Infos et dromadaire

Day 2,430, 04:16 Published in France France by droopy32

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit... et pourtant je ne suis pas sûr d'avoir grand chose à dire de particulier. Je suis un zombie errant qui ne sait pas vraiment ce qui anime notre peuple (est-il animé d'ailleurs ?), un zombie qui se contente de rémunérer ses quelques salariés - fidèles ! -, de vendre ses quelques productions au cours du marché, de faire ses actions quotidiennes et d'aller se battre là où lui dit d'aller sa MU, sans se poser plus de questions. Je dois être devenu ce qu'on appelle - tantôt avec mépris, tantôt avec condescendance - un "2 clics". De temps à autre, je croise un vieux con comme moi, comme il y a quelques semaines quand Papa est venu travailler dans mon conglomérat... enfin ma TPE. Mais comme je ne traîne plus sur le forum, comme je ne traîne plus sur irc, j'erre tel un loup solitaire clochard dont tout le monde a oublié qu'il a pu être quelqu'un de respectable (ou presque) en d'autres temps.

Je termine ce billet avec un peu de culture, ça ne fait jamais de mal.

Le Dromadaire

Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d’Alfaroubeira
Courut le monde et l’admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j’avais quatre dromadaires.

Guillaume Apollinaire


Le rhinocéros et le dromadaire

Un rhinocéros jeune et fort
Disait un jour au dromadaire :
Expliquez-moi, s'il vous plaît, mon cher frère,
D'où peut venir pour nous l'injustice du sort.
L'homme, cet animal puissant par son adresse,
Vous recherche avec soin, vous loge, vous chérit,
De son pain même vous nourrit,
Et croit augmenter sa richesse
En multipliant votre espèce.
Je sais bien que sur votre dos
Vous portez ses enfants, sa femme, ses fardeaux ;
Que vous êtes léger, doux, sobre, infatigable ;
J'en conviens franchement : mais le rhinocéros
Des mêmes vertus est capable.
Je crois même, soit dit sans vous mettre en courroux,
Que tout l'avantage est pour nous :
Notre corne et notre cuirasse
Dans les combats pourraient servir ;
Et cependant l'homme nous chasse,
Nous méprise, nous hait, et nous force à le fuir.
Ami, répond le dromadaire,
De notre sort ne soyez point jaloux ;
C'est peu de servir l'homme, il faut encor lui plaire.
Vous êtes étonné qu'il nous préfère à vous :
Mais de cette faveur voici tout le mystère,
Nous savons plier les genoux.

Jean-Pierre Claris de Florian, Fable IV, Livre III.