Chouannerie (et freres Chouan) (5)

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NDLR : voici un article sur la chouannerie suivi d'un autre sur les freres Chouan (eponymes...)

Chouannerie

Informations generales ;
Date : 1793 - 1804 et 1815
-Lieu : Bretagne, Maine, Normandie
Issue : Victoire republicaine
Belligerants : Republicains contre Chouans, Vendeens, Emigres et Britanniques...
Commandants :
- Jean-Baptiste de Canclaux
- Jean-Michel Beysser
- Jean Antoine Rossignol
- Jean-Baptiste Kleber
- Lazare Hoche
- Jean Humbert
- Guillaume Brune
- Gabriel d'Hedouville
- Pierre Quantin
- Claude Ursule Gency
- Georges Cadoudal
- Joseph de Puisaye
- Jean Chouan (voirdeuxieme partie article)
- Marie Paul de Scepeaux
- Aime du Boisguy
- Louis de Frotte
- Pierre Guillemot
- Amateur de Boishardy
- Louis de Bourmont
- Louis d'Andigne
- Pierre-Mathurin Mercier
- Jean-Louis Treton
- Guillaume Le Metayer

Forces en presence
Arm�©e de l'Ouest:
1795: 68 000 hommes
1799: 45 000 hommes
1800: 75 000 hommes 1795- 1800 :
~ 55 000 hommes

La chouannerie est un soulevement contre-revolutionnaire qui a embrase les campagnes d'une douzaine de departements de l'Ouest de la France, en particulier en Bretagne et dans le Maine, sous la Premiere Republique, en trois phases, entre le printemps 1794 et 1800.

Sommaire

* 1 Origines
* 2 Histoire
o 2.1 Premiere phase
o 2.2 Deuxieme phase
o 2.3 Troisieme phase
* 3 Typologie des chouanneries
o 3.1 Vue historique
o 3.2 Vue romanesque
* 4 Les chefs chouans
* 5 Causes
o 5.1 L'Association bretonne
* 6 Recuperation politique
* 7 Voir aussi
o 7.1 Articles connexes
o 7.2 Bibliographie
o 7.3 Oeuvres de fiction
o 7.4 Cinema
* 8 Notes et references

Origines :

Des 1791, le rejet de la constitution civile du clerge amene les paysans des environs de Vannes a se soulever pour defendre l'eveque contre les patriotes de Lorient, qui veulent lui imposer le serment. Au printemps suivant, dans les environs de Quimper, un juge de paix souleve plusieurs paroisses contre les administrations locales et au nom du roi.


Durant l'ete 1792, des incidents ont lieu dans les districts de Carhaix (Finistere), Lannion, Pontrieux (Cotes-d'Armor), Craon, Chateau-Gontier et Laval (Mayenne), ou les paysans s'opposent a la levee de volontaires. A Saint-Ouen-des-Toits, dans le district de Laval, Jean Cottereau, dit Jean Chouan, ancien faux-saunier, prend la tete des insurges. Son surnom vient de l'imitation du chat-huant (la chouette hulotte) par les faux-saunier pour se reconnaitre. Sa tete etant mise a prix, il tente en vain, en mars 1793, de gagner l'Angleterre. Il est reconnu par l'administration avec son frere comme le chef de la coalition.

En mars 1793, des jeunes gens qui refusent le tirage au sort les rejoignent. Des le 09 mars, des troubles eclatent en Mayenne, dans le Leon (nord Finistere), le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine, la Loire-Inferieure, la Vendee et le Maine-et-Loire. Entre les 11 et le 20 mars, les deux tiers de l'Ouest sont touches. L'Ouest est agite par de multiples jacqueries, dans lesquelles la paysannerie exprime de maniere brutale sa colere a l'encontre des exigences de l'administration, des pretres constitutionnels, consideres comme des intrus, la lourdeur des nouveaux impots, la monnaie papier des assignats et la levee d'hommes, decretee par la Convention nationale le 24 fevrier 1793. Reprimees par la troupe, ces jacqueries forment une pre-chouannerie.

