[Récit] Une Saison au Québec - Episode #4

Day 1,813, 08:07 Published in France France by Epnoz


Voici donc la fin de cette série de récits d'Une Saison au Québec.

23 Octobre, Jour 1799.
Et si cet homme était bien le meurtrier ? En tout cas, ce visage m’était familier à présent. Le lendemain, je me dirigeai au commissariat en vitesse. Je fus accueilli dans le bureau du Lieutenant.

Il m’avait expliqué que le principal suspect était un certain Eddy Walowski, un ancien mafieux d’origine polonaise, qui contrôlait avant un gang réputé de la ville, et qui était arrivé au Canada il y a quelques années. Ils pensent qu’il aurait intensifié les meurtres depuis quelques temps, depuis que la Pologne contrôle le Québec. Apparemment, ce serait surtout des français qu’il tue, son but serait d’anéantir le plus de population francophone possible, et il voudrait faire immigrer des Polonais en masse au Québec. Mais aujourd’hui, il n’a que très peu d’influence sur les groupes mafieux. C’est un être isolé en quelque sorte. Mais le Lieutenant m’a déclaré que Walowski devait savoir qu’on le recherche de plus en plus, et du coup, il prenait de plus en plus de précautions en se cachant. On le décrit comme un psychopathe, qui agit aussi sur la peur de l’autre et la terreur. Ca se voit d’ailleurs aux menaces et aux images qu’il m’avait laissées. Quant au symbole, ce serait apparemment le signe de son ancien gang. J’avais déjà vu ce signe quelque part sur des murs dans les quartiers pauvres de Montréal, l’autre fois. Pour finir, le Lieutenant m’avait indiqué qu’il avait eu comme information là où se logerait en ce moment le suspect, il habiterait près de l’ambassade française.



Après cette riche discussion, tout s’éclairait d’une lueur vive dans ma tête, maintenant tout s’expliquait. Je connaissais cet homme, je l’avais rencontré auparavant en France, à Paris, lors de l’invasion polonaise. Il avait voulu faire la même chose, tuer des français ou leur faire peur pour les faire partir le plus loin possible. Quand il était en France, il avait des hommes avec lui, mais il avait failli se faire arrêter, et il a du partir. Je l’avais balancé aux flics auparavant dans une affaire de trafics de stupéfiants.



Il s’est donc retrouvé seul, tant mieux. Je voulais de suite régler mes comptes, la haine était trop intense pour que je sois calme. Après le commissariat, je pris un taxi pour aller dans un quartier pas très loin de l’ambassade française. Je pensais que c’était là que je pourrais le découvrir et le trouver. Mais à mon arrivée là-bas, les tirs surgissèrent de tous côtés, et mon chauffeur se retrouva la tête contre le volant, mort. Je sortis rapidement du véhicule, me cacha derrière, à l’abri des tirs.



Quelques secondes après, plus aucun bruit. J’avais appelé la police. En attendant, je sortis de ma cachette, et je vis juste en face, au bout de la rue, cet homme avec son arme.



Je courus vers lui, la rage au ventre, j