A qui profite le crime?

Day 1,766, 11:45 Published in France France by Dhelk

Hier, mercredi 19 Septembre 2012, le voile a été levé sur le nouveau système politique qui entrera en vigueur lors des prochaines élections du Congrès. L'annonce de ce "great change" avait fait l'objet d'une ample communication de la part de l'administration, laissant à penser que le module politique souffrirait une refonte tant attendue. De nombreuses théories ont circulé pendant 24 heures, pour qu'enfin, nous apprenions que les citoyens d'eRepublik, à l'occasion des élections du Congrès, ne voteraient non plus pour un candidat mais pour une étiquette. Ce faisant, le nombre d'élus par parti est désormais calculé en fonction du pourcentage de voix acquises, et les listes de candidats font l'objet d'une hiérarchisation qui place le candidat le plus haut en bonne position pour entrer au Congrès, tandis que le plus bas n'a absolument aucune chance d'y parvenir.

Les réactions ont été nombreuses, certaines horrifiées, d'autres perplexes. Et c'est bien le sentiment d'incertitude qui domine suite à l'annonce de cette "mise à jour", car la lecture des aboutissants de ce "grand bouleversement" est loin d'être limpide. Les petits partis se sont empressés d'annoncer les grandes difficultés qui les guettent suite à ce changement et les partis du Top5 ne savent pas réellement comment aborder le nouveau système.

La question est donc simple : à qui profite cette mise à jour du module politique?
Ensemble, nous allons revenir sur l'ampleur du changement opéré et voir en quoi le nouveau système va bouleverser l'échiquier politique français. Analyse.




L'introduction de la hiérarchisation des listes de candidats aux élections du Congrès bouleverse l'équilibre des rapports de force politique. Désormais, le Président de Parti hérite d'une lourde charge qui, si elle n'est pas remplie, peut potentiellement exposer le parti qu'il dirige.

Le Président de Parti voit donc ses attributions In Game évoluer, voire complétées, ce qui en fait un acteur incontournable du paysage politique national. Avec la hiérarchisation, les partis politiques vont désormais devoir soit s'en remettre au hasard pour les plus frileux, soit élaborer une réelle stratégie politique afin d'établir l'ordre de priorité de leurs candidats. Idéalement, on peut donc envisager qu'il en est fini du placement hasardeux des candidats et que la charge de Président de Parti (NB : ici des partis du Top5) fera l'objet d'un regain d'intérêt.

Concernant la menace politique la plus prégnante sur eRepublik - à savoir, le Take Over - là encore le centre de gravité se déplace vers la présidence des partis. Car c'est bien les élections du 15 de chaque mois qui seront désormais l'enjeu principal des "TOers". Placer des candidats à la dernière minute (sauf inadvertance d'un Président de Parti qui n'aurait pas hiérarchisé sa liste, laissant ainsi la place à la règle du "premier arrivé, premier servi"), les élections du Congrès ne pourront plus être la cible privilégiées des TOers. Prendre la tête d'un parti, en revanche, s'apparente quasiment à faire élire les membres de son choix avant même la tenue des élections. Bien entendu, ce nouveau système ouvre la porte à une pratique potentiellement plus courante de la corruption des Présidents de Partis, qui, jusqu'à présent, n'avait qu'un intérêt très limité.




A première vue, il est possible d'établir qui en sont les principales victimes : les petits partis.
Avec la hiérarchisation des candidats, les petits partis (NB : moins d'une trentaine de membres) n'auront plus aucun faire-valoir leur permettant de négocier des places sous une bannière du Top5, sauf contexte d'amitiés historiques entre deux d'entre eux.

Les grands partis en sont-ils alors les bénéficiaires? Rien n'est moins sûr. Du moins, les partis du Top2 ou 3 disposant d'une base d'électeurs (et non pas de membres) supérieure à 150 restent avantagés vis-à-vis de leurs concurrents et la mise à jour ne bouleverse pas réellement la donne pour eux. En revanche, les partis se situant en positions 4 ou 5 sont les plus touchés par la réforme. Contrairement à leurs homologues qui les coiffent au classement général, ils vont devoir se battre pour obtenir un nombre de sièges acceptables. Quel moyen s'offre à eux? L'accord politique. Ces partis vont avoir besoin de la base électorale des partis 6, 7 ou 8 disposant d'un nombre de militants compris entre 70 et 90. Seuls ces accords leur permettront de rivaliser avec les partis qui les surclassent numériquement.

Par conséquent, le réel changement réside dans le fait que le rapport offre/demande est inversé. Ce seront les partis en place 4 et 5 (voire 3, s'il veulent rivaliser avec les plus hauts) qui iront démarcher les partis en place 6, 7 ou 8 pour obtenir une base électorale supérieure. De ce fait, le plus avantageux désormais sera d'être sixième parti de France pour pouvoir négocier stratégiquement toute une liste de candidats avec des partis du haut du top.


L'heure est donc à la stratégie et surtout à la discipline électorale, puisque cette dernière sera l'argument principal des partis hors-Top5 pour obtenir des sièges dans les listes des grands partis, un ratio votants/membres élevé étant un avantage "commercial" de poids.