De la destitution et de ses raisons

Day 885, 01:52 Published in France France by Yann Grapin

Bonjour à tous.


Je vous écris aujourd’hui sous plusieurs casquettes. Premièrement, en tant qu’homme politique, ensuite en tant que membre du Conseil Constitutionnel, mais surtout en tant que citoyen efrançais.


Nous assistons en ce moment même à la troisième tentative de destitution du président efrançais de la part du Congrès. J’ai, il y a quelques temps, dénoncé certains états de fait dans un précédent article que je vous encourage à (re)lire. Les arguments que j’exposais dans cet article concernaient la première tentative de la part du Congrès, mais peuvent s’appliquer également à la seconde qui lui était en tout point semblable.


Aujourd’hui, les personnes ayant lancé cette destitution ont changé d’angle d’attaque, et je vais donc moi-même adapter mes réponses à leur égard, et envers la population efrançaise. Je vais tout simplement, d’un point de vue que je souhaite le plus objectif possible, démontrer que cette tentative n’a aucun fondement, et ne pourrait donc s’apparenter qu’à un coup d’état.


Commençons par les raisons invoquées par les membres du Congrès ayant lancé cette destitution. Il y a de cela plusieurs jours, l’ADN a proposé au Congrès un texte (une « motion ») demandant au gouvernement d’entamer des négociations pour entrer dans Phoenix, puis a lancé plusieurs articles dans la presse pour demander un référendum et obtenir le soutien du peuple. Le gouvernement n’ayant pas encore lancé de référendum, l’ADN pointe du doigt un déni de démocratie honteux de sa part, et tente donc de le renvoyer pour placer sa candidate Naischa à la place. Voilà pour le pourquoi de cette destitution.


Maintenant, je vais expliquer certaines choses pour les jeunes qui me liront, ce qui permettra également de remettre les points sur les i pour les plus anciens. L’eFrance, depuis longtemps, possède une Constitution garante de l’organisation de l’Etat, assurant que les différents acteurs politiques n’outrepassent pas leur droit, et permettant donc d’éviter les tentatives de coup d’état et d’ingérence. En tant qu’ancien président efrançais, je suis membre du Conseil Constitutionnel, et donc chargé de surveiller l’application de celle-ci. Hors, depuis quelques semaines, mes collègues et moi-même assistons à ce qui n’est rien de moins qu’une tentative de prise de contrôle de la part de certains membres du Congrès, ignorant totalement les règles qui régissent l’eFrance pour agir à leur guise. Cette tentative de destitution n’en est qu’un nouvel exemple.


La première chose à savoir est que la gestion des Affaires Etrangères est à la charge du gouvernement, qui peut s’il le souhaite demander l’avis du Congrès, puis son approbation. En aucun cas, les membres du Congrès ne peuvent se substituer ainsi au gouvernement, et tenter de diriger la politique extérieure efrançaise. Les congressistes s’appuyant sur cette demande d’entrée dans Phoenix pour justifier la destitution outrepassent donc leurs droits, et se donnent eux-mêmes des pouvoirs qu’ils n’ont pas. La diplomatie est entre les mains du Ministère des Affaires Etrangères, composé de membres compétents en contact permanent avec les pays étrangers, et est donc le seul capable de faire des choix éclairés et justifiés par les acteurs de terrain dans ce domaine (grâce notamment au large réseau d’ambassadeurs). Le Congrès ne devrait donc pas voter un quelconque texte vis-à-vis des Affaires Etrangères.


Passons au second point, le référendum. Dans l’état actuel des choses, les votes du référendum ne pouvant être surveillés, un référendum est anticonstitutionnel, et n’a donc aucunement vocation à donner une loi, et encore d’exiger l’entrée dans une alliance. Le gouvernement peut en faire un à titre informatif, mais il ne peut se voir contraint d’en faire un dans ces conditions.


