ces paroles d’on ne sait qui, pourvu que ce ne soit pas moi vu le niveau critique d’absurdité : « Diligo spinach butyrum ».

À plus dans l’bus,