L'arnaque n'est plus ce qu'elle était

Day 2,590, 23:47 Published in France USA by Etienne61

Du plus lointain que je me souvienne, j'ai toujours voulu être mafieux. Tout petit, déjà, je me lançais dans le trafic de cochon d'Inde. Je fournissais l'école maternelle en produits pour les junkies du cobaye. En CP, la mode ayant changé, j'élargissais mon offre au lapin nain. Bien sur, tous les bénéfices issus de ces activités étaient chaque fois réinvestis dans l'arnaque suivante. Avec mon physique et ma gueule d'ange, personne ne pouvait soupçonner la noirceur de mes desseins.
Parallèlement j'entrepris de me donner les moyens de pouvoir me défendre au sein d'une organisation mafieuse. A huit ans, j'enchaînai sports de combat (ceinture jaune-orange de judo) et sports extrêmes (acquisition d'un skateboard).
J'appris la dissimulation sur les bancs de l'école: un mafieux, s'il veut régner, doit être discret. Seuls les imbéciles voyants se font serrer et mettre en taule. Je compris vite que dans la mafia, qui allie intelligence et brutalité, il était plus avantageux d'être le truand que la brute. Je m'alliai donc avec la lie du CM1 pour former le gang des bouseux, ruraux rejetés qui firent régner la terreur dans l'école du centre-ville. J'étais le cerveau, ils étaient les muscles. Douce époque où nous pouvions impunément faire des croche-pieds, tordre des bras et lancer des marrons dans la figure pour extorquer goûters, billes et cartes pokemon !!!
Au collège ma bande poursuivit ses activités jusqu'en troisième,tout en élargissant son champs de compétence. Trafic de devoirs, pillage de sacs, j'obtins mes premiers smartphone et ipod gratuitement. En troisième, année fatidique, je pressentis la catastrophe où nous précipitai la médiocrité des résultats scolaires de mes consiglierre. J'allai bientôt être seul au lycée d'enseignement général.
C'est à cette époque que je fis la rencontre qui détermina le reste de mon existence. Don Giovanni, un vieux mafieux qui ne croyait ni à l'amour, ni à la morale et encore moins à l'Enfer, me prit sous son aile dans la maison de retraite où il faisait régner l'ordre. " Tu vois, petit, me dit-il, il faut que tu comprennes que maintenant l'arnaque n'est plus ce qu'elle était. Fini le temps béni où l'on extorquait, encaissait le fric à coup de torgnoles, bras cassés et coups de feu. Désormais, c'est l'ère des ordinateurs. Il faut donc que tu ailles dans une famille jeune, dynamique et geek. Je n'en vois qu'une, c'est la famille Cosca. Contacte les, fais tes preuves et enjoy !"
Et c'est ainsi que j'ai fait la connaissance, dans un bar louche, de Miltiados, qui m'a dis que pour être de la famille il fallait que je sacrifie ce que j'avais de plus précieux, sans retour possible : mon avatar. Je gémis (non, pas Papa Talon !!!) mais il tint bon et je dus en passer par là. Après un bizutage auprès duquel le week end d'intégration d'une école de commerce ferait figure de stage chez les bisounours, me voilà fièrement dressé devant vous, près à gravir tous les échelons de la famille jusqu'à devenir Okage (euh, non, ça c'est Naruto, mon correspondant japonais), plutôt Don Stephano. Mais ceci sera une autre histoire, faite de sexe, sang et perversions variées.
Etienne61
PS : fail critique dans l'insertion de photos.
PS4 : Le merveilleux titre de l'article est pompé sur le livre éponyme de Paula Gosling, que tout mafieux qui se respecte devrait avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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