Edition n°2 : Lekrë Saeji (2)

Day 2,503, 11:10 Published in France Belgium by Infiniti1606

Bonsoir à toutes et à tous,



Je tiens à m'excuser du léger retard d'une publication qui avait déjà une semaine de retard hier, mes problèmes de connexions n'étant pas encore résolus, j'ai du me débrouiller pour pouvoir publier ce texte-ci, à nouveau de moi.

N'oubliez pas que ce journal a avant tout pour vocation de vous publier, vous, et d'obtenir une rémunération garantie pour vos textes même si ils n'attirent pas les foules.


Sur ce, je vous souhaite une excellente lecture.


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L'ordre des Sang-croisés



Nommé originellement "Otis Salri" en langue Saeji de la voix même du tout puissant Alrick, ce titre servit à honorer certains des siens, ceux qui devraient porter pour leurs trop longues existences le fardeau de l'amour interdit dont ils sont issus.

Au commencement, la matriarche, au terme de sa vertueuse existence, s'en alla vers d'autres terres, celle dont nul homme ne revient, et abandonna malgré elle son aimant mari et sa gracieuse fille au cœur du monde matériel. Alors incapable de trouver un compagnon qui lui soit digne, la fille demeura aux côtés du père durant trois années, soutenant un homme puissant, sage mais également triste et brisé.

Le temps restant sans prise sur eux, le père et la fille ne purent laisser leur amour pour la défunte vaincre la tristesse de son trépas, et c'est au cours d'une nuit de méditation que la fille décida de verser le sang intime avec l'homme qui l'a vu naitre et l'a élevé, le seul homme quelle estima alors digne d'elle. Le patriarche, la sagesse obscurcit par le malheur, céda à cet amour interdit et partagea sa couche avec le chair de sa chair durant deux jours et trois nuits.

De cette union naquit le premier "Salri", le très puissant Hedrick Saeji. A la naissance et durant son enfance, le fils né de l'inceste montra une force et une intelligence que sa mère aurait put lui jalouser, lui faisant acquérir une grande notoriété. De par les terres unifiées, Hedrick fut alors considéré comme le seul homme qui aurait put vaincre son propre père, par le fer ou par la plume.

C'est lorsqu'il eut atteint sa maturité et qu'il s'entoura de compagnes que la malédiction se montra. Alors que sa propre mère, finalement entourée des hommes les plus purs, donna naissance au reste de sa descendance, lui, n'arriva pas à féconder la moindre et la plus fertile des femmes qui s'offrit à lui. L'on dit que c'est lorsqu'il renonça à enfanter avec sa millième prétendante que son père vint à lui et lui tint ce discours :

"Mon fils, en cette funeste journée, nous devons nous rendre devant l'évidence. L'amour qui nous lia, moi et ma fille, aura fait de toi mon héritier le plus pur, le plus sage et le plus puissant. Les méfaits de cet amour contre-nature t'auront empêché de pouvoir enfanter ta propre lignée, une malédiction que tu portera en toi pour toujours, un fardeau que je partagerais avec toi en attendant d'entrer dans ma dernière demeure pour me lier, une dernière fois et pour l'éternité, à la seule femme que j'ai aimé plus que ta mère.

En ce jour, quoi que tu demeure autant, de par mon sang, un "Premier-né", et par celui de ta mère, un "Yeux perlés", tu ne porteras plus ces titres et deviendra un "Sang-croisé". Ta lignée se peuplera à chaque fois qu'un Saeji enfantera avec une Saeji. Leur sang, quoi que distant d'un indistinct nombre de génération, sera lié au tien par votre malédiction. Ainsi, chaque enfant sera retiré à sa mère au début de sa maturité, tu les éduqueras et tu les aimeras car ils seront tes fils et tes filles, tu ne les rendras à leurs anciennes maisons que lorsqu'ils seront digne de porter la marque de ta lignée et tu garderas auprès de toi ceux qui le désireront.

Ainsi, les "Sang-croisés", les Saejis les plus forts, les plus vaillants et les plus sages de leurs générations seront, pour toujours, les gardiens de notre pureté, de notre savoir et de notre histoire. Vous serez, à tout jamais, les gardes-fous et les guides de notre peuple."

Ainsi naquit le plus long Ordre de l'histoire des Saejis. Quoi que cet amour, interdit dans bien des cultures, demeura autorisés parmi les nôtres, chaque enfant fut longuement instruit de cette histoire, sans tabous, afin que le moins possible d'entre eux ne refusent de s'ouvrir à leurs prétendants et prétendantes et ne condamnent la continuité du peuple Saeji.

Au cours des générations suivantes, très peu de "Sang-croisés" naquirent tant la malédiction de Hedrick plongea les enfants de ses demi-frères et de sa demi-sœur dans le désarroi. Durant deux générations, seuls trois enfants maudits vinrent au monde. Le patriarche les nomma "Mades", "Laoney" et "Tikser". Conformément à la jeune tradition, ils furent confiés, lors de leur onzième année, à Hedrick et suivirent ses enseignements personnels jusqu'à leurs maturité, seule Laoney demeura au côté de Hedrick afin de l'aider à prendre sous son aile bien d'autres "Sang-croisés" qui allaient naitre des générations suivantes.

A ce jour, il est impossible de dénombrer exactement la quantité de Saejis faisant partie de cet ordre, certains naissant d'anciennes générations et d'amour incestueux longtemps réprimés. Cependant, leur nombre demeure bas et leur éducation toujours aussi strictes.

Conter l'histoire toute entière de cet Ordre serait inutile et fastidieux. Cependant, il est à savoir que la "lignée" de Hedrick a été la plus active de tout le peuple Saeji et qu'ils sont toujours considérés comme les plus purs descendants de Alrick. Elle est la seule lignée capable de marcher sur tout obstacle sans jamais faillir, des obstacles tels que le sorcier Ujery, seule entité à avoir put prendre la vie de Saejis de troisième et quatrième génération, ou le colosse de la baie de Tryn qui digéra la jeune lignée des "Craies noires", n'en laissant réchapper que trois immatures pour conter l'impuissance de leurs pères et mères face à la créature monstrueuse.

Enfin, l'on notera que, quoi que infertile, jamais une lignée ne se mêla autant avec d'autres peuples que celle-ci, leur conférant finalement un immense pouvoirs sur ces peuples, que ce soit pour les unifier aux autres royaumes sous la régence du patriarche ou simplement pour étendre la bonne parole et faire la connaissances d'hommes et de femmes qui seraient amenés à se lier et à participer au maintien du peuple Saeji.




Extrait du Lekrë Saeji, rédigé par Saint Kirill, -350 environ