La fin des vacances

Day 1,294, 09:01 Published in France France by Ivan Dusaiks


Même sur erep, les murailles intellectuelles peuvent tomber.




La France, six mois après notre dernier article, semble être partie en vacances. Loin de déplorer cet état de fait, il semble en effet salutaire de la voir les bronches nettoyées de certains éléments perturbateurs, humains comme techniques.

Peut-être est-ce un effet collatéral de la nouvelle ergonomie de l'interface de presse, mais il semble que nous soyons moins abreuvés de bilans à la con en tous genres, deux à la semaine avec quarante pelletées gratuites, émanant de ministères en mal de reconnaissance. Oh, bien entendu, nous sommes encore loin du compte, la tentation de la logorrhée soporifique semble encore démanger nos chers politiciens amateurs à l'instar d'un eczéma pustuleux qu'on aime gratter, mais il y a du progrès, même si l'on peut sans doute encore considérer un mandat sans varices bilan-esques comme un rêve à la fois lointain et inaccessible. Comme Goethe mourant, donc, prions les augures d'erepublik pour que les fous qui, contre notre argent et notre sang pixellisé, gagnent le droit de nous gouverner, aient au moins le bon goût de le faire en silence au lieu d'étaler leurs egos comme des paons à la foire : « Mehr Licht ! ». De l'air, ouvrez la fenêtre et passez donc dehors.

Il semble en outre que le climat international soit plus propice à un certain apaisement généralisé, puisque, et ce n'est pas trop tôt, les vieilles alliances sont mortes, sans qu'il soit forcément nécessaire – et ce serait même assez malvenu – de les regretter. Phoenix est mort, vive la mort ! Nous sommes enfin débarrassés de l'insupportable et aliénante, au sens des asiles que l'on aurait du ouvrir pour en contenir les effets, arrogance ultra nationaliste de certains, notamment hongrois. Ils ont rejoint ceux aux côté desquels ils ont leur place dans leur nouveau jardin d'enfants, tandis que nous avons, semble-t-il, hérité des plus modérés de l'ancienne alliance ennemie dans notre cercle relationnel, à savoir les États-Unis ainsi que la Roumanie. Moins de gesticulations et moins de soubresauts émotionnels, moins de batailles pourries pour la conquête de régions inutiles qu'un membre de l'alliance aurait perdu IRL au 13e siècle, et que des frustrés veulent récupérer pour en faire leur bastion et s'y dresser comme leur fierté au sortir du lit chaque matin, pour plus de rationalité dans la gestion des conflits nécessaires, voilà qui ne peut que faire nos affaires.

Dernier point de soulagement, la tendance enfin contrainte à la fureur dévaluatrice, qui, imposée par ce bot merveilleux, arrache enfin la gestion monétaire des mains incompétentes qui s'acharnaient à vouloir coupler la valeur des biens à celle de l'or. Aujourd'hui, si les nouveaux mécanismes manquent clairement de subtilité, et ont été dans l'excès inverse, en faisant, sur le mode soviétique, travailler la moitié de la population dans l'agriculture, pour faire bosser l'autre moitié dans les usines d'armement, comme au bon vieux temps de Jojo S le grand héros moustachu, ils ont au moins le mérite de faire de l'or une devise à part, n'ayant avec l'économie « réelle » du jeu qu'un lien très indirect, avec, donc, la possibilité de mener enfin de véritables projets de politique économique, puisque la seule référence devrait et doit être la devise nationale. Espérons que prochainement, un président ait l'intelligence de voir qu'il peut désormais virtuellement tout faire, et qu'il n'a plus les mains liées par la nécessité stupide de sauver la cassette de tous les harpagons qui autrefois s'obstinaient à vouloir défendre leur capital en devises plus chèrement que notre région capitale.

Du bon, du progrès, mais encore beaucoup de mieux possible, c'est tout ce qu'il faut souhaiter à un pays convalescent qui commence enfin à se débarrasser de ses chaînes historiques pour lesquelles il est désormais impossible de faire propagande, puisque inapplicables.


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