[chronique 10] Umm-al-Quwain, le coeur de la résistance

Day 1,208, 09:07 Published in France France by Dhelk



PROLOGUE

Chers lecteurs, c'est après une absence de publication de près de deux mois que je reprends la plume. Loin d'avoir mis les chroniques de l'eGlobe-Trotter entre parenthèses, je réfléchissais à l'établissement d'une toute nouvelle formule. Pour les plus friands de mes introductions RP, vous allez avoir le plaisir de découvrir que le RP baigne désormais mes articles du début à la fin. Bien entendu, il s'agit d'un essai, je reste donc à l'écoute de vos remarques, critiques et autres suggestions. Sans plus attendre, découvrez le tout nouvel article d'eGlobe-Trotter chroniques : Umm-al-Quwain, le cœur de la résistance.





Emirats Arabes Unis, aéroport de Dubaï. L'avion se posa. Regardant négligemment à l'extérieur du hublot, j'attendais que l'on nous donne l'autorisation de quitter l'appareil. La poche de mon pantalon se mit brusquement à vibrer. Je plongeai ma main à l'intérieur, en sortis mon téléphone cellulaire qui m'indiquait la réception d'un texto.
"J'espère que vous avez sur vous les faux papiers que nous vous avons fournis : ils arrivent. Supprimez ce message."

Sur le tarmac, trois voitures de police lancées à vive allure se dirigèrent en direction de l'avion. Des militaires en sortirent et investirent l'appareil. Le plus gradé d'entre eux, tout en parcourant les allées, annonçait d'un ton monotone :
"Bienvenue sur le sol des Emirats Arabes Unis. Avant de vous laisser débarquer, nous allons procéder à une vérification de votre identité. Votre coopération spontanée vous fera très certainement descendre de cet appareil plus rapidement, merci donc de bien vouloir vous soumettre à ce petit contrôle protocolaire."

Son fort accent russe ne laissait place à nul doute quant à sa propre identité. Il était très certainement membre des troupes coloniales. Après que la grande majorité des passagers furent contrôlés, ce fut mon tour. Un homme en costume me demanda de lui montrer mes papiers. Je m'exécutai. Le faux certificat d'entrée sur le territoire émirati que m'avaient fourni mes contacts sembla le convaincre. Il me sourit, et je fus autorisé à descendre de l'avion.

Au dehors, une voiture grise m'attendait. Arrivé à quelques pas d'elle, la portière arrière s'entrouvrit, et je grimpai à l'intérieur.
"Vous avez fait bon voyage ?", me lança mon chauffeur. "Parfait", dis-je. "Où allons-nous ?" L'homme se tourna vers moi : "à la rencontre de la leader de la résistance émiratie".
Une nouvelle chronique s'ouvre, laissez-vous tenter, entrez...



Au sortir de l'aéroport, le chauffeur prit en direction du centre d'affaires, destination étonnante à en croire les rumeurs selon lesquelles les troupes coloniales maîtrisaient le cœur administratif du pays. Il m'expliqua que le quartier général de la résistance était relativement accessible. Quelle légitimité aurait un dirigeant dissimulé ? Nous traversâmes le centre-ville, puis la voiture bifurqua sur la droite, dans une ruelle étroite. Celle-ci débouchait ensuite sur un large boulevard au bout duquel s'élevaient de hautes grilles. Mon chauffeur présenta son badge au garde de l'entrée et nous pûmes entrer. Au bout d'une large allée sablée, un immense palais projetait son ombre imposante sur les jardins verdoyants qui l'entouraient. Le véhicule s'arrêta. Je descendis de la voiture et suivis mon chauffeur qui gravissait déjà une-à-une les marches menant à l'entrée du palais. Alors que nous déambulions dans les couloirs, je tâchai d'en savoir un peu plus sur la chef de la résistance.


"La plupart des résistants, me dit-il, se sont rangés aux côtés de Voice. Son passé en tant qu'activiste du TAGE nous a poussé à la considérer comme notre Sheikha, d'autant plus que le poste de présidente temporaire aurait du lui revenir avant que l'un des PTOers russes ne lui ravisse la place. Elle organise toutes les facettes de la résistance, qui se déploie sur un grand nombre de fronts. En ce qui me concerne, je suis opérationnel dans la résistance médiatique. Mais certains travaillent activement à la création d'un Baby-boom, d'autres tentent d'infiltrer l'ABoC, même si cette dernière tâche est presque impossible à organiser tant ils étaient bien organisés avant de prendre le contrôle des Emirats. Dès que les russes ont pris les rênes du pays, Voice a essayé de coopérer avec eux : ils ont fait un très petit pas en acceptant que des résistants, dont je fais partie, puissent se présenter sous leur bannière aux élections du Congrès. Malgré notre petit nombre, nous avons essayé de changer un peu les choses en promulguant certaines lois, notamment économiques. On était même proche d'aboutir à une sécurisation des fonds de l'Etat quand, quelques heures avant que la loi ne soit acceptée, le gouvernement a ordonné le transfert de 500 gold vers une organisation obscure. "Pour l'armée", qu'ils disaient… Je suis à l'armée et je peux vous assurer que je n'ai pas vu l'ombre de la moindre subvention", dit-il, amer. "Peu après, nous avons définitivement coupé les ponts. Il était clair qu'ils ne souhaitaient pas pousser leur coopération plus loin une fois le pouvoir entre leurs mains. Aujourd'hui, les taxes sont de l'ordre de 25%. Vous pouvez croire ça? C'est de la folie! Ils clament que les affaires du gouvernement doivent être tenues secrètes, il n'y a donc aucun transfert d'informations vers la population… Et puis il y a aussi tous ces MPP avec les amis de la Russie… Une pure coïncidence, non?"