Il ne s'agit alors que d'une jacquerie. Des bandes de paysans s'attaquent aux patriotes de leurs paroisses, qu'elles desarment et volent, puis envahissent le chef-lieu du district pour delivrer les hypothetiques prisonniers et detruire les listes servant au tirage au sort. Parfois, la fete tourne au massacre, comme a Machecoul ou a La Roche-Bernard.

Au contraire de la Vendee, ou les succes initiaux des insurges permettent la constitution d'une zone rebelle, la "Vendee militaire" et d'une armee, ces revoltes sont reprimees par l'armee au nord de la Loire. Des le 25 mars, des renforts affluent de Normandie et d'Ile-de-France. Descendant le long de la Vilaine avec 500 hommes et 2 canons, le general Beysser degage Redon. Plus au sud, 900 hommes sortis de Vannes reprennent Rochefort-en-Terre.

Histoire :

En octobre 1793, le passage de la Loire par l'armee vendeenne, connue sous le nom de "Viree de Galerne", ranime la revolte. Par centaines, les bandes rejoignent les Vend�©ens, qui marchent vers le nord. Pour sa part, Jean Chouan rejoint l'armee des Vendeens a Laval; son intervention contribue a la victoire de cette armee a la bataille de Croix-Bataille. Il participe a la viree de Galerne jusqu'a a la sanglante defaite du Mans, le 13 decembre 1793.

En novembre et decembre, les administrateurs de Fougeres et de Vitre emploient un mot inedit pour designer les bandes d'insurges dans leurs rapports : «chouan» ou «chuin», ou il remplace peu a peu «brigand».

Apes l'echec devant Granville, ces paysans quittent l'armee royaliste et se cachent dans les forets ; Jean Chouan se replie dans sa foret de Misedon. .

Apres les massacres du Mans et de Savenay, des Vendeens les rejoignent. Des nobles, deja presents en mars 1793 ou rentres, se mettent alors a la tete de ces bandes, ainsi le comte de Puisaye, ancien chef de l'armee federaliste de Normandie, refugie dans la foret de Pertre, apres la defaite de Brecourt, pres de Pacy-sur-Eure, en juillet, qui tente de s'imposer comme generalissime des rebelles.

Une nouvelle forme de revolte se developpe, qui justifie le changement de vocabulaire. Apres l'echec de la Viree de Galerne, les bandes d'insurges, plus reduites qu'en mars 1793, mais mieux armees, ne depassent guere les limites du canton ; elles frappent des patriotes isoles, de petits detachements militaires ou les voitures publiques, surtout la nuit, contraignant les patriotes, terrorises, a quitter les campagnes, pour se refugier en ville. Au nord de la Loire, la Chouannerie prend surtout l'aspect d'une guerilla tres dispersee qui peut tourner au brigandage.

Trois phases se distinguent.

Premiere phase

Du printemps 1794 au printemps 1795, des bandes, commandees par des roturiers, souvent d'origine modeste, menent un combat local, maintenant la terreur parmi la population grace a des assassinats. En revanche, les villes echappent a leur emprise, et elles se montrent impuissantes, devant les bataillons fournis de l'armee. A partir de novembre 1794, la Convention mene une politique de clemence, favorable aux negociations. Tandis que Puisaye est a Londres, pour negocier un debarquement, Desoteux, dit Cormatin, son lieutenant, s'attribuant les pleins pouvoirs, negocie en avril 1795 le traite de paix de la Mabilais, suivi par une minorite de chefs locaux. (Il n'est signe que par 21 chefs chouans sur les 121 presents !.

Deuxi�¨me phase [modifier]
Article dÃ?©taillà ƒ?© : DÃ?©barquemen t des Ã?©migrÃƒÆ ’?©s Ã? Quiberon.

