02 - Neutralité : histoire, archives et coutume

Day 4,539, 20:40 Published in France Greece by Rotule


1- 28 jours plus tard
2 - Encore du congrès
3- Neutralité : histoire, archive et coutume



1 - 28 jours plus tard

Lors de mon précédent article, je détaillais mes premières impressions suite à mon arrivée au congrès après 8 ans d’absence. Je remarquais qu’après avoir quitté le forum, le congrès souffrait de problème organisationnel. Je précise aujourd’hui ma position : le congrès souffre beaucoup de problème organisationnel. Beaucoup. Les admins et le jeu étant assez peu réactif, je crains qu’aucune plateforme ou mise-à-jour ne vienne nous aider dans un avenir proche. (J’en profite pour saluer la Perception!) Je me permettrai donc de revenir sur le sujet dans un premier temps. Je tenterai ensuite de démêler quelques noeuds de notre politique actuelle en essayant de définir trop tard ce qu’est la neutralité, et comment faire pour définir et interpréter des concepts dans un jeu comme celui-ci ? Attention, pavés à venir.

Est-ce un plan de match complètement aride ? Oui.

À ceux et celles qui restent, ces gens fous qui aiment inutilement analyser politiquement un objet comme eRepublik…

En voiture !
Rotule




2- Encore du congrès

Je reviens donc sur l’organisation du congrès. Les bilans tirés lors du Pterodactylo - 01 se confirment, autant par les témoignages en commentaires que par mon expérience. Un fil continu de MPP qui engloutit les sujets, qui déraille dans des sous-sujets (ou de nouveaux sujets) et qui ne permet que difficilement de suivre plus d’une conversation. Ajoutons y un nouvel inconvénient : démêler la proposition de la discussion.

Je vais présumer de la bonne foi de tous et chacun et plutôt soulevé le problème organisationnel. Ça me permet également de souligner que ça pourrait être détourné à des fins partisanes ou politique, et je vous laisse tout l’espace commentaires pour en débattre. (Personnellement, je pense qu’il y aurait là une faille et qu’il ne faudrait pas qu’on puisse l’abuser, mais je doute que ça ait été le cas actuellement).

Suite à une mésentente et une proposition -très- floue pour le référendum sur la neutralité (ici), le congrès a débattu vigoureusement dans les derniers jours jusqu’à ce qu’il vote une nouvelle feuille de route (ici) suite à une proposition du président. J’aimerais mettre sous la loupe cette proposition, non pas parce qu’elle ne me plaît pas (elle a même mon soutien), mais parce que, voyez vous, ça m’avait échappé que c’était une proposition formelle. 24h plus tard, elle était déclarée adoptée et le lendemain publiée dans notre beau journal du congrès.

Avant d’aller plus loin, je répète que je préfère présumer à la bonne foi de ce processus de vote, et qu’il s’agit davantage d’une problème d’organisation.

J’ai tenté de voir pourquoi ce vote m’avait échappé au sein du congrès. J’avais bel et bien vu le message d’Alexandrin ? Ce qui m’a empêché de me prononcer en 24h dans des termes aussi simple “pour” ou “contre”, c’est que je ne pensais pas que c’était une vraie soumission au vote. Quelques heures plus tôt, une autre proposition avait été lancée par le président, récoltant de timides réponses.

Voici le premier sujet.

Voici le second.

Je me suis dit qu’on tâtait l’intérêt sans pour autant proposer de loi. C’est également ce que je me suis répété lors du deuxième sujet du président, qui apparaissait à mes yeux avoir la même valeur de consultation.

Trois pistes de solutions. Aucune n’est parfaite. Qui respecte malgré tout cette terrible contrainte de rester dans la plateforme du site web eRep.

1) Adopter une charte graphique claire de proposition. Si le décorum des règles vous horripile, ça se défend, je vous propose peut-être l’utilisation simple de la balise de BBcode [ b] en début de message. Cette balise transforme l’ensemble de votre message en gras. Mais cela exige de la discipline et un respect des règles par tous. Et il y a peu de choses en laquelle j’ai moins confiance que le respect des règles dans un jeu.

