L'envers du renouveau.

Day 1,756, 06:56 Published in France France by Dhelk



Comment ne pas débuter cet article par l'évocation du terrible projet Alkimi? Ce soi-disant complot, fomenté par de viles manipulateurs politiques, s'est en fait révélé être un canular efficace, à défaut de faire l'unanimité dans la communauté. Certains y ont vu une farce de très mauvais goût, d'autres un moyen radical de dérider la communauté. A titre personnel, je pencherais davantage pour la seconde option, quoique je puisse comprendre la colère de ceux qui ont cru être les victimes d'un plan de grande envergure. Après tout, quelque soit notre conception ou notre bord politique, se savoir la cible d'une campagne de sabotage à l'encontre de son mouvement est loin d'être une perspective agréable. Je peux aisément le comprendre.

Et pour cause, beaucoup de critiques ont été formulées à l'encontre de Patria Nova depuis sa création, et davantage encore au moment où la France pensait être la victime d'Alkimi. La part de mystère qui entoure sa fondation et son ascension subite alimente bien entendu la méfiance à son égard et c'est pourquoi je juge bon de lever le voile aujourd'hui sur les dessous de son lancement, de sa mise en fonction et de l'avenir qui l'attend.

Aux allergiques des pavés, je tiens par avance à m'excuser pour la densité de cet article. Il y a tant à dire, mais pour plus de clarté j'ai tenté de découper et d'aérer tout ceci afin que puissiez naviguer à votre guise entre ses lignes et que vous ne vous concentriez que sur les étapes qui vous intéressent.



Certains ont vu dans Patria Nova une manœuvre destinée à imposer une certaine vision de la politique à la France, en prenant pour cibles certains partis du Top5. Si je considère que le problème est un poil plus subtil que cette analyse de prime abord, je ne peux pas néanmoins contester avec véhémence cette affirmation. Mais pour mieux comprendre la démarche, je vous propose de revenir quelques semaines en arrière, très exactement au 11 Juillet dernier.

La France ressort d'un mois difficile de présidence de Papa Frantz et les partis du Top5 sont plongés dans l'apathie. Saberan entame sa présidence et si l'on dresse un portrait rapide de la situation politique française, qu'on la compare avec celle de pays étrangers, la conclusion fait froid dans le dos : on se laisse vivre. Alors qu'un bouleversement international se fait sentir, que la France a perdu de sa vivacité communautaire, les partis français regardent tranquillement passer le wagon, se mettent en retrait de toute initiative nationale. Finie la critique constructive du gouvernement, finie l'élaboration de projets de fonds, finis les efforts pour inciter nos jeunes à mettre le pied à l'étrier.

Ces jeunes, qui sont pourtant très peu nombreux puisque le dernier baby-boom remonte à quelques mois, sont naturellement attirés par ces grands partis tranquillement installés à la tête du classement et vont s'engouffrer dans leurs rangs, pensant intégrer une structure dynamique qui leur permet d'évoluer. Sauf qu'une fois à l'intérieur ; le calme plat, la démotivation, le manque d'écoute.

Ce genre de propos vont assurément me valoir d'être taxé de démagogue, ce que j'aurais volontiers reconnu si mes nombreuses conversations avec les jeunes que j'ai contacté ne m'avaient pas conforté dans cette idée.



Suite à ce constat - que je ne qualifierai pas d'alarmant, il faut rester mesuré - la ligne directrice de Patria Nova s'est clairement dessinée dans ma tête : un parti, dans un premier temps pour les jeunes et par les jeunes, destiné à leur permettre d'exprimer les idées qu'ils n'ont pas la possibilité d'exprimer dans les grandes structures politiques, en raison du manque de rythme interne et du peu d'enclin des "anciens" à s'ouvrir à une vision qui sorte du carcan habituel.

Vous allez me dire, ce clivage "jeune/vieux" n'a rien de novateur et encore moins d'extraordinairement galvanisant.
Vous avez parfaitement raison.
Patria Nova est loin d'être un parti idéaliste - le pragmatisme politique s'est d'ailleurs imposé par la suite comme partie intégrante de son approche - mais dans le contexte dans lequel le parti est né, cette volonté de donner la parole aux silencieux a eu un écho très fort.

Les bases du mouvement étant désormais posées, la charte graphique a très vite suivie : la libellule comme emblème - symbole du renouveau - des couleurs bleu/blanc/rouge dont seules les deux dernières étaient finalement les plus visibles, ce qui a donné lieu à des railleries de bonne guerre.
Mais Patria Nova était né, la phase opérationnelle pouvait débuter.



Lancer un parti en solitaire s'apparente à du suicide politique. Sans un noyau dur de militants et de sympathisants, la démarche conduit purement et simplement à l'échec et pour avoir un certain écho, que ce soit dans la presse ou bien dans le débat d'idées, il faut être plusieurs. Première étape, donc : créer un noyau dur de militants qui seront les premiers cadres du parti.
Là, nous allons aborder un point très sensible - très français - qui risque d'hérisser les poils de la plupart des dirigeants du Top5 qui ne manqueront pas par la suite de hurler et de qualifier mes méthodes de scandaleuses. Peut-être à juste titre. Ceci dit, je vous laisse en juger.

