Chapitre I - Révolution

Day 1,846, 09:09 Published in France France by J35000


Aujourd'hui et comme depuis un certain temps, Paris et sa banlieue sont sous contrôle polonais. La capitale prenait peu à peu des allures de bidonvilles sur ses extérieurs. Ceux qui n'avaient pu déménagé pour se réfugier dans le sud, avaient du faire face à l'inflation des prix et à la pression polonaise.
A chaque coin de rue il y avait un mendiant, parfois des familles, des femmes avec leur bébé. Paris avait perdu de son charme, Paris n'était plus aussi romantique qu'avant. Le drapeau polonais flottait sur le haut de la Tour Eiffel depuis bien trop longtemps.

Au croisement de la rue Richelieu et Réaumur, une scène bien dramatique se déroulait sous mes yeux. Trois officiers polonais étaient en train de renvoyer de leur domicile une famille. Je pouvais apercevoir d'ici la haine dans les yeux du père. La mère avait pris ses enfants par la main et pleurait à chaudes larmes.
Les officiers balançaient tout par la fenêtre : micro-ondes, lit, lampes. Le fracas continuel des objets sur le sol était semblable à des tirs de mitrailleuses.
Des interventions comme cela, il y en avait tous les jours, à toutes les heures. Le silence de la nuit se retrouvait souvent déchiré par les cris de familles que l'on expulse de leur domicile.
"Cela ne peut plus durer" me dis-je. Devant cette énième scène de violence, devant la barbarie de ces polonais, je sentais monter en moi une énergie ainsi qu'une envie.
L'envie que tout cela change. L'envie d'une Révolution.

Mardi 4 Décembre, 23h17, Paris, Boulevard Henri IV

J'apercevais au loin la lueur du Sully, un café magnifique. J'avais entendu parler d'une réunion par le biais d'un ami. Il m'avait dit que des gens de la Résistance se retrouveraient ici et il m'avait aussi donné le mot de passe.
Sous mes pieds, j'entendais craquer la neige fraichement tombée sur Paris. Je mis mes mains gelées dans mes poches et rabattit ma capuche sur ma tête. Il faisait froid et je pensais à tous ces expulsés, sans abris.

J'arrivais à l'entrée du Sully et la buée sur les vitres me laissait croire que la chaleur de l'intérieur pourrait réchauffer mon coeur si triste de voir Paris polonaise.

Je rentrais enfin dans le bar, je m'essuyais les pieds tout en regardant l'environnement dans lequel j'arrivais.



Le barman m'interpellait et commençait à me parler :
" - Bonjour, désirez-vous boire quelques chose ? Nous avons un tout nouveau cocktail, le Liberté."
Je reconnus alors tout de suite les codes et je m'empressais de lui répondre
" - C'est fort aimable à vous mon cher mais je me contenterai d'une bonne vodka !
- Suivez moi... répondit sèchement le barman. "


Il sortait de derrière son bar et se dirigeais vers le fond de la salle. Je marchais dans ses pas quand, arrivés au bout de la salle il m'annonça que la réunion avait lieu dans la 3ème salle à gauche.
Sur ces mots, le barman repartait en sens inverse. Seul, je me décidais donc à suivre ce couloir et à entrer dans cette salle.
A la porte, je frappais trois coups comme me l'avait dit mon ami. Un homme m'ouvrit la porte, une cigarette dans la main droite.
"- Liberté ?
- Da vodka,
lui répondis-je ".
Un sourire se dessinait alors sur le visage de l'homme.
" -Entre mon garçon ! Bienvenue"

J'entrais alors dans cette salle. A la table principale, une douzaine d'homme étaient installés, de tout âge, de toute origine.
Je pris place et l'homme qui m'avait accueilli rejoignait lui aussi la table.

" -Mes chers camarades, la réunion peut commencer.
-C'est pas trop tôt, râla un homme au bout de la table.
-Mieux vaut tard que jamais. Bien, chers frères, si nous sommes réunis aujourd'hui, ce n'est pas pour une réunion topperwear, ne soyez pas déçus.
Paris est sous occupation polak depuis bien trop longtemps. Cela doit changer. La Révolution ne se fera pas en un jour ni en une semaine. Mais c'est en travaillant tous ensemble que nus arriverons à reconquérir nos terres un jour et pour cela..."


L'orateur était interrompu par des cris qui venaient de la salle principale. On entendait des grognements, des protestations et puis un coup de pistolet. L'homme qui parlait ouvrit grand ses yeux, se tourna vers nous et nous dit sur un ton des plus inquiet :
"Bordel, ils sont là..."

Sur ces paroles, chacun se levait de sa place et commençait à s'affoler. Des coups résonnèrent à la porte et un homme commençait à hurler des mots incompréhensibles.
S'en suivit alors un long silence puis une énorme détonation. Des hommes habillés en blanc et rouge firent leur apparition dans la salle, AK-47 à la main. Quelques uns des résistants tombèrent sous les premières balles. Voyant que personne ne sortirait vivant de ce combat, je sautais par la fenêtre. J'atterrissais sur le trottoir et fis une roulade sur le côté. En me relevant, je saisissais mon Magnum 44 et commençait à fuir. Derrière moi, les coups de fusil continuaient de retentir. Je me retournais et j'apercevais alors deux hommes sortant précipitamment du bar. L'un d'eux m'avait aperçu et il me pointait du doigt. Je reprenais ma course.



Je tournais à droite, Boulevard Morland puis encore à droite dans une petite ruelle. Je sortais mon canif et me plaçais à l'intersection entre la rue et la ruelle. J'entendais les deux hommes arriver à toute blinde. Je surgis alors de ma cachette et me retrouvais face à un des deux soldats. Je lui lançais mon canif qui alla se planter entre ses deux yeux. L'homme tomba à terre laissant son co-équipier seul. C'est alors que je tira trois balles de mon Magnum. Deux allèrent se loger dans sa jambe droite et une dans son coeur. Le corps criblé de balle tomba à terre, sans vie.

Il était trop tard pour aller aider les résistants au Sully, ils étaient probablement déjà tous morts et il me fallait fuir dorénavant...

A suivre...