Peut-être que la solution est ailleurs. Plus simple. Qui respecte malgré tout cette (difficile) contrainte de rester dans le jeu.

2)Deux fils MP, un pour les débats/crachoirs, et l’autre, uniquement pour les propositions formelles de vote. L’avantage, c’est qu’il ne demande pas trop de travail. Il dépend tout autant que tout le monde respecte volontairement les règles.

3) Désigner une personne qui va s’ennuyer à surveiller ce genre de situation et les clarifier. Une personne élue par ses pairs congressistes. Plus qu’un “rapporteur du congrès” ce rôle tente de maintenir la lisibilité du débat en n’hésitant pas à poser des questions comme “Est-ce une proposition soumise au vote ?” Élu au début de chaque mandature du congrès, on espère que la légitimité de son élection lui permette d’exercer des actions concrète sur le congrès et les procédures de vote (prolonger la période de vote d’une proposition ambiguë par exemple).


Ma conclusion sera peu originale : tout ce que je propose est inutile si tout le monde s’en fout. Ou plutôt, une action concertée permettrait de mettre l’une de ces mesures en action, tant et aussi longtemps qu’on lui donne une légitimité. J’ai confiance. On se donne des légitimités sans arrêt, notamment via des référendums et des comptes-rendus ministériels. On s’essaye à la prochaine mandature ?



3- Histoires, archives et coutumes

Les congressistes se sont beaucoup amusé.e.s à parler de la neutralité dans les deux dernières semaines.

À peu près tout le monde a sorti sa propre théorie sur ce qu’est la neutralité, et les uns et les autres se sont empressés de défendre et dénoncer tout “changement de définition” ou toute “mauvaise” définition de la neutralité.

Alors qu’est-ce que la neutralité ? D’ordinaire, la neutralité s’inscrirait dans une loi, mais même sans cette dernière il est possible d’analyser ce que l’eFrance des derniers mois défini comme “la neutralité”. Grâce à la coutume. Loin d’être un fan de l’appel à l’IRL, je vais simplement préciser que, particulièrement dans le Commonwealth, la coutume a une valeur juridique véritable, et que l’on peut s’en inspirer pour notre situation. Grosso modo, la coutume indique qu’un usage “ancien” et répété, communément acceptées par le groupe, peut finir par faire force de loi. Alors allons observer la neutralité que les anciens présidents, congressistes et autres joueurs ont défini à travers leurs actions, mots et gestes. Et comment la population a réagi à ces actions et écrits, à travers les réactions en commentaires. Parce qu’à un moment je me suis lassé de vous lire, je me suis arrêté dans mon retour en arrière au premier référendum.

Ce qui est intéressant, c’est que la notion de neutralité à l’échelle de la nation a été sommes toute assez constante.

La neutralité de la nation commence dès le premier référendum . La question elle-même présente un choix assez… près de la notion de bloc sans pour autant la nommer.

“Les choix possibles :
Pro AsteriA
Pro Code
Neutralité
Ne se prononce pas / Blanc”


Ce même article propose des articles défendant la neutralité et le Pro-Code (aucun n’article n’ayant été publié pour le choix Pro-Asteria).

Dans l’article défendant la neutralité, “La neutralité, moins de mauvais choix ?” la notion de bloc “apparaît”.

“Avant d’argumenter en faveur de ce choix, j’aimerais commencer par vous expliquer pourquoi rester dans notre bloc actuel ou passer dans l’autre revient [...]

Avant de préciser plus tard qu’il n’y a que bel et bien deux choix:

”Pourquoi ne pas mettre à profit nos nombreuses régions et nos nombreux bonus pour conclure des accords avec les 2 camps nous offrant un maximum de liberté.”

Au même moment apparaît un autre article, à charge contre Code et Ali, signé Bla, ou gibus en commentaire propose cette vision de la neutralité :
“Tout est dans le titre Ali, Bla milite pour que notre neutralité nous permette de taper tous ou nous voulons sans contrainte, voir tous ensemble sur d'autres pays non affiliés à un bloc.”