Le DÃ?©barquemen t des Ã?©migrÃƒÆ ’?©s Ã? Quiberon, le 17 juin 1795, brise les espoirs de paix. La guÃ?©rilla reprend aprÃ?¨s l'Ã?©chec de l'expÃ?©ditio n anglo-royaliste, de nouveau dans un cadre local. Cette dispersion permet aux gÃ?©nÃÆ� �?©raux rÃ?©publicain s Canclaux et Hoche de rÃ?©duire les diffÃ?©rentes zones de rÃ?©sistance. ScÃ?©peaux dÃ?©pose les armes en avril 1796, suivi de Puisaye, puis de Cadoudal et de Guillemot. Cet Ã?©chec permet aux royalistes modÃ?©rÃƒÆ ’?©s de faire prÃ?©valoir leur stratÃ?©gie : la conquÃ?ªte du pouvoir par les Ã?©lections[8 ].
Article dÃ?©taillà ƒ?© : Bataille de Grand-Champ.

Troisi�¨me phase [modifier]

Le coup d'��ta t du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) annule les r�©sultats de l'�©lection dans 49 d�©partement s (notamment dans l'Ouest), et les pr�ªtres r�©fractaire s sont de nouveau poursuivis. La chouannerie reprend, s'�©tendant d�©sormais � la Normandie, jusqu'en Eure-et-Loir, avant de s'enliser[8]. L'Ouest du pays est alors parcouru par des Faux chouans.

En 1799, les d�©faites militaires de la R�©publique, qui conduisent � de nouvelles lev�©es d'hommes et au vote de la loi des otages, incitent les chefs chouans � relancer l'insurrection. Des bandes, encadr�©es par des nobles, se regroupent en divisions et occupent bri�¨vement les villes de Nantes, Le Mans, Saint-Brieuc, Redon et La Roche-Bernard (ouvrant les prisons et d�©truisant parfois les papiers publics) avant de se retirer le lendemain, en octobre[8]. Ainsi, le comte de Bourmont s'empare du Mans, le 14 octobre.

Apr�¨s le coup d'��ta t du 18 brumaire, Bonaparte initie une politique de pacification m�ªlant, d'une part, la libert�© religieuse et la suspension des lev�©es d'hommes en �©change de la soumission imm�©diate des insurg�©s, d'autre part, l'ex�©cution des chefs r�©calcitran ts[8]. Le 12 d�©cembre 1799, le trait�© de Pouanc�© est scell�©. Il sera suivi le 28 d�©cembre suivant d'une proclamation des consuls de la R�©publique aux habitants de l'Ouest. Elle marque la fin de la grande Chouannerie.

Par la suite, le Concordat de 1801 et le retour des pr�ªtres r�©fractaire s permettent de d�©tacher la population, lasse de la guerre, des royalistes jusqu'en 1815[8].

Typologie des chouanneries [modifier]

Vue historique [modifier]

Roger Dupuy[10] distingue 5 formes de chouannerie qui �©volue dans le temps et dans l'espace.

On peut donc distinguer la prÃ?©-chouann erie, la micro-chouannerie, la chouannerie-guÃ? ©rilla classique, la chouannerie-militaire et la chouannerie-brigandage.

