Teaser : Il revient.

Day 1,652, 12:14 Published in France France by Dhelk


Avançant dans Paris, mes pieds repoussant les gravats, les débris et les pavés brisés. Les bombes et les obus tombaient régulièrement sur quelques quartiers tandis que des chants de propagande hongrois résonnaient dans cette ville saccagée. Au loin des mouvements de troupes se faisaient entendre, traversant ce funeste brouillard qui envahissait les ruelles.

Seul ce café se dressait fièrement dans ce sinistre endroit, tel une oasis dans un désert, tel un ange dans un champ de bataille. Lumineux et plein de vie, je ne pouvais me détacher de ce café et je fus happé vers cette forteresse de lumière.

Les cliquetis des cuillères tapotant les tasses de café, les doux rires des clients ainsi que la lente musique qui nous berçait, nous faisaient oublier la guerre et ses horreurs

Paris n'est plus ce qu'elle était.
Cette chère France non plus.
Assis dans ce café, je dégustais un verre de Chianti en lisant le journal du CDVCD et ses préliminaires du vin. Dans le fond, vers le bar, des vieux hauts parleurs faisaient résonner une musique entraînante. J'étais fatigué, las, usé, fourbu par un voyage interminable. A travers ce qu'il restait de l'eFrance. Un bout américain, un bout hongrois et un petit bout français. Mes mocassins Tod's étaient plein de poussières. Mon costume en laine italienne également.
J'avais traversé la moitié de la capitale dans l'anonymat le plus parfait.
Personne ne m'avait arrêté. Personne ne m'avait reconnu.
Mon costume était de très bonne coupe, et pourtant, les soudards Hongrois n'ont pas pris la peine de m'interpeller pour le "réquisitionner". La poussière.
William Shakespeare disait : "Nous sommes poussières, nous redevons poussières."

Et pourtant j'étais là. J'étais de retour.
Je suis là.


by ramitro & John.Galt