Cette tendance à séparer le monde en deux avec l’eFrance au centre se confirmera tout au long des mois à venir, sans que la section commentaire ou la presse ne s’enflamme. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment l’opposition face aux blocs se manifeste. Est-ce en frappant contre l’un et l’autre ou ne frappant aucun ? Mais nous en reviendrons, revenons un peu en arrière.

L’ article des Pro-Code ? Il annonce lui aussi sans détour la notion de bloc. Il prévoit aussi une non-implication des membres des citoyens d’un état neutre.

“Refuser de prendre partie pour un bloc d’alliance alors que le module militaire prédomine eRepublik, c’est sacrifier notre communauté au prétexte de ne pas vouloir trancher sur notre orientation. “

On comprend que, dès le référendum, la notion de bloc existe, et que la neutralité se définit par opposition à ces deux blocs. Ce qui n’est pas clair encore, c’est comment s’opposer bien que gibus nous ait donné un aperçu.

Après le référendum, le gouvernement d’alors publie un Journal Officiel au titre “Une eFrance neutre”, ou la neutralité est plus floue, plus large, mais précise que les membres du gouvernement ne peuvent pas se mêler des conflits internationaux.

“L’Etat et les gouvernements français demeuront à l’écart des conflits internationaux. Il n’y aura plus de consigne militaire partisane et les membres du gouvernements seront les garants de cette neutralité. ”

S’opposant à la possibilité de frapper et l’un et l’autre des blocs, l’on y propose plutôt l'abstention.

La position de se tenir à l’écart de conflit internationaux étant carrément intenable (pas de RW, really ?) le gouvernement reprend le terme “bloc” en fin de mandat, “La fin du NAP, fin de mandat”.

“L’eFrance change son positionnement diplomatique en optant pour une neutralité entre les deux blocs CODE/ANDES et ASTERIA/HYDRA.”

Le mandat de Dhelk fait figure d’exception (“Sur la voie de la neutralité” ): la neutralité semble se réarticuler. La neutralité ne se définit plus en opposition aux blocs, mais aux alliances, sans préciser le nombre.

“Si des points de tensions ou des incompréhensions ont pu émerger sporadiquement, nous restons confiants quant à la mise en place progressive des conditions nécessaires à la conduite d’une véritable politique de neutralité à la fois ouverte sur l’eMonde, tendant la main à des partenaires diversifiés, mais aussi garante de l’intégrité de notre territoire et à même de faire respecter notre choix collectif auprès des grandes alliances.”

Le bilan de fin de mandat de Dhelk apporte la notion de neutralité par la non-alliance plus que jamais. Remarquez la volonté de nommer les alliances individuellement, d’éviter les termes blocs, binaires, polaires, et de reconnaître les nations neutres comme étant celles sans alliance.

“Le 7 janvier, lorsque mon successeur prendra officiellement ses fonctions, il aura les rênes d’un pays dont la neutralité est aujourd’hui plus visible et concrète aux yeux de la communauté internationale. Deux partenaires sous pavillon CODE, la Corée du Sud et la Turquie, ont quitté notre territoire, remplacés par une grande nation neutre, l’Indonésie, et un pays membre d’Asteria, l’Iran. Des changements effectués en bonne intelligence, suite à un dialogue serein et franc avec toutes les parties. À l’extérieur de nos frontières, la Suisse - membre de l’alliance pro-Asteria Nebula - ainsi que les Philippines, nation neutre, rejoignent la Biélorussie (Nebula) et la Lettonie (Hydra) dans la liste de nos partenaires hors-sol.”

En revanche, les commentaires des Journaux Officiels durant le mandat de Dhelk témoignent particulièrement d’un clivage binaire du monde, d’un côté comme de l’autre des camps citoyens (#Cartel #PK) (notamment ici ).

Dans la presse, à peu près au même moment, le polarisant Rems publie un journal ou la section des commentaires s’enflamme et la notion de neutralité est même “débattu” (à mon grand plaisir). C’est un des rares écarts de la vision de la neutralité depuis le référendum que Pétauriscle propose:

“Ainsi le vote neutre peut en réalité afficher une volonté d'auto-détermination, à savoir que la France ne se positionne pas dans le temps pour un des deux blocs sans s'interdire de se positionner momentanément et particulièrement pour à minima ses TW voire au delà le tout en fonction des circonstances internationales du moment.”