1. la pr�©-chouann erie concerne toutes les rebellions paysannes ant�©rieures � janvier 1794. Elle culmine en mars 1793 et rappelle les jacqueries d'Ancien R�©gime.
2. la Micro-Chouannerie est celle de la chouannerie naissante, celle de Jean Chouan � Saint-Ou�«n- des-Toits. Des petits groupes clandestins attaquent par surprise des effectifs bleus toujours tr�¨s r�©duits. On la trouve entre janvier et juillet 1794 principalement.
3. la chouannerie-guÃ? ©rilla classique : Les bandes grandissent, largement soutenue par la population qui les protÃ?¨gent, les ravitaillent, les renseignent. il s'agit de faire rÃ?¨gner une terreur blanche dans les campagnes. C'est le type de chouannerie le plus cÃ?©lÃ� �?¨bre, celle qui a fait le plus peur aux rÃ?©publicain s. C'est par exemple les chouanneries de Cadoudal, de Boishardy et AimÃ?© du Boisguy Ã? partir de l'automne 1794. On peut parler de chouannerie-guÃ? ©rilla classique lors des deux premiÃ?¨res phases de la chouannerie dans les rÃ?©gions les plus blanches (le Morbihan, la Loire-infÃ?©r ieure, l'Ille-et-Vilaine, la Mayenne et l'est des CÃ?´tes-du-No rd). Les chouans harcÃ?¨lent les bleus (guÃ?©rilla) mais n'ont pas les moyens de les affronter dans des batailles classiques. Les insurgÃ?©s ne forment d'ailleurs pas une armÃ?©e, les bandes, parfois soldÃ?©es se rejoignent au grÃ?© des actions ponctuelles puis les paysans retournent dans leur ferme.
4. La chouannerie militaire est la forme la plus aboutie de chouannerie. les bandes forment de v�©ritables arm�©es (ponctuelles, parfois en uniformes qui attaquent de fa�§on concert�©es dans des batailles classiques. c'est surtout le cas pendant la troisi�¨me chouannerie (1797/1799). On peut notamment citer l'"arm�©e rouge" de Tint�©niac et Cadoudal marchant de Quiberon vers les C�´tes-du-No rd. c'est aussi le cas lors des attaques concert�©es de plusieurs grandes villes de l'ouest en 1799.
5. La chouannerie-brigandage est la chouannerie mourante, celle qui subsiste sous le consulat aprÃ?¨s les concessions de Bonaparte (concordat et amnistie). Quelques irrÃ?©ductibl es, trop habituÃ?©s Ã? la clandestinitÃ? ©, Ã? la vie d'aventure ne peuvent se ranger. Quelques chefs, partisans de l'Ancien RÃ?©gime ne se satisfont pas des concessions, ils forment les derniÃ?¨res bandes trÃ?¨s rÃ?©duites. Ils n'ont plus le soutien de la population, satisfaite des concessions. Ils sont aussi si peu nombreux qu'ils doivent se montrer terribles pour Ã?©viter les dÃ?©nonciatio ns. Ils s'en prennent aux soldats de plus en plus rarement mais ranÃ?§onnent les patriotes, les acquÃ?©reurs de biens nationaux et les chouans rendus considÃ?©rÃ� �Æ’?©s comme des traitres (c'est le cas du chef chouan Legris Duval dans les CÃ?´tes-du-No rd). Devant le dÃ?©ficit de soutien de la population, ils sont contraints de voler ce qui leur Ã?©tait auparavant offert, c'est pourquoi il est bien souvent difficile de distinguer ce qui relÃ?¨ve de la chouannerie ou du brigandage. Ce type de chouannerie se retrouve aussi dans les rÃ?©gions qui paradoxalement Ã?©taient peu touchÃ?©es lors des grandes heures de la chouannerie (l'ouest des CÃ?´tes-du-No rd, le FinistÃ?¨re). On le comprend car ces zones peu touchÃ?©es prÃ?©cÃÆ� ��?©demment sont aussi celles qui n'ont pas connu de rÃ?©pression. La chouannerie-brigandage peut Ã?ªtre trÃ?¨s efficace au point que des chefs lieux d'arrondissement comme LoudÃ?©ac peuvent se sentir menacÃ?©s par Dujardin encore en 1801. cette chouannerie-brigandage s'Ã?©teint, vaincue par les colonnes mobiles entre 1801 et 1807.

