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Le 30/05/2012

Je devais revenir au Portugal, après l’ordre de bataille en Grèce, pour y effectuer une mission qui dura quelques semaines. Un temps envoyé sur le champ de bataille, un autre temps on devait sécuriser la zone portugaise, ou encore d’autres moments où on était présent pour la formation des nouveaux soldats au Portugal. Une fois tout ça fait, notre commandant nous a accordé le rapatriement en France pour un mois exactement, après les dures périodes de guerre que nous avons traversé. On avait enfin droit à une « pause ». J’étais rentré dans ma terre natale, en Provence Alpes Côte d’Azur, à Nice.

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Ce matin-là, je me levais très tôt, vers 6h30 du matin, assez fatigué, c’est sûr qu’avec le peu de sommeil qu’on nous infligeait dans l’armée, ce n’était pas facile. Mais j’étais heureux d’avoir dormi enfin sur un bon matelas bien confortable, j’ai bien dormi. Je pris mon petit-déjeuner, reprenant les habitudes du parfait soldat. Je fis ensuite ma toilette quotidienne puis j’allai dans ma chambre pour m’habiller, avec un tee-shirt militaire, et un bas de survêtement.

Il était à peine 7h du matin, et je devais me rendre à l’usine vers 8h30. J’avais encore du temps, je décidais donc de faire quelques pompes et abdominaux, avec quelques tractions, pour ne pas perdre les habitudes. Je descendis ensuite au salon, et alluma la télé, que je n’avais pas regardé depuis 1 mois presque. Je n’étais même pas au courant de l’actualité de notre pays, tant on était angoissé par la mort et la guerre à l’armée. Les infos étaient plutôt heureuse ces derniers temps, ils nous expliquaient que la France sera bientôt libre, que les USA nous aideront beaucoup face aux Hongrois.

L’autre grande actualité, c’était les élections du Congrès. Je n’y avais plus pensé, et il fallait que j’aille voter, bien évidemment. Avant de me rendre à mon travail, je décidai de me rendre au bureau de vote de ma ville. « A voté ! ». Ces mots m’inspirèrent beaucoup, tant ils signifièrent quelque chose de bien, cela voulait dire que j’avais enfin pendant un temps, pu retrouver ma vie de citoyen français. Je repris chemin, et me rendit à l’usine.

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C’était une usine qui fabriquait tout type d’armement, et j’avais donc l’impression d’être rester dans mon régiment. En ce moment, je travaillais beaucoup, il faut dire aussi qu’il fallait bien que je gagne ma vie, et que je reprenne le train quotidien. Après des heures de travail chargé, je pouvais retourner chez moi, et mon collège pouvait me remplacer. Mais je ne rentrai pas chez moi directement, je voulais profiter de ma vie citoyenne temporaire, alors j’allai dans le centre-ville de Nice, et je me baladais. C’était assez calme ce jour-là, peu de gens étaient sortis. Je voyais aussi des affiches sur quasiment tous les murs de la ville, marquant « Ennemi N°1 : HUNGARY ».

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La guerre avait été ancré dans toutes les régions françaises, et le mal hongrois a du mal à passer. Je passais par une rue menant vers la Promenade des Anglais, que je vis un ancien camarade de l’unité militaire. Il me reconnut aussi vite que moi je le reconnus.

- Oh tiens, qui voilà ! Vincent* ! Comment ça va ? demandais-je, en lui serrant la main amicalement.

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- Ah, mon bon ami Matt ! Et bien, ça va bien et toi ?
- Ca va très bien, merci. Alors, tu deviens quoi, depuis le temps ?
- Et bien écoute, j’ai quitté l’armée y a quelques mois, comme tu le sais, et depuis, j’avoue que je m’ennuie un peu. J’essaye une nouvelle carrière dans les médias, mais il faut dire que ce n’est pas évident du tout, déclara Vincent.
- Oh, les médias, moi ça me plait beaucoup. Mais bon tu sais, à l’armée, on n’a pas le temps pour tous ces trucs, on nous met bien dans le crâne les guerres et les stratégies, les consignes à obéir à longueur de journée, on n’a pas le temps à penser à autre chose.
- Ah, et oui, j’ai connu ça aussi, répondit Vincent en souriant. Et alors, comment ça se fait que tu sois là aujourd’hui alors que t’es encore dans l’armée ?
- J’ai reçu ma permission venant de mon unité militaire, lui répondis-je. On m’a rapatrié en France, et puis j’ai le droit à une petite pause, un petit repos, avant de reprendre le service. Là, je reviens de plusieurs voyages pour aider nos alliés dans leurs guerres.
- La situation est très dure en ce moment, même pour vous, les soldats, ça ne doit pas être facile. J’imagine bien toute l’horreur et l’angoisse que vous devez avoir, dit Vincent.
- Oui, c’est exactement ça, mais bon tu sais, on le fait pour notre pays, pour le défendre, et puis ça me plait beaucoup au fond ma fonction de militaire, même si c’est vrai qu’il y a énormément de dangers. Mais écoute, moi j’ai choisi d’être soldat par fierté, mon grand-père a combattu pendant longtemps, je voulais faire honneur à ma famille.
- Oui, mais bon, moi, personnellement, j’ai quitté l’armée après cette terrible bataille en Angleterre, où beaucoup de mes amis sont morts. J’étais tellement traumatisé que je ne pouvais pas continuer comme ça, dans l’état où j’étais, déclara Vincent d’un ton désespéré. J’ai encore un peu ce traumatisme aujourd’hui, mais ça passe avec le temps. Et puis ça m’a fait plaisir de revenir à une vie « normale », revoir sa famille, sa femme et ses enfants, et voir qu’ils ne s’inquiètent plus surtout.

On continua notre bonne discussion un peu plus loin, dans un bar voisin. On parlait de divers sujets, on prit peut-être 30 minutes encore tous les deux à se parler, après tout, ça faisait presque 6 mois que je ne l’avais pas vu. On a échangé nos adresses, au cas où, si un jour, on aurait envie de se voir encore, discuter et rire. Vincent, c’est un bon gars, et le revoir m’a fait beaucoup plaisir.

C’est vrai que cette conversation et le petit témoignage de Vincent m’a beaucoup touché, il est vrai que je ressentais tout ce qu’avait vécu Vincent en tant que soldat, mais il est aussi vrai que j’étais un soldat, et que ce destin-là, moi seul l’a choisi. C’était la fierté d’être un homme, d’être militaire engagé.

Je repartis après chez moi, très pensif…

Matt, "Le Petit Fantassin".

* Vincent est bien évidemment un personnage fictif, qui incarne un ancien camarade et ami à moi dans mon RP.