Malgré le peu d’engouement, cette vision est tout de même intéressante et nous rappelle les premiers débats, quelques mois plus tôt : la neutralité permettrait de temporairement agir pour ou contre un bloc. Elle légitimise des participations intéressés du gouvernement ou de ses membres et de tout citoyen français. Le retour de la neutralité comme étant la liberté de frapper où l’on veut. Mais personne ne semble embarquer dans sa proposition, ni dans le gouvernement ni dans les citoyens.

La notion de bloc continue à se manifester malgré la distance que Dhelk et son gouvernement aurait pu préconiser et personne ne persiste et sans que personne non plus s’insurge. Le terme bloc revient sans vague entre autre dans le Journal Officiel Dolce Vita, sous un mandat d’Ali :

“Dans un pays neutre, il ne faut pas s’attendre à de l’action militaire ! Cette semaine résume assez bien le climat de dolce vita qui règne dans notre pays. En effet, notre pays est prospère et nos tanks continuent de constituer du stock et ce depuis plusieurs mois maintenant alors que le conflit fait rage entre les deux blocs d’alliances.”

Ou encore dans le dans le JO “Fin de mandat”, toujours sans remous :

“Le peuple a choisi la neutralité et malgré les apparences, la tâche n’est pas si simple. [...] Notre passivité dans les conflits, ne doit pas nous isoler du reste de l’eMonde. Nous devrons continuer dans les mois à venir à défendre la souveraineté de notre ePays et poursuivre le dialogue. “

Ici, on répète la position des gouvernements et des membres retenues depuis le début : ne pas s’impliquer pour un bloc ou l’autre et garder l’oreille tendue.

Le concept de bloc se poursuit naturellement sous le mandat suivant dans le JO “Le Koin du touriste” (sous baf91)
“Nous gardons le cap de la neutralité, malgré les difficultés que cela peut poser et les crispations que cela peut entraîner, en maintenant le dialogue avec des pays des 2 blocs.”

Jusqu’au référendum que nous connaissons tous des derniers jours.

Ça fait beaucoup mais sans être exhaustif, je dégage deux tendances. Libre à vous de m’apporter des éléments qui m’aurait échappé, mais j’ai le regard d’un joueur qui était alors absent du jeu, ce qui n’est pas banal non plus.

Et puis ? Et alors ?

Cette brève étude du passé nous permette de dégager des réponses à deux “scandales” du mois passé au congrès. D’abord, il a été clair pour tous les gouvernements que la neutralité était contradictoire avec l’implication dans une bataille d’une alliance. Si quelques fois l’option de la neutralité comme la liberté de frapper où bon nous semble a été soulevé, elle n’a jamais emballé les foules. L’écart du gouvernement pour le raid Kommando Koinmuniste nous paraît donc bien réel et fautif. Il est surprenant de constater que les discours de défenses et de vision de la neutralité s’échange alors facilement. ; )

Le second scandale est le changement de feuille de route et l’apparition inopinée de bloc. J’étais le premier à m’offusquer de la présence du mot “bloc” dans la seconde feuille de route, principalement parce qu’on avait offert aux citoyens une première feuille de route qui exposait clairement le second vote autour de la notion d’alliance. Mais au vu du passé de la presse, des gouvernements et des commentaires, il ne me paraît absolument pas exagéré de considérer le départ de la neutralité comme un départ vers un bloc. Bien que entaché par un vice de procédure, je suis tenté de dire que l’on doit reconnaître ce référendum comme cohérent avec notre histoire récente, notre coutume, et d’en reconnaître le résultat.

Fidèle à mon habitude, après avoir passé tant de temps à écrire pour rien, je vais offrir le contrepoids que l’on s’en fout des archives, du passé, de la coutume, et que tout président élu aura la légitimité de faire ce que bon lui plaira.

Merci de m’avoir lu,
Rotule