Alea jacta est

Day 2,216, 11:40 Published in France France by Hans.Bauer


Salve !

Ce petit journal aura pour but de vous faire découvrir Rome par quelques anecdotes, quelques faits ou grandes dates, voire des éléments de langage se rapportant à cette époque.

Aujourd'hui, je vais d'ailleurs le faire, je commence en douceur par quelque chose de connu, l'origine de l'expression "franchir le Rubicon" et le sens et la genèse d'"alea jacta est".




Tout d'abord, parlons de cette fameuse expression, "franchir le Rubicon". Elle signifie "Faire un pas décisif et irréversible", ou encore "prendre une décision et en assumer toutes les conséquences" (source). "Irréversible", "conséquences", l'origine doit pas être folichonne vous dites-vous, et vous avez raison. En 49 avant J-C, toute la Gaule est conquise (toute ? Un village d'irréductibles...) et Jules César s'en retourne à Rome. Le Rubicon est un fleuve qui marque la frontière entre la Gaule cisalpine (à savoir le Nord de l'Italie) et la province de Rome à proprement parler. Le Rubicon marque aussi une limite morale : un général ne doit pas franchir le fleuve avec les armes, sans quoi il peut être déclaré ennemi public et déclencher une guerre civile. Or, si vous suivez un peu l'actu de Rome à cette époque, César et Pompée ne se font pas que des câlins. Donc, en -49 Jules franchit le Rubicon avec ses troupes, dans le but de non seulement de vaincre Pompée (devinez qui a gagné ?) et de profiter pleinement de sa campagne gauloise.

Ensuite, "alea jacta est". Le sort en est jeté. Mais si vous savez, les aléas de la vie ? Hé oui, ce sont les mêmes. Alors l'expression qu'un esprit peu accoutumé au latin s'efforcera de prononcer avec le J bien à la française vient du même évènement, le franchissement du Rubicon. D'où vient le mot ? De Suétone (non, ce n'est pas du vinaigre...), un historien. Il décrit les hésitations de César tout près du fleuve, à deux doigts de franchir le pont ; quand je disais au début que c'est "irréversible" c'est qu'il a pris un peu de temps. Donc Suétone rapporte que :
"etiam nunc," inquit, "regredi possumus; quod si ponticulum transierimus, omnia armis agenda erunt." [...] Tunc Caesar: "Eatur," inquit, "quo deorum ostenta et inimicorum iniquitas uocat. Iacta alea est," inquit. (Suétone, Les douze césars, XXXII)
Huhu z'avez compris 😃 ? Bon en gros César se dit "allez je peux encore faire demi-tour". Et puis bravement, après avoir vu un dieu (c'est le passage entre crochets) sans doute, il dit à ses troupes "allons, le sort en est jeté". Et hop, Ceasar's here, b.tches !




Bon j'espère que le numéro vous aura plu. J'ai pas pris un truc très alambiqué, et j'espère que ceux qui connaissaient se seront un peu amusés, et que ceux qui ne savaient pas aussi.
Ah et puis je vous donne une référence drôle du genre de celles que ce cher R. Goscinny aimait à mettre dans ses album. Ici Astérix en Hispanie


Merci à tous et...

Ave !