Changements

Day 313, 10:13 Published in France Iran by Rotten.ImmOrtal

Une question me revient, incessante, de la bouche des nouveaux citoyens en eFrance: à quoi servent l'Etat, le gouvernement, le congrès ? Vouloir gouverner une nation virtuelle est-il réservé aux frustrés de la vie réelle, en manque d'avatars à dominer ? Que peuvent des lois imaginaires, à l'application parfois invérifiable, face à la puissance mathématique du nombre (eFrance sous-peuplée, combats en 1v1), à la déshumanisation des individus (fakes), à la concentration toujours croissante des capitaux ?

Pour tenter de répondre à ces doutes désabusés, je m'appuie souvent sur les programmes politiques du PSD ou de l'IDE, et sur le forum français où l'on peut suivre les débats du congrès et la mise en application des lois. En clair: regardez, on propose des trucs, on débat, on vote, et l'eFrance avance. Elle s'adapte au temps présent, elle évolue, elle change.

Ce changement est au coeur des débats agitant depuis quelques jours notre sphère politique. Dans le fond, dans la forme, certains le réclament, d'autres le regrettent... Espérons que l'élection à venir aboutisse à un consensus permettant à tous de s'investir dans la croissance de notre pays.

Monde virtuel ou pas, s'inspirer de nos prédécesseurs a du sens. Sur la nécessité fondamentale du changement (en tant que refus de l'immobilisme), Léon Blum, le vrai, disait: "Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu'à condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu'à la condition de ne pas changer, est condamnée à disparaître."
Depuis des mois, le PSD a su se maintenir au pouvoir, consacrant à tour de rôle les membres d'un même cercle. Les jeunes pousses qui leur ont succédé en septembre, à la faveur d'une fin d'été accentuant la lassitude des aînés, ont amorcé le renouveau nécessaire de la classe politique française. La transition n'a pas été de tout repos: manque d'expérience d'un côté, semi-implication de l'autre, la responsabilité des erreurs et retards est partagée, mais l'essentiel à mes yeux est d'éviter de reproduire un tel fossé générationnel à l'avenir. Pour cela, le gouvernement de septembre avait fait le pari d'intégrer un certain nombre de très jeunes joueurs (jeunes au sens "récents dans le jeu" bien sûr); le bilan (encore partiel) de cette politique est mitigé, certains ont agréablement surpris, d'autres ont déçu... Mais je crois indispensable de poursuivre, sans relâche, cette politique de formation des futurs gouvernants: "le meilleur gouvernement est celui qui nous enseigne à nous gouverner nous-mêmes", disait Goethe.

Choix évident, me direz-vous ? Il a pourtant été l'objet de sévères critiques. Il est facile de taxer quelques débutants d'incompétence en prenant pour modèles les "anciens" qui ont gouverné l'eFrance durant des mois. "Tous les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie" (Anatole France). Il faut savoir assumer ses erreurs pour progresser, plutôt que de contempler un passé que la mémoire grandit toujours. Les "anciens", eux aussi, ont débuté, se sont formés au jour le jour, et ont atteint la maturité nécessaire au plein exercice du pouvoir.

Autre choix gouvernemental ayant entraîné des critiques, parfois au sein même du PS😨 l'ouverture. Certes, parmi les ministres ou secrétaires ayant fait faux bond ce mois-ci, il y en a eu de tous bords, et il est dès lors difficile à accepter que des militants d'opposition critiquent la lenteur du gouvernement dans tel ou tel domaine alors que la responsabilité en incombe précisément à l'un des leurs... Mais "on ne dure en France que dans l'opposition et le seul moyen d'échapper au changement, c'est de le réclamer tous les jours" (André Frossard): ceux de l'IDE ou du MDR qui ont pleinement contribué au travail collectif du gouvernement savent, eux, que la critique est souvent gratuite et que l'action coûte du temps, de l'énergie, de la volonté.
L'eFrance est bien trop petite pour se permettre un clivage partisan dans l'exercice du pouvoir; tous les citoyens motivés, disponibles et ouverts d'esprit sont bienvenus au gouvernement, et le seront toujours tant que le PSD sera le parti majoritaire.

L'arrivée imminente de la v1, si attendue, si redoutée aussi, est un enjeu majeur de la politique actuelle. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il y a là une formidable opportunité de faire grandir l'eFrance dans le monde; encore faut-il la préparer avec intelligence, faire les choix justes. "Certains attendent que le temps change, d'autres le saisissent avec force et agissent" (Dante): après avoir encouragé une remise à niveau des salaires, le gouvernement et les chefs d'entreprise doivent relever le défi des matières premières. Investissement, recrutement, accords internationaux, la réactivité des entrepreneurs et de l'Etat français conditionnera l'impact de ces nouveautés sur notre économie. Les programmes électoraux à venir devront faire preuve de créativité mais surtout de pragmatisme pour offrir des perspectives crédibles et judicieuses; le travail à ce niveau ayant déjà commencé sous l'impulsion du gouvernement de septembre, je serais enclin à vous dire, comme Abraham Lincoln, "ne changez pas de cheval au milieu de la rivière" - mais ce serait partisan, je crois 🙂

Pour finir sur une note personnelle, vous savez sans doute que ma candidature à l'élection présidentielle a résulté de la décision de Leon Blum (le virtuel, celui à la légendaire tirade: "Si ca continue comme ça, je vais leur faire roter du sang !") et de Niouton, et non de mon ambition. S'il est vrai que le pouvoir ne peut corrompre que ceux qui le désiraient ardemment, alors je peux dormir sur mes deux oreilles...
J'ai cependant d'autres défis à relever. Vous m'avez connu débutant passionné, député opiniâtre (pour ne pas dire emm*rdeur), ministre affairé... Pour être digne de prétendre représenter l'eFrance, je dois moi aussi changer. "Pour s'améliorer, il faut changer. Donc, pour être parfait, il faut avoir changé souvent", affirmait Churchill. Je ne prétendrai jamais être parfait, heureusement ! 🙂

Matthieu