Vue romanesque [modifier]
"Breton en sentinelle devant une �©glise", peinture de Charles Loyeux
"Breton en sentinelle devant une �©glise", peinture de Charles Loyeux

Pour Victor Hugo dans son roman Quatrevingt-Treize [11] :

�« [...] Il y eut deux Vend�©es, la Grande qui faisait la guerre des for�ªts, la Petite qui faisait la guerre des buissons ; l� est la nuance qui s�©pare Charette de Jean Chouan. La Petite Vend�©e �©tait na�¯ve, la Grande �©tait corrompue ; la Petite valait mieux. Charette fut fait marquis, lieutenant g�©n� �?©ral des arm�©es du Roi et Grand-Croix de Saint-Louis ; Jean Chouan resta Jean Chouan. Charette confine au bandit, Jean Chouan au paladin ........ La Rochejacquelein n'est qu'Achille, Jean Chouan est Prot�©e.. [...] �»

Pour Balzac, dans Les Chouans :

Ã?« La proscription des princes, la religion dÃ?©truite ne furent pour les Chouans que des prÃ?©textes de pillage, et les Ã?©và ?©nements de cette lutte intestine contractÃ?¨re nt quelque chose de la sauvage Ã?¢pretÃƒÆ ’?© qu'ont les moeurs en ces contrÃ?©es. Quand de vrais dÃ?©fenseurs de la monarchie vinrent recruter des soldats parmi ces populations ignorantes et belliqueuses, ils essayÃ?¨rent, mais en vain, de donner, sous le drapeau blanc, quelque grandeur Ã? ces entreprises qui avaient rendu la chouannerie odieuse et les Chouans sont restÃ?©s comme un mÃ?©morable exemple du danger de remuer les masses peu civilisÃ?©es d'un pays (...) La religion ou plutÃ?´t le fÃ?©tichisme de ces crÃ?©atures ignorantes dÃ?©sarmaient le meurtre de ses remords. Ã?»

Les chefs chouans [modifier]

Les principaux chefs de l'insurrection ont �©tà ?© Georges Cadoudal et son fr�¨re Julien, Jean Cottereau, dit Jean Chouan, Pierre Guillemot, dit le roi de Bignan, Joseph de Puisaye, Louis-Charles de Sol de Grisolles, Auguste et S�©bastien de La Haye de Silz, Jean-Louis Treton, dit Jambe d'Argent, Tristan-Lhermitte, Taillefer, Coquereau, Aim�© du Boisguy, Boishardy, Pierre-Mathurin Mercier la Vend�©e, Bonfils de Saint Loup.

En Bretagne, les chouans sont encadr�©s par des nobles (le chevalier de Boishardy, le comte Louis de Rosmorduc, les fr�¨res Picquet de Boisguy) autant que par des roturiers (les fr�¨res Cadoudal). En Basse-Normandie, le comte Louis de Frott�© joue un r�´le dominant, l'un de ces lieutenants dans le Bas-Maine �©tant Guillaume Le M�©tayer dit Rochambeau.

La noblesse est loin de jouer le r�´le qu'elle exerce en Vend�©e pour le commandement militaire. Il n'y a d'ailleurs pas d'arm�©e, mais de petites bandes presque insaisissables. Les chefs chouans sont surtout des paysans.

Ã?� la diffÃ?©rence de la VendÃ?©e, la chouannerie ne disposait pas d'un territoire, les villes et certains villages Ã?©tant restÃ?©s rÃ?©publicain s, tandis que certains cantons passaient Ã? une rÃ?©volte larvÃ?©e ou ouverte. Il y eut cependant une "petite VendÃ?©e" dans le Bas Maine en 1793, contrÃ?´là ƒ?©e par le prince de Talmont. La chouannerie fut trÃ?¨s difficile Ã? rÃ?©duire, ses effectifs n'ayant pas Ã?©tà ?© dÃ?©cimÃƒÆ ’?©s dans de grandes batailles comme ceux de la VendÃ?©e militaire, ses chefs Ã?©tant nombreux, ses groupes armÃ?©s faibles et dispersÃ?©s.

