BOUM!

Day 858, 22:54 Published in Canada Canada by Chose LeMarron

eRepublik n'est pas un nouveau monde: c'est tout ce que l'ancien comporte de pourriture. Impossible ici comme ailleurs de renverser ce fanatisme nationaliste qui moisit dans les esprits; impossible de sortir de la routine quotidienne qui nous rend si débiles. Travail+métro+dodo. Des photos de putes à droite dans des pubs ridicules et sans substance, faisant la promotion du moi moi moi, nous harcelant de conneries agressivement serviles et plates.

Ce eMonde me rend malade; le eCanada me fait vomir; le eQuébec est bon pour un nukage en règle. Voilà pourquoi je me rends dans le sud de la France et que je prends le maquis contre les alliés de ma mère-patrie, qui m'a bercé de ses traîtres promesses (on doit mourir quand on trahit) et de ses illusions barbares. Avant de partir, je donne quelques lingots au parti anarchiste (pas cette caricature que représente le C.H.A.O.S.) en espérant qu'ils ne se sauvent pas avec la caisse mais en profitent pour retourner leurs armes contre le Pouvoir. Je sais très bien qu'on ne peut malheureusement pas l'abolir, ni le renverser, ni même l'affaiblir dans ce monde factice où nul espoir ne fleurit pour les opprimés: mais à plusieurs, j'espère bien qu'ils finiront avec l'imagination qui me manque par trouver un moyen de remplir le Parlement de bombes et ainsi de faire exploser toute cette assemblée de crétins amorphes, leur Président de pacotille, leurs traîtres de ministres, leurs minables électeurs, leurs partis médiocres et fades.

Oui, je vous trahis, bande de paranoïaques du drapeau, lâche troupeau d'habits rouges. Je fais ouvertement ce que Samuel de Champlain a fait en cachette de peur d'assumer sa liberté. Oui, je vous trahis sans hypocrisie car je n'ai rien à perdre: ni honneur, ni haute fonction. Je ne fais pas de courbettes, c'est ainsi.

Dans quelques temps, je serai en agonie, une balle en travers de la yeule et le doigt sur un détonateur. Je n'ai plus assez d'or et d'argent pour déclencher une révolte: qu'à cela ne tienne, je trouverai bien un moyen de me battre contre des unités isolées de soldats. À leur peur de mourir j'opposerai mon zèle et la satisfaction d'entraîner dans la glaise une myriade d'envahisseurs dépourvus de sens critique.

BOUM! Ce sera mon dernier mot.