Le membre du Congrès ayant lancé cet impeachment a donc trouvé une parade pour éviter de voir son texte refusé par le Conseil Constitutionnel. Il ne s’agit pas d’une loi, mais uniquement d’une « motion », une simple « déclaration d’intention » du Congrès ! Et à cela de rajouter que nous, les vieux croûtons garants de l’ordre de la politique efrançaise, ne pouvons donc rien pour l’empêcher de faire voter le texte. Mais regardons donc de plus près la notion de déclaration d’intention : si ce n’est pas une loi, elle n’a donc aucun pouvoir, et ne peut donc apporter aucune contrainte au gouvernement ! Ce n’est encore, de ses propres déclarations, qu’un avis donné au gouvernement de la part des congressistes. Il est donc totalement hors de propos de lancer une destitution sous prétexte que le gouvernement n’a pas suivi cette « motion » !


Mais arrivons désormais à un point beaucoup plus simple. Cette « motion », qui s’est d’ailleurs transformée en « texte » lors du vote, n’est même pas encore validée par le Congrès ! Mieux encore, le vote tel qu’il est en ce moment rejetterait cette proposition ! Le Congrès lui-même n’est donc pas en accord avec cette « motion » sur laquelle se base la destitution…


Alors, pour résumer, cette destitution se base sur un texte, qui est soit anticonstitutionnel et hors des responsabilités du Congrès, soit un simple avis n’apportant aucune contrainte, et qui est encore en cours de vote au Congrès, qui lui est pour le moment opposé. Voilà pour l’argument de la « non réponse à une demande du Congrès ».


D’un autre point de vue, plus rapide cette fois, revenons sur d’autres arguments secondaires de cette destitution.


Premièrement, les membres du Congrès proclament qu’ils ont le soutien du peuple, qui souhaite absolument entrer dans Phoenix. Les bases de cette déclaration sont simplement plusieurs articles écrits par des membres de ce même congrès ou les membres de leur parti. J’opposerai donc uniquement les articles de plusieurs responsables politiques d’autres partis, déclarant que l’entrée dans Phoenix est à éviter. Nous assistons donc à des débats équilibrés par presse interposée, ainsi que dans les commentaires, il n’y a donc pas de « soutien massif du peuple » à cette demande de certains congressistes.


Pour finir, les personnes demandant cette destitution, et les deux précédentes, déclarent simplement qu’ils ont plus de légitimité que le gouvernement, et doivent donc avoir plus de pouvoir. Certains ont d’ailleurs proposé il y a quelques jours de choisir eux-mêmes le gouvernement, voire le président au sein de leurs rangs ! Je souhaiterais donc poser une question : comment mesurer le taux de légitimité des élus ? Plusieurs argumentent que les différents scrutins n’ont pas les mêmes votants, et que les voix de leurs électeurs ont bien plus de poids que celles des électeurs adverses. La démocratie n’est donc pas égale pour tous les citoyens votants ? Nous pourrions donc négliger simplement les votes de nos adversaires, pour se baser uniquement sur ceux de nos partisans ? L’argument de « déni de démocratie » lancé par les personnes soutenant ces thèses n’est rien d’autre qu’une recherche d’excuses pour leurs différents actes politiques ! Il est inacceptable de la part des personnes votant les différentes lois en eFrance de chercher à manipuler la démocratie dans le sens qui leur convient, en ignorant totalement les lois auxquelles eux-mêmes doivent se plier !


Nous assistons donc aujourd’hui à une déviation dangereuse de la part de certains membres du Congrès, penchant lentement vers un système oligarchique dans lequel ils imposent leurs choix, et ignorent ce qui leur est contraire. En tant que membres du Conseil Constitutionnel, garants de la démocratie efrançaise, il est de notre devoir de dénoncer ces actes qui risquent, à terme, de mener l’eFrance à sa perte.




Yann Grapin,
Avec le soutien d’Ulysse et de Souquet, membres du Conseil Constitutionnel.

Merci de voter pour cet article afin que le maximum de citoyens puissent le lire !




D’un point de vue strictement personnel, puisqu’il me semble inutile de faire un article uniquement pour ça, j’annonce ma candidature au Congrès dans la région PACA sous la bannière du Courant Alternatif. Je ne sais pas si je serai élu, mais j’espère que ceux qui le seront changeront les choses avant que le Congrès n’entraîne l’eFrance dans sa chute.


EDIT : Je remercie Betelgeuse qui fait remarquer que ce vote est également invalide vis-à-vis du Règlement du Congrès, puisqu'il n'a pas été précédé par un débat au Congrès (celui-ci ayant été lancé simultanément).