Causes [modifier]

En 1791, l'Ouest, avec la Vend�©e et la Bretagne, constitue une zone de r�©sistance � la constitution civile du clerg�© et au serment, avec un clerg�© tr�¨s largement r�©fractaire . Plus que par des motivations religieuses, cette r�©sistance trouve son origine dans la sociologie et les mentalit�©s collectives des populations, dont les solidarit�©s traditionnelles sont mises � mal par la R�©volution[ 12].

D�©j� �? , la conscription du 15 ao�»t 1792 pose probl�¨me: on se souviendra de l'intervention de Jean Cottereau, Michel Mori�¨re � Saint-Ou�«n des Toits. Plus discrets furent les vrais affid�©s de la Coalition Bretonne qui refus�¨rent purement et simplement de se rendre dans leur chef-lieu de canton pour y tirer au sort. L'op�©ration fut une d�©convenue pour les autorit�©s r�©publicain es.

L'insurrection du printemps 1793, dans l'ensemble de l'Ouest (en Bretagne comme en VendÃ?©e), s'explique, de son cÃ?´tÃÆ� �?©, par le rejet du tirage par les populations, d'autant plus que les notables patriotes en sont exonÃ?©rÃ� �’?©s ou peuvent acheter un remplaÃ?§ant. Ce rejet, on le retrouve dans l'ensemble du pays[13].

Au-del� de la question religieuse et de l'hostilit�© des lev�©es militaires, les bouleversements et les remises en causes impos�©s aux communaut�©s villageoises expliquent ces tensions, autant que les rapports entre les paysans et les �©lites, nobiliaire et bourgeoise, ou l'opposition plus ou moins grande, mais D�©j� �? ancienne � la fin du XVIIIe si�¨cle, entre villes et campagnes. D�©j� �? d�©celable au temps de la Ligue, la d�©coupe entre les zones favorables aux Blancs (royalistes) et aux Bleus (r�©publicain s) reste encore d'actualit�© dans la carte �©lectorale jusqu'� la fin du XXe si�¨cle. Il faut �©galement ajouter en Bretagne les bouleversements institutionnels, abolissant les privil�¨ges provinciaux ; la devise des chouans en Bretagne est "Doue ha mem bro" (Dieu et mon pays) et non pas "Dieu et mon roy" comme chez les vend�©ens.[r �©f. n�©cessaire]

Devant la simultanÃ?©it Ã?© des soulÃ?¨vement s et la similitude des comportements dans l'Ouest, les contemporains ont cru y voir la preuve d'un complot, qu'il rapprochaient de la tentative du marquis de la RouÃ?«rie avec l'Association bretonne. Toutefois, ce synchronisme peut s'expliquer par la dÃ?©cision de la Convention d'imposer un calendrier prÃ?©cipit� �ƒ?© des opÃ?©rations de levÃ?©e d'hommes[2].

L'Association bretonne [modifier]
Article dÃ?©taillà ƒ?© : Armand Tuffin.

En 1791, le marquis de la RouÃ?«rie, crÃ?©e, avec l'aval du comte d'Artois, une organisation clandestine, l'Association bretonne, qui rassemble par diocÃ?¨se les partisans Ã?« de l'autoritÃ?© lÃ?©gitime du Roi et de la conservation des propriÃ?©tà ?©s Ã?». Son but est de gagner les garnisons, marÃ?©chauss� �ƒÆ’?©es et gardes nationales dans les principales villes de Bretagne[14].

Toutefois, les rassemblements de nobles au ch�¢teau de La Rou�«rie et le manque de discr�©tion d'agents recruteurs alertent les autorit�©s. Le 31 mai 1792, le directoire du d�©partement d'Ille-et-Vilaine envoie un d�©tachement de dragons fouiller le ch�¢teau et les abords, puis, le 6 juillet, lance contre le marquis et ses complices un mandat d'arr�ªt. Des arrestations ont lieu � Lorient, La Roche-Bernard et Rennes.