Nous arrivâmes devant une haute porte d'acajou à double battants, gardée par deux hommes en armes. Mon guide leur présenta l'objet de ma visite et ils s'écartèrent. "Vous pouvez entrer. Voice vous attend" m'annonça-t-il en un clin d'œil. L'un des gardes fit pivoter l'un des battants et j'entrai.


Je me trouvais à présent dans une pièce circulaire démesurée, surplombée d'un plafond qui culminait à plusieurs mètres au-dessus de nos têtes. Voice, assise derrière son bureau, me salua chaleureusement et m'invita à m'assoir, ce que je fis. Tandis que je m'installai dans un confortable fauteuil de cuir piqué, j'interrogeai la "Sheikha" au sujet de la jeune création des Emirats Arabes Unis.


"La création des Emirats Arabes Unis est intervenue au terme d'une très longue campagne menée par la communauté arabe d'eRepublik, regroupée sous la bannière du collectif TAGE, expliqua-t-elle fièrement. Après des mois de négociations, de pétitions et de lobbying, le TAGE est enfin parvenu à obtenir la création, non pas d'un, mais de trois états arabes : l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Toutefois, notre nombre est très insuffisant pour peupler et gérer sereinement trois états. Nous avons donc fait pression sur les administrateurs pour qu'ils limitent les possibilités de naturalisation en raison du risque de Take Over à son paroxysme. Les administrateurs ont ainsi accordé à un citoyen IRL de chaque pays le droit de faire entrer dans les trois nations les personnes de leur choix. Une idée à la base excellente, qui a d'ailleurs parfaitement fonctionné en Egypte, mais qui a très vite démontré ses limites pour l'Arabie Saoudite et les EAU. En effet, pour le premier, les administrateurs ont visiblement accordé ce statut de pionnier à un roumain vivant en Arabie Saoudite, jugeant de sa légitimité par la localisation de son adresse IP. L'Arabie Saoudite a donc ouvert ses portes a un grand nombre de joueurs roumains et le pays n'est ainsi pas gouverné par de véritables saoudiens. Pour les Emirats Arabes Unis, la situation est plus complexe encore. Un joueur russe, du nom de Cl4trap, est parvenu à modifier son adresse IP et à la baser aux EAU. Ne jugeant encore une fois que par la situation géographique de l'adresse IP du joueur, les administrateurs ont confié à ce joueur aux antécédents de PTO bien connus de tous, les clefs des Emirats, entraînant son groupe de PTOers à l'intérieur des frontières émiraties. Quelques jours avant les élections présidentielles, je suis néanmoins parvenue à convaincre les administrateurs que j'étais arabe IRL et que je pouvais rétablir la balance en faisant entrer aux EAU de proches amis, eux-aussi arabes. Mais il était trop tard. Ne bénéficiant pas non plus de naturalisations illimitées, mon travail est naturellement bridé."


J'engageai ensuite la conversation sur les relations entre le gouvernement au pouvoir et la résistance.
"En tant que représentante des citoyens émiratis légitimes, j'ai tenté, en vain, d'engager des négociations avec le groupe russe. Devant leur refus, j'ai été contrainte de déclarer, avec le soutien de toute la communauté arabe du Nouveau Monde, les Emirats Arabes Unis comme pays sous PTO et de créer un gouvernement de résistance. Il n'existe malheureusement pas de dialogue pour le moment entre nos deux parties, mais j'ose espérer que l'on parviendra à une issue dans les semaines à venir."
L'entretien se terminant, je fus raccompagné. Mon guide m'attendait, souriant. "Comment ça s'est passé ?"
"A merveille, répondis-je. L'organisation de la résistance émiratie est tout simplement impressionnante." Il acquiesça.
"Et ce n'est que le commencement..."






Dhelk
eGlobe-Trotter chroniques
Par delà les frontières, et encore au-delà…


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