Episode 2 — Cosca-Cola

Day 3,100, 11:50 Published in France France by Francis Sousbois

Le manoir Sousbois était assez sobre, comparé aux autres demeures nobles ou bourgeoises de la région. L'allée était fraîchement refaite, le gazon était soigneusement entretenu par le jardinier. La couleur rosée de la bâtisse éclaboussait le visiteur en cette journée ensoleillée de mi-mai. Les arbres complétaient le tableau de la demeure familiale.

Une voiture noire aux vitres fumées s'engageait dans l'allée quand Francis Sousbois parlait au jardinier de la future décoration extérieure - des roses du Japon. "Cédric, tu peux prendre ton après-midi."
La montre de Sousbois affichait quatorze heures pile. La Famille sait être à l'heure aux rendez-vous, pensa-t-il.

L'homme qui sortit de l'arrière de la berline devait être quelqu'un d'influent, à en juger par sa carrure et ses vêtements. Un conseiller du Padre sans doute. Francis, en allant à sa rencontre, se demanda encore s'il avait fait le bon choix.
— Une bien belle propriété, Monsieur Sousbois. Puis-je vous tutoyer et vous appeler Francis ?
— Bien, faites, faites.
— Merci. Peut-on aller à l'intérieur ? J'ai un problème oculaire, je ne supporte pas bien le soleil en ce moment.
— Evidemment.
— Toni, gare la voiture sur le bas-côté du chemin forestier tu veux ?

Le proche du Parrain enleva sa veste noire et la garda sous son bras. Les deux hommes s'assirent dans le grand salon et le majordome posa une bouteille de whisky et deux verres sur le plateau de la table basse.
— Maintenant que tu es officiellement des nôtres, Francis, permets-moi de t'apprendre que chez nous, nous buvons du Cosca-Cola.
— Qui a trouvé le jeu de mots ?
— Pourquoi ça ?
— Non non, rien, comme ça... Qu'est-ce que le Cosca-Cola ?
— Notre boisson. Mélange de Coca-Cola, whisky, jus de pomme et un soupçon de vanille pour les fines bouches. Mais ça ira, ce whisky fera l'affaire. Tâche de te souvenir du Cosca-Cola la prochaine fois que tu reçois la visite d'un frère.

— Donc, te voilà soldato. Les soldati doivent prouver leur valeur, j'ai entendu dire que tu sais comment y parvenir.
— J'ai proposé mes services au Padre pour le journal local du clan.
— Bien, bien. Tu sais écrire ?
— Assez bien, même si mes histoires ont tendance à s'éterniser. J'écris un roman sur...
— Bon, il est quatorze heures quinze, il est temps de m'en aller.
— Déjà ?
— Toni doit m'attendre. Et puis j'ai une... "affaire urgente et délicate" à régler.

L'homme, dont le nom était inconnu à Francis qui le remarqua seulement maintenant, repartit dans l'allée du jardin, puis traversa le chemin caillouteux pour s'engouffrer dans la berline noire. Quand la voiture démarra, Francis remarqua que l'homme avait laissé son attaché-case dans le hall. Aux airs du gaillard, il comprit que cette valise avait été intentionnellement laissée ici.
— Pourvu que ce ne soit pas une bombe. Je viens de faire refaire les tapisseries.


[SUITE DANS L'EPISODE 3 — HAIL COSCA !]

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