Le 2 septembre 1792, Valentin Chevetel dit Latouche se rend Ã? Paris, oÃ?¹ il dÃ?©nonce le complot Ã? Danton. AprÃ?¨s la mort du marquis de la RouÃ?«rie au chÃ?¢teau de la Guyomarais, le 30 janvier 1793, Cheftel rÃ?©cupÃƒÆ ’?¨re es listes d'adhÃ?©rents et de cotisants, permettant l'arrestation de dizaines de complices. Dans son rapport du 4 octobre 1793 devant la Convention, Basire attribue Ã? cette conjuration le soulÃ?¨vement de l'Ouest en mars 1793. En fait, l'Association bretonne ne s'appuyait nullement sur les paysans, mais comptait sur le ralliement des garnisons des villes et des gardes nationales. Pour cette raison il ne peut Ã?ªtre considÃ?©rÃ� �Æ’?© comme l'inventeur de la Chouannerie, mÃ?ªme s'il en est le prÃ?©curseur partiel[15].

RÃ?©cupÃƒÆ ’?©ration politique [modifier]

Le mouvement chouan, ou les ouvrages qui s'y attachent font l'objet de RÃ?©cupÃƒÆ ’?©rations de la part d'organisations lÃ?©gitimiste s, de certains mouvements indÃ?©pendant istes bretons, ou d'auteurs proches de l'extrÃ?ªme droite comme l'Action franÃ?§aise, la FÃ?©dÃÆ� �?©ration bretonne lÃ?©gitimiste , le souvenir de la chouannerie mayennaise, Arthur de Gobineau ou Anne Bernet.


Chouan

Les quatre fr�¨res Chouan, plac�©s d�¨s le d�©but � la t�ªte de l'insurrection contre-r�©vo lutionnaire du Bas-Maine, ont communiqu�© ce surnom � leurs camarades, et que, de proche en proche, il ait fini par caract�©rise r l'insurrection, la Chouannerie tout enti�¨re. La chouannerie est un soul�¨vement contre-r�©vo lutionnaire qui a embras�© les campagnes d'une douzaine de d�©partement s de l'Ouest de la France, en particulier en Bretagne et dans le Maine, sous la Premi�¨re R�©publique, en trois phases, entre le printemps 1794 et 1800[1].
Sommaire
[masquer]

* 1 Origine
* 2 Propagation
* 3 Voir aussi
* 4 Notes et r�©f� �?©rences
* 5 Source

Origine [modifier]

Jean Chouan h�©rita, ainsi que tous ses autres fr�¨res, du surnom de chouan (le taciturne) de son p�¨re, n�©gociant en sabots et homme honorable. On pense que ce sobriquet serait le fruit d'un talent d'imitation particulier pour le cri de la chouette ou du hibou ("chouan" signifie "hibou" en gallo).

La v�©ritable cause qui a fait appeler, du nom singulier de chouans les soldats des arm�©es royalistes du Maine, de la Normandie et de la Bretagne est sans nulle doute la participation � l'�©meute de Saint-Ou�«n- des-Toits, le 15 ao�»t 1792 � laquelle particip�¨re nt, avec d'autres, Jean et Ren�© Cottereau.

Ils furent signal�©s aux autorit�©s lavalloises.

La seule raison est que les membres de la famille Cottereau portaient depuis longtemps ce surnom de Chouan (en patois chat-huant, ou chouin, nom local de la chouette hulotte), selon les uns, parce que leur a�¯eul �©tait naturellement triste et taciturne [2], selon d'autres, parce qu'en faisant la contrebande du sel, ils contrefaisaient le cri du chat-huant pour s'avertir et se reconna�®tre .

