Nicolas et le Grand Méchant Loup

Day 5,790, 00:00 Published in France France by Maitre Nico

Un beau matin, Nicolas ouvrit la porte du jardin et s’en alla dans les prés verts. Sur la plus haute branche d’un grand arbre, était perché un petit geai, ami de Nicolas.
"Tout est calme ici." gazouillait-il gaiement.
Un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux que Nicolas n’ait pas fermé la porte du jardin. Il en profita pour aller faire un plongeon dans la mare, au milieu du pré.
Apercevant le canard, le petit geai vint se poser sur l’herbe tout près de lui.
"Mais quel genre d’oiseau es-tu donc, qui ne sait voler ?" dit-il en haussant les épaules.
A quoi le canard répondit : " Quel genre d’oiseau es-tu qui ne sait pas nager ? "
Et il plongea dans la mare. Ils discutèrent longtemps, le canard nageant dans la mare, le petit geai voltigeant au bord.

Soudain quelque chose dans l’herbe attira l’attention de Nicolas, c’était le chat qui approchait en rampant.
Le chat se disait : "Le geai est occupé à discuter. Je vais en faire mon déjeuner. "
Et comme un voleur, il avançait sur ses pattes de velours.
"Attention" , cria Nicolas, et le geai aussitôt s’envola sur l’arbre. Tandis que du milieu de la mare le canard lançait au chat des coin-coin indignés.
Le chat rôdait autour de l’arbre en se disant : " Est-ce la peine de grimper si haut ? Quand j’arriverai, le geai se sera envolé."
Tout à coup Grand-père apparut. Il était mécontent de voir que Nicolas était allé dans le pré. "L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ? "

Nicolas ne fit aucun cas des paroles de son grand-père et déclara que les grands garçons n’avaient pas peur des loups. Mais Grand-père prit Nicolas par la main, l’emmena à la maison et ferma à clé la porte du jardin.
Il était temps. A peine Nicolas était-il parti, qu’un gros loup noir sortit de la forêt. En un éclair, le chat grimpa dans l’arbre. Le canard se précipita hors de la mare en caquetant. Mais malgré tout ses efforts, le loup courait plus vite. Le voilà qui approcha de plus en plus près, plus près, il le rattrapa, s’en saisit et l’avala d’un seul coup.

Et maintenant voici où en était les choses : le chat était assis sur une branche, le geai sur une autre, à bonne distance du chat, bien sûr, tandis que le loup faisait le tour de l’arbre et les regardait tous deux avec des yeux gourmands.
Pendant ce temps, derrière la porte du jardin, Nicolas observait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Une des branches de l’arbre, autour duquel tournait le loup, s’étendait jusqu’au mur. Nicolas s’empara de la branche, puis monta dans l’arbre.
Alors Nicolas dit au petit geai :
"Va voltiger autour de la gueule du loup mais prends garde qu’il ne t’attrape."

De ses ailes, le petit geai touchait presque la tête du loup qui sautait furieusement après lui pour l’attraper. Oh que le geai agaçait le loup ! Et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais que le geai était bien trop adroit et le loup en fut pour ses frais.
Pendant ce temps, Nicolas fit à la corde un nœud coulant, et les descendit tout doucement. Il attrapa le loup par la queue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentant pris, se mit à faire des bonds sauvages pour essayer de se libérer. Mais Nicolas attacha l’autre bout de la corde à l’arbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent que resserrer le noeud coulant.

C’est alors que les chasseurs sortirent de la forêt. Ils suivaient les traces du loup et tiraient des coups de fusil. Nicolas leur cria du haut de l’arbre:
" Ne tirez pas. Petit geai et moi, nous avons déjà attrapé le loup. Aidez-nous à l’emmener au jardin zoologique."

Et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale : Nicolas est en tête ; derrière lui, les chasseurs traînaient le loup, et, fermant la marche le Grand-père et le chat.
Le grand-père, mécontent, hochait la tête en disant :
"Ouais ! Et si Nicolas n’avait pas attrapé le grand méchant loup, que serait-il arrivé ? "
Au-dessus d’eux, le geai voltigeaient en gazouillant :
"Comme nous sommes braves, Nicolas et moi. Regardez ce que nous avons attrapé. "

Et si vous écoutez attentivement, vous entendrez le canard caqueter dans le ventre du loup, car dans sa hâte, le loup l'avait avalé vivant...