[chronique 05] Marmara, ou la Flamme de la Résistance

Day 1,077, 05:37 Published in France France by Dhelk






Des clameurs joviales s'élèvent de toute part dans la ville. Les drapeaux flottent avec fierté au-dessus des bâtiments, portés par la ferveur nationale raisonnant à chaque angle de rue. Sans résister, je me laisse entraîner par le courant de la foule qui semble converger en direction des berges du Bosphore. Après une dizaine de minutes de défilé, le cortège parvient à destination. Des centaines de personnes se pressent sur les rives. Les clameurs redoublent d'intensité. Je scrute attentivement la foule et remarque un vieil homme se tenant à deux pas de moi. Je me fraie un chemin parmi le cortège afin de le rejoindre. Me voyant arriver, il me sourit furtivement. "Tu arrives à temps pour les festivités", me dit-il. "La nation turque fête ses héros et célèbre son indépendance. Bienvenue à Marmara".
Une nouvelle chronique s'ouvre, laissez-vous tenter, entrez...






Début Octobre dernier, coup de tonnerre dans le détroit du Bosphore. L'eGrèce franchit le détroit après s'être emparée de Marmara. L'eTurquie est prise à la jugulaire, étouffant sous les assauts des Hellènes. Commence alors un douloureux calvaire pour la nation turque, celui d'assister, impuissante, au démembrement de son pays, celui de voir tomber ses régions une-à-une sous le joug d'EDEN. La résistance est vaine, l'eTurquie ne possède pas les atouts suffisants pour repousser les grecs, sa population en déclin s'essouffle face à ses assaillants. L'eTurquie a un genou à terre et l'eGrèce guette le moment où elle pourra asséner le coup de grâce à sa faible adversaire. En quelques jours, l'invasion est totale, la nation turque est rayée de la carte. L'eGrèce triomphe, elle atteint pour la première fois de son histoire une puissance inédite et redistribue les cartes du pouvoir dans l'une des régions les plus stratégiques de l'eMonde, corridor entre l'eAsie et l'eEurope.

Désemparés, apatrides, impuissants, les turcs doivent à présent réagir sous peine de voir leurs ressources spoliées durant de nombreux mois. L'Etat-Major se met alors à peaufiner les modalités d'un plan de RW qu'il avait commencé d'esquisser peu avant l'invasion totale. Seulement, aussi inattendu que cela puisse paraître, un jour avant la mise à exécution du plan de libération, un Baby-boom de grande ampleur éclate, modifiant complètement la donne. La situation bascule, l'eTurquie peut compter sur un effet de surprise de taille. Les plans sont modifiés, les fonds mobilisés pour l'effort de guerre, la population, boostée par ses quelques 8000 nouveaux citoyens, prend les armes. Les colonisateurs grecs sont pris de court face à une telle vague de résistance. La répression est inutile, la Résistance emporte tout sur son passage. L'armée grecque est dépassée, sans aucun recours. Même les renforts d'EDEN n'y pourront rien, l'eTurquie reprend peu à peu le contrôle de ses régions et renvoie l'envahisseur se retrancher par-delà la mer de Marmara.

Après une phase de sécurisation de ses frontières, l'eTurquie a recouvert sa souveraineté et est bel et bien de retour sur le devant de la scène internationale. Jamais elle n'a connue pareille puissance par le passé, la clef de cette inattendue renaissance étant bien évidemment cet incroyable Baby-boom dont elle a bénéficié. Néanmoins, cette explosion démographique n'est pas du fait du gouvernement turc, elle n'est pas le fruit d'une stratégie de recrutement remarquablement bien orchestrée, mais bien le fruit d'un heureux hasard. En effet, un des membres de la communauté turque a pris la liberté de contacter le rédacteur en chef d'un journal web au moment où l'eTurquie se démenait pour défendre sa toute dernière région libre. Un article a été publié quelques jours plus tard sur le site en question. Malgré le fait qu'il ne soit resté en ligne qu'une douzaine d'heures, son impact a dépassé de loin toutes les attentes que pouvaient avoir les résistants, puisqu'une vague de renforts a déferlée sans plus attendre sur les troupes grecques, permettant ainsi la victoire de la Résistance sur l'envahisseur hellène.






Véritable passerelle entre deux continents, la région de Marmara présente ainsi une caractéristique très peu partagée dans l'eMonde. Son importance est donc de premier ordre, les débouchés géo-politico-stratégiques qu'elle offre la plaçant comme une pièce maîtresse d'une éventuelle stratégie expansionniste, quelle soit de la part d'EDEN comme de Phoenix.

Ramenée à l'échelle de l'eTurquie, Marmara cristallise à elle seule la position à la fois délicate et capitale de la nation au sein du Nouveau Monde. Passage privilégié vers les Balkans et l'Europe, elle comporte également la caractéristique d'être la région la plus peuplée d'eTurquie, avec environ 2500 habitants. Une concentration de population qui s'explique par un phénomène structurel simple. "La plus grande partie de nos joueurs vient de cette région, IRL. Ils évoluent dans cette région et investissent généralement à Marmara. Donc, on peut dire que Marmara est le centre économique de l'eTurquie, tout comme elle l'est IRL", m'a confié teknik562, numéro deux turc et ambassadeur eRepublik.

D'un aspect purement économique, les chiffres ne trompent pas, avec ses quelques 292 entreprises dont 136 en pleine activité, Marmara est bien le poumon de l'économie turque. Seulement, comme dans la plupart des systèmes organiques, une centralisation des fonctions vitales est particulièrement dangereuse. C'est pourquoi Marmara partage la vedette avec Mediterranean Cost, dont les 362 entreprises en activité composent le second poumon de l'économie turque, notamment en terme de production de matières premières. Un schéma bicamériste (Mediterranean Cost produit, Marmara consomme) qui semble fonctionner à merveille, puisque l'économie turque ne s'est jamais portée aussi bien.






Se plonger dans la Résistance durant quelques jours est véritablement une expérience singulière. Nous, eFrançais, avons bien entendu connu ce sentiment si particulier au moment où nous recouvrions nos régions après l'invasion espagnole. La résistance face à un ennemi commun est pour sûr un élément de cohésion communautaire, mais elle l'est d'autant plus lorsque elle s'effectue de manière aussi foudroyante que celle qu'a connu l'eTurquie. La ferveur nationale existe bel et bien au sein de cette communauté et cela ne fait nul doute que nous réentendrons parler de cette eNation prochainement.
Toutefois, une mission plus grande encore attend les dirigeants turcs : garder actifs les nouveaux citoyens débarqués en pleine période de conflit, alors que le pays se dirige vers une phase stabilité qui pourrait s'avérée fatale d'un point de vue démographique. Je vous invite donc à rester informés des évolutions de la population turque car elle sera à coup sûr un élément déterminant dans la stabilisation, ou non, de ce corridor entre deux continents. Dans l'avenir de toutes ces jeunes recrues réside donc le germe d'un avenir pacifique ou conflictuel entre Phoenix et EDEN…

Dans le prochain numéro d'eGlobe-Trotter chroniques, vous découvrirez la naissance de l'Etat macédonien, avec, une fois encore, une immersion complète au sein de cette communauté en construction.



Dhelk
eGlobe-Trotter chroniques
Par delà les frontières, et encore au-delà…


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juillet 2010