Propagation [modifier]

L'opinion de quelques historiens et notamment de l'abb�© Paulouin, �©crivant sur le th�©� �?¢tre de l'insurrection, va jusqu'� dire [3] que �« les insurg�©s de la Sarthe n'avaient pas re�§u le sobriquet de Chouans, mais se l'�©taient donn�© � eux-m�ªmes, d�¨s leur d�©but dans la carri�¨re de la r�©sistance. �»

Les historiens du XIXe si�¨cle, Savary, [4] ; Lequinio [5] ; l'auteur des M�©moires d'un Administrateur des Arm�©es R�©publicain es dans la Vend�©e ; Puisaye surtout [6], mieux renseign�© que personne, puisqu'il �©tait le chef supr�ªme de la Chouannerie, affirment que les fr�¨res Chouan donn�¨rent leur nom � l'insurrection qu'ils avaient organis�©e les premiers.

Un curieux Ã?©cusson, portant les armes de France [7] et pour support deux chouettes, avec cette double devise : en tÃ?ªte, IN SAPIENTIA ROBUR, et au bas, SIC REFLORESCENT, que l'on trouve sur quelques publications Ã?©manÃ� ��?©es des Agences royalistes d'Angleterre, notamment sur le frontispice de lâï¿� �½Ã¯Â¿Â½Almanach Royaliste pour l'annÃ?©e 1795, troisiÃ?¨me du rÃ?¨gne de Louis XVII, Ã? Nantes (Londres) et se trouve dans toutes les villes de la Bretagne, de la Normandie, du Poitou, du Maine, du Perche, de l'Anjou, etc., et bientÃ?´t dans toute la France, MD CC XCV, in-8, semble contenir une sorte de consÃ?©cratio n officielle de l'oiseau des tÃ?©nÃ� �?¨bres, qui est aussi celui de Minerve, comme emblÃ?¨me de la Chouannerie.

Voir aussi [modifier]

* Chouannerie
* Les Chouans

Notes et r�©f� �?©rences [modifier]

1. ⢽� Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la RÃ?©volution franÃ?§aise, Quadrige/PUF, 1989, p. 217, entrÃ?©e Ã?« Chouans/Chouannerie Ã?» par Roger Dupuy
2. âï¿Â ½Ã¯Â¿Â½ Ã?« Le surnom de Chouan avait Ã?©tà ?© donnÃ?© au grand-pÃ?¨re de Jean Chouan parce qu'il Ã?©tait naturellement taciturne et triste et que, dans les rÃ?©unions, il se tenait toujours dans un coin Ã? l'Ã?©cart. Depuis ce temps, la famille Cottereau conserva ce surnom. On le donna ensuite Ã? tous les hommes qui se rÃ?©unirent pour combattre sous les ordres de Jean Chouan, et enfin aux autres royalistes armÃ?©s dans les provinces de l'ouest. Quant Ã? ce qu'on a racontÃ?© que les premiers chouans contrefaisaient le cri de l'oiseau de nuit pour se reconnaÃ?®tre et s'appeler, c'est une supposition faite par ceux qui, ne sachant pas la vraie explication, ont voulu nÃ?©anmoins avoir quelque chose Ã? dire pour satisfaire la curiositÃ?©.. Peut-Ã?ªtre quelques insurgÃ?©s ont-ils eu cette idÃ?©e qui leur Ã?©tait suggÃ?©rÃ� �’?©e par leur surnom. Quoi qu'il en soit, il est Ã? remarquer que l'oiseau consacrÃ?© jadis Ã? la sagesse armÃ?©e devint comme une sorte d'emblÃ?¨me de la piÃ?©tà ?© belliqueuse de nos paysans. Ã?» Jacques Duchemin des CÃ?©peaux, Souvenirs de la chouannerie, H. Godbert, imprimeur Ã? Laval, 1855.
3. ⢽� La Chouannerie du Maine et pays adjacents, 1875, Le Mans, Monnoyer, 3 vol. in-12, t. I, p. 71
4. ⢽� Guerres des VendÃ?©ens et des Chouans, Paris, Beaudoin, 1825, 6 vol. in-8.
5. ⢽� Rapport au ComitÃ?© de Salut Public, 30 ventÃ?´se an III.
6. ⢽� MÃ?©moires.
7. ⢽� Les trois fleurs de lys.