[Récit] En route pour la Résistance.

Day 1,677, 02:28 Published in France France by Epnoz


Les Polonais avaient la dent dure ces derniers temps. Nous avions perdu, tout perdu, et nous, soldats, on se sentait complètement abattus et démoralisés. Que ferons-nous maintenant ? Je détestais plus que tout d’avoir dans la tête l’image d’un l’esclave d’un sale polonais.

Ces derniers se sont d’ailleurs bien installés dans nos régions, et ils y garantissaient leurs propres lois dans les villes. Que ce soit en Normandie, en Alsace ou encore à Paris, les habitants devaient être au service des polska. Et malheur à ceux qui tentaient de leur barrer la route. C’était un désastre, une catastrophe, un jour où je passais devant une boulangerie, je voyais un homme se faire lyncher par la police polonaise. On me disait que cet homme avait « essayé de voler » quelque chose dans cette boulangerie.

En attendant, paradoxalement, nous avions toujours un gouvernement français, malgré la grande domination et l’implantation du gouvernement polonais en terre française. Mais la vie devenait dur, presque tous les boulots importants revenaient à des travailleurs venus de Pologne, les prix de la nourriture avaient considérablement augmenter, ce qui provoqua des famines chez certaines familles, et des conditions de vie misérables. A l’armée, il n’y avait que de la place pour les soldats polonais.

Tout ce ras le bol m’avait conduit à la « Résistance ». Je rejoignais donc, comme beaucoup de mes collègues, un général dans la région bretonne. Ensemble, on allait former des groupes de résistants, qui ne veulent que la liberté de notre pays. On s’organisait le mieux possible, certains étaient désigné pour la partie communication, c’est-à-dire qu’ils devaient distribuer des prospectus dans les habitations, et plus tard, ils rédigeraient un journal pour revendiquer nos actions, et dénoncer les maux qu’infligeaient la Pologne à notre pays. Quant au reste, ils devaient élaborer des plans de sabotage, se battre dans des guerres de révolution, ou tout simplement se battre aux côté de nos alliés. La Résistance était en marche. Je prenais part à un groupe d’une vingtaine d’individus, et ensemble, on allait en Bretagne, pour libérer la région. La libération va peut-être commencer là où elle s’était arrêtée.

On était près d’une route importante qui menait jusqu’à Brest. C’était ici que la plupart des camions venaient pour approvisionner les forces armées polonaises. Sur la route, on avait placé des lignes entières de clous sur toute la largeur de la route. On avait reçu également des armes assez performantes, et avec ça, on pouvait essayer de tirer sur les pneus des véhicules, ou mieux, pour les plus agiles, tirer directement sur le chauffeur. On s’était bien sûr caché derrière des buissons, attendant les premiers venus.



On était aussi en communication avec nos alliés canadiens, qui se battaient dans la région voisine. Les consignes arrivaient, et les dernières informations aussi. Les canadiens nous avaient assuré d’un front important et solide dans l’autre région. Soudain, un homme du groupe des résistants nous disait en silence « Vite, cachez-vous, ça arrive ! ». On se camouflait bien derrière les buissons, et on voyait deux premiers camions de ravitaillement arriver. Par chance, un des deux chauffeurs n’avaient sûrement pas vu les clous installés. Son camion alla en plein dedans, ses pneus complètement crevés. Il s’arrêta d’un coup, l’air interrogateur. Il descendit du véhicule, et une bonne surprise l’attendit : on lui tirait dessus de plein fouet. Il s’écroula d’un coup, mort. Le deuxième chauffeur se précipita vite sur le désormais défunt. Il avait bien vu qu’il était mort, et il savait maintenant que des gens étaient là. Il s’avança vers le bord de la route, scrutant tous les arbres et les buissons. Et là, bam, la deuxième rafale était pour lui. Il s’écroula également. Pour l’instant, on réussissait notre mission avec succès.

Et puis, tout d’un coup, une sorte de camion arrivait, mais celui-là n’avait pas du tout la même apparence que les deux précédents.



Il s’arrêtait devant la ligne de clous. Et puis là, avec frayeur, on voyait ce camion arrêté, qu’on n’avait pas planifié dans notre mission. Il y avait dans ce camion, des soldats polonais. Un des leurs disaient avec leur accent méprisable quelque chose d’assez incompréhensible, sûrement pour dire un truc du genre « encore ces putains de résistants ». Et, ils sortirent du camion rapidement, ils étaient une vingtaine aussi. Ils se mettaient sur le bord de la route, comme le chauffeur d’avant, et nous pointait avec leurs armes.

Ils avaient commencé à tirer, l’assaut avait tué deux ou trois camarades. On avait décidé dans la précipitation de se replier, et de revenir en arrière. Mais un gars du groupe ne voulait pas se montrer lâche, et continuait malgré tout de tirer sur eux. On tentait de le ramener avec nous, le tirant par le bras, mais il s’opposait. Et ainsi, trois soldats polonais commençaient à assommer le soldat, lui donner des coups sur la tête avec leur fusil, et l’avaient capturé, et le fit monter dans le camion.

On n’avait plus que nos yeux pour voir ce camion démarrer, faire demi-tour, et partir loin de nous, ce soldat français pris aux mains des soldats polonais.