Un quinquennat pour un ancien président

Day 2,172, 15:24 Published in France France by droopy32

A mon tour de passer la barre du quinquennat ! Putain, cinq ans ! Cinq ans à errer dans les rues sombres et étroites d’une entreprise communautaire "que s'apeleria" (prononcer "qué s’apélerio") eRepublik… Cinq années à chercher à contribuer à forger une communauté, que dis-je ? une Nation française reposant sur des valeurs qui sont celles d’une démocratie républicaine laïque, sur des valeurs de l’homme pour l’homme, de l’homme sur l’humain, de l’humain pour l’homme ! Une Nation dans laquelle chacun a sa place, où chacun est respecté pour ce qu’il est, où tous sont gratifiés du simple fait de contribuer à l’érection de l’édifice collectif ! Une République dans laquelle le service public a un sens, où l’on pense aux autres avant de penser à soi, où l’on sert sans penser à se servir ! Se servir, si, on peut le faire bien sûr, mais seulement des rencontres, des discussions, des débats et des palabres à bâton rompu même dans un délire profond (alcoolique ou non d’ailleurs) qui enrichissent l’esprit de tout un chacun, qui permettent à chacun de se sentir plus grand, de se sentir plus homme (ou femme bien sûr ! ou chien !), de se sentir plus beau.
Je vous promets de ne pas vous infliger la rétrospective écrite pour mes 1000 jours (NDLR : pour (re)lire cet article) même si vous connaissez (ou non) mon goût pour le pavay. Mais force est de constater que 826 jours plus tard, rien n’a véritablement changé sous le soleil. Les moins jeunes continuent à se croire plus vieux et espèrent que les plus jeunes ne vont pas quitter le jeu aussitôt arrivés… Inlassable renouvellement démographique d’eRepublik !
Inlassable aussi renouvellement graphique d’eRepublik qu’on nous vend du toujours plus beau, toujours plus "ludique" avec des challenges collectifs, des défis hebdomadaires et que sais-je encore… dont on ne sait plus s’ils visent à divertir la population, s’ils sont là pour entretenir l’intérêt pour le jeu, ou plus prosaïquement, s’ils sont destinés à donner toujours plus de raisons de faire chauffer la carte bleue… Et s’il ne s’agissait finalement que de soubresauts pour essayer de sauver eRepublik et les profits qu’il doit générer pour ses possesseurs ? eRepublik n’est-il pas pris de spasmes musculaires, derniers influx nerveux avant une mort annoncée ? L’annonce d’une nouvelle version d’eRepublik, toujours plus belle et toujours plus simple aussi (NDLR : à lire ou à relire pour comprendre), n’est-elle pas le signe d’une dernière chirurgie esthétique de quelqu’un qui refuse d’affronter sa décrépitude et son inexorable fin ?

Ou alors, plus simplement, n’est-ce pas mon envie de jouer qui s’est éteinte ? Analysons les raisons qui m’ont fait rester jusqu’ici… Les raisons ?... Non… la Raison ! La seule et l’unique : le fait qu’une communauté sociale se soit développée autour du jeu, à défaut de s’être développée dans le jeu. Parce que si une chose a bien été ratée selon moi sur eRepublik, c’est le développement de cette dimension sociale et même plus largement socioculturelle et sociopolitique. A trop vouloir privilégier la jouabilité a été perdu de vue ce qui pouvait (devait ?) faire la spécificité d’eRepublik. A trop vouloir privilégier la guerre (beaucoup) et l’économie (un peu) de manière à ce qu’eRepublik ressemble à ce qui existe par ailleurs, ne se démarque pas trop et rester dans une norme de la jouabilité acceptable de l’internaute moyen mondialisé, eRepublik a perdu… non eRepublik n’a jamais véritablement gagné sa spécificité. Si eRepublik avait été plus spécifique, plus particulier, plus singulier, sans doute le turn-over des joueurs serait-il moins important, non ? Pour rester, il faut trouver une raison de le faire. Or, si on ne trouve pas quelque-chose d’autre qu’ailleurs (je dis bien "d’autre"… même pas "de mieux"), pourquoi continuer ? Je n’en prendrai pour exemple que ma friendlist dont je soulignais il y a quelques jours qu’elle ressemblait désormais à un monument aux morts (et je ne sais plus qui – je m’en excuse ! – m’a souligné que c’était de saison… ce qui m’a fait bien rire !) : si l’on considère seulement les 120 premiers de la liste, les décédés sont presque toujours des personnes qui croyaient à un projet social, politique et culturel d’eRepublik (pas toujours le même d’ailleurs !) et l’ont porté activement ; les vivants quant à eux sont souvent des gens qui ont apporté leur pierre à l’édifice collectif, de manière forte et souvent remarquée en leur temps, mais qui ont – pour la plupart – pris leurs distances depuis et continuent à errer un peu comme moi (parfois plus activement aussi)… depuis parfois plus de cinq ans pour certains, parfois moins pour d’autres ! Je profite de cet article pour saluer mes amis eRepublikains, parce qu'il y en a ! Salut à toi mon kanard en sucre, salut à "ma loune", salut à toi le concombre, salut à toi l'insondable Corto, salut à toi MissNutt' Kitty, salut à toi mon filleul unique, salut à toi mon ex-secrétaire particulier, salut à Dhelkounet, salut à toi ulysse, salut à vous droopystes, salut à vous koinmunistes !

Finalement… est-ce qu’eRepublik n’a pas été ça pour moi ?

J'espère bien que non !

Vivre libre… ou pas ! Vivre libre… ou pas ?