L'essence de la politique, mise à part l'élaboration d'idées, quelle est-elle?
Véhiculer lesdites idées.
Et pour cela, il n'y pas quarante solutions, c'est le militantisme. Sur eRepublik, le militantisme est très réduit par les moyens techniques proposés par le jeu, et on peut facilement le réduire au démarchage individuel, que certains appelleront "Mass-MP". Je ne vais pas réfuter d'en avoir usé, mais pour la constitution de la base de "cadres" de Patria Nova, j'ai appliqué un recrutement ciblé sur des profils de joueurs qui avaient retenu mon attention depuis plusieurs semaine (car j'ai la fâcheuse tendance à faire mon chasseur de tête quand j'ai un peu de temps libre).



Près d'une semaine plus tard, nous atteignons la barre des 15 membres et là tout se met en marche : la création du forum, l'élaboration du slogan, l'identité politique de Patria Nova et le Manifeste. Les premiers projets se mettent en place, on échange sur de nombreux sujets comme la révision de l'accueil des nouveaux joueurs en se calquant sur le système centralisé des polonais, ou bien une vision plus simple de l'Armée. Toutes ces propositions n'ont pas été publiées car elles sont encore en discussion, mais l'idée était de créer un premier élan de pensée en incitant les jeunes à s'intéresser aux choses de la vie de l'Etat et de proposer leur vision des choses.



Une fois le parti sur les rails, mon utilité a naturellement commencé à décliner. J'ai eu beau marteler dès la création du parti que je n'avais aucune ambition personnelle avec Patria Nova, certains observateurs extérieurs ont tout de même préféré y voir un délire mégalo destiné à satisfaire mon égo. Toutefois, dans les faits, après que plusieurs cadres nous aient rejoins et que le parti ait commencé à faire son trou, il ne me restait plus que le rôle de catalyseur que je recherchais.
D'ailleurs, quand on se penche sur l'idéologie de Patria Nova (penser autrement), il aurait été plutôt malvenu que je me serve du parti pour me mettre en avant alors que j'entre justement dans la catégorie des "anciens formatés" auxquels les jeunes qui viennent à Patria Nova veulent échapper.

Toujours est-il que le parti a commencé à prendre son envol, tant d'un point de vue numéraire qu'idéologique et c'est là que j'ai réalisé à quel point le terrain de la jeunesse française était fertile. Tout cet engouement refoulé depuis des mois a subitement refait surface et les choses ont encore accéléré.



Le 17 Août, Evoh - alors président de Vision9 - me sollicite et nous tombons rapidement d'accord sur la nécessité pour nos deux partis de travailler ensemble. Se met alors en place certainement le mécanisme politique le plus difficile à réaliser qui soit : une fusion. En à peine 20 jours, nos partis fusionnent, les forum sont mis en commun et on commence à travailler conjointement. L'accueil de nos amis de Vision9 se déroule à merveille et la bonne ambiance perdure.



Où en est le parti à ce jour?

Il est en pleine phase de restructuration. Après deux mois de bons et loyaux services à la tête de Patria Nova, je m'apprête à passer la main le 15 Septembre prochain. Les membres du parti ont désigné Mulltany lors d'une primaire en interne pour me succéder et il s'agit-là d'un grand évènement pour le parti qui va alors définitivement prendre son envol. Patria Nova, bien que leur ayant toujours appartenu, va parachever le processus en étant maintenant dirigé par ses membres. Ils ont le futur du parti entre leurs mains.

Quant à moi, c'est le cœur léger et avec le sens du devoir accompli que je vais quitter Patria Nova au lendemain de l'élection. J'ai pleinement confiance en Mulltany et en les membres de Patria Nova et je suis convaincu qu'à force de laisser leurs idées s'exprimer, ils parviendront, un jour, à marquer la politique française de leur empreinte. Ceci n'est pas une fin en soit, bien entendu, mais ce parti regorge de talents et bien qu'il va leur falloir du temps pour apprendre tous les impératifs d'un parti du Top5, ils deviendront bientôt incontournables.



Ma mission s'achève. J'espère avoir convaincu les dirigeants des partis du Top5 que la création de Patria Nova n'était pas dirigée contre leurs partis en particulier, qu'il ne s'agit pas d'une déclaration de guerre inter-partisane mais bien d'un témoignage d'une volonté de faire bouger un peu les choses, de déstabiliser le statu quo pour démontrer qu'avec un peu d'idée et de travail on peut arriver à faire quelque chose d'un peu significatif.

Enfin, mes derniers mots iront à Nanotik, qui a été plutôt malmené ces-derniers jours suite à Alkimi. Je tiens à le remercier pour sa bienveillance à l'égard du travail que représente la fondation de Patria Nova, je le remercie d'avoir tout fait pour que les retombées d'Alkimi ne mettent pas Patria Nova dans une posture que le parti ne mérite pas, et, surtout, je tiens à le remercier pour avoir des idées aussi géniales, même si, parfois, elles font couler beaucoup d'encre...