Le jour où j'ai rejoint la famille Cosca

Day 2,588, 02:30 Published in France USA by Lemni

Je venais de finir ma dernière bière, épuisant ainsi l’intégralité du (déjà maigre) contenu de mon portefeuille et rentrait chez moi éclairé par la lueur des quelques étoiles quand un homme muni d’un couteau se dirigea dans ma direction. Le réflexe le plus logique aurait sûrement été de courir dans la direction opposée mais les quelques bières avaient émoussé ma rapidité de réflexion. J’étais pourtant pauvrement vêtu et tout mon comportement semblait crier que je ne vivais pas dans l’opulence, pourtant mon agresseur d’un soir me cria de lui jeter tout mon argent et objets de valeur. Pendant un instant j’hésitais à lui faire glisser mon bracelet, seul souvenir de mon défunt père, mais ce soir-là je me décidais à trouver enfin le courage nécessaire pour lui tenir tête. Certes une fois de plus, mon comportement paraissait illogique, car il s’agissait d’avantage de folie que de véritable courage mais la lassitude des journées de travail me poussait souvent à des actes illogiques. Je le vis s’approcher, prêt à me poignarder afin de récupérer mes quelques babioles quand une voix retentit comme un coup de feu dans mon dos. Un homme qui resplendissait de charisme, dont j’appris plus tard que le nom est Miltiados, armé d’un revolver calibre 8mm (en réalité je n’ai absolument aucune idée du calibre de son arme, mais l’histoire est tout de suite plus vivante), dit d’une voix à la fois calme, sereine, et autoritaire (sa voix était également posée, douce, grave, masculine, stricte, brutale, nette, irrésistible, pressante mais bref je m’égare) à mon agresseur de s’en aller avant qu’il ne l’abatte. Alors que celui-ci prenait ses jambes à son cou je me retournais lentement, sans vraiment savoir ce qui m’attendait.



Les quatre hommes qui me faisaient face me regardèrent d’un regard qui vous transperce entièrement, comme s’ils connaissaient chaque petit détail de votre vie. Je ne savais que dire à ces hommes qui m’avaient probablement sauvé.
- Merci
- Il n’y a pas besoin de nous remercier petit (Je ne sais pas vraiment pourquoi il m’a appelé ainsi alors que je mesure un bon mètre 85), nous ne supportons pas les voyous sans état d’âme et nous avons plutôt apprécié ton comportement.
- J’insiste (en réalité j’aurais plutôt bégayé quelque chose comme « gghh, vrr, baba, clu », mais pour la cohérence de l’histoire je préfère embellir la réalité)
- Tiens, prends cet argent et si tu penses que tu peux nous rejoindre cherche nous, nous sommes la famille Cosca. Mais pour nous trouver deviens l’homme dont tu as montré le visage ce soir, et non le travailleur fatigué aux vêtements défraîchis que tu es.

Avant que je ne réponde à cette phrase, les hommes s’en allèrent me laissant seul dans une rue sombre, immobile, encore choqué par ce qui venait de se passer.
Alors que je me levais le lendemain matin je regardais l’argent que les hommes m’avaient donné et me dis que je pourrais manger décemment pendant 2 mois si je le gérais correctement. Mais une partie de moi (Attention je ne suis pas non plus schizophrène, c’est juste qu’il faut bien qu’il y ait un peu de doute dans le personnage) me soufflait qu’il fallait que je retrouve ces hommes à qui je devais la vie. Cependant je ne pouvais pas les chercher dans cet état. Aussi je réfléchis à une manière de me rapprocher de leur comportement. Bien que le début soit difficile je fis, au cours des semaines suivantes, fructifier l’argent qu’ils m’avaient donné, par des méthodes peu légales mais en gardant toujours une certaine éthique (bon en fait faut être honnête, ça été de la grosse magouille mixée à pas mal de chance et une connaissance en paris sportifs hors-du-commun). Je décidai alors qu’il était temps pour moi le retrouver cette famille qui avait tant modifié mon quotidien. Je me rendis chez un tailleur afin d’acheter un costume similaire aux leurs, puis attendis que les ténèbres enveloppent la ville. Je me rendis alors dans la même rue que celle où j’avais croisé leur route 2 mois et 13 jours plus tôt. Je les aperçus alors (bon en fait, j’y suis allé 5 jours d’affilée parce qu’ils n’ont quand même pas que ça à faire de retourner tous les soirs dans la même rue, et encore le 5eme soir j’étais en train de m’endormir contre un poteau quand je les ai vus et j’avais une tête tellement fatiguée que je faisais pitié à voir, mais encore une fois gardons de la cohérence dans cette histoire) et me dirigea vers eux.

- Tu as bien changé
- J’ai tout fait pour.
- Tu bégaies moins que la dernière fois et il faut reconnaître que le costume te va bien. Nous avons suivi ta progression tu sais. Nous serions ravis de t’accueillir dans la famille. Je suis le Padre, aimerais-tu faire partie des nôtres ?

C’est ainsi que j’ai rejoint la famille Cosca en tant que Picciotto. J’y ai trouvé une vraie famille et des gens pour m’apprendre à magouiller encore plus que ce que je ne l’avais fait. Je leur ai appris les paris (en fait pas du tout, mais cette fois promis c’est la dernière modification de l’histoire. En réalité ils avaient déjà un système de paris extrêmement perfectionné mais vu que j’avais claqué tout mon argent dans le costume bah je n’ai même pas pu parier, si vous voulez en savoir plus je vous invite d'ailleurs à consulter cet article).
Alors si vous aussi vous avez la classe en costume, que votre esprit est retord mais qu’il garde tout de même un certain sens de la hiérarchie n’hésitez plus : rejoignez la famille Cosca.


Auteur et salarié de la Maison d'édition de Vine