[Récit] Une Saison à Taïwan - Episode I.

Day 1,729, 06:10 Published in France France by Epnoz


C’était l’automne, les feuilles des arbres tombent de leurs branches, et les nuits paraissent si longues. Après une soirée assez mouvementé, je reçus une lettre de mon unité militaire. En résumé, ils voulaient m’expatrier à Taïwan, nos alliés, secoués par la guerre contre le Japon, et ils avaient besoin de soldats et d’aide. Après tout, c’était important, il ne fallait pas que je refuse. J’ai donc accepté – les ordres sont les ordres – et je pris mon envol en hélicoptère jusqu’au pays asiatique. On s’était posé dans une région insulaire japonaise qui était le lieu des conflits, le lieu de toutes les souffrances, de tous les meurtres.



J’étais arrivé dans un lieu où les montagnes dominaient le paysage, avec en contrebas une ville nommée Nobeoka. Située sur l’archipel de Kyushu qui appartient au Japon, elle était devenu le théâtre des opérations militaires taïwanais, et la guerre faisait toujours rage là-bas. Mais là-bas, même en automne, la température était plutôt chaude et nous étouffait un peu. C’était donc sous des conditions épouvantables qu’on devait affronter nos ennemis. Je reçus les ordres du Commandant, qui nous demandait d’aller vers le Sud, où les japonais avaient installé leur centre de commandement. On avait donc lancé l’assaut. J’étais surtout entouré de quelques soldats taïwanais, et quelques autres étrangers. On devait être au total une centaine de soldats. Mitraillette en main, on s’élançait vers notre lieu de destination, le visage barbare et déterminé. On vit un peu au loin une barricade qu’avaient aménagée les ennemis pour nous bloquer. Mais plus déterminé que jamais, on tirait sur tous les soldats japonais qui s’étaient mis aux avants postes pour surveiller ces barrières. Mais nous étions largement supérieurs à eux, en nombre de soldats. Et c’était une partie facile pour nous. On lançait des grenades pour tuer le reste de soldats, et pour nous frayer un chemin.



C’était chose faite, on avançait, le cœur battant. On voyait leur grand centre de commandement et de renseignement à l’horizon. Plus que quelques mètres. On était enfin arrivé devant cette immense bâtisse, qu’on pouvait voir au sommet d’une colline et qui était isolé du reste. C’était une charmante résidence semblable à un palace, mais qui avait été aménagé par les soldats nippons pour en faire leur quartier général.



Cette résidence était plutôt moderne, elle avait dû être construite assez récemment. Le jardin était grand et fleuri, et on ne pouvait pas manquer le magnifique paysage qui s’offrait face à ce bâtiment, un paysage maritime somptueux. On pouvait voir quelques tours en hauteur, qui ont été bâti pour y mettre des sentinelles qui surveillaient le périmètre et qui gâchait tout de même la merveille de cet édifice.



C’est là que commence l’opération. J’avais à mes côtés six autres soldats. On avait dû rester très vigilant lorsqu’on a dépassé le portail, car le moindre bruit trahirait notre présence. On marchait, de petits pas, on y va lentement, mais sûrement. Les gardes ne nous avaient toujours pas repérés. On approchait d’une porte d’entrée à l’arrière de ce bâtiment, on y entre. Première mission réussie. L’enceinte était immense, on pouvait facilement se perdre dans ce labyrinthe. Mais on savait où on devait aller. On se baisse légèrement, tout en marchant, en priant pour ne pas qu’un militaire ennemi ne surgisse et nous repère.

Tout d’un coup, je lève ma tête, et en haut d’un escalier, je vis deux soldats japonais. Leur champ de vision n’avait pas encore traversé le notre, mais quelques secondes après, ils nous virent. Ils crièrent et sautèrent du haut de l’escalier. Pendant ce temps, on courut à la pièce d’à côté, dans le salon. On s’était mis derrière des canapés, des fauteuils, des tables. Ils arrivèrent tous les deux, basculant leur arme de gauche à droite, pour tenter de nous repérer. Mais nous étions plus rapides, et en un fragment de seconde, on s’était découvert et on leur tira dessus. Ils tombèrent aussi tôt sous nos coups de feu.



Mais une alarme avait retenti. Les nippons étaient maintenant prévenus de notre infiltration. Il fallait faire vite. On prit vite un escalier qui menait jusqu’au sous-sol, là où on devait aller. Arrivé aux dernières marches, tout soudainement, six soldats japonais nous barraient la route, et n’avait pas hésité à nous tirer dessus. Trois de mes camarades furent tué, et les autres restants tentaient de résister sous les rafales de balles. On finit par achever nos ennemis face à nous, avec difficulté. Mais nous étions rentrés dans une sorte de cave assez sombre, qui avait été aménagé en prison militaire.



C’était là qu’on avait retrouvé, au bout de quelques cellules, nos coéquipiers. Alors que je passais dans le couloir entre ces cellules et que je commençais à libérer les derniers prisonniers, je sentis tout d’un coup une pression sur mon poignet. Je me retournai et je vis ce soldat affaibli, les yeux presque fermés, me regarder et me tenir par le bras. Il me dit, en reprenant sa respiration à chacun de ces mots :
- Hé… mais… je… je… te… connais… c’est… toi… Matt, c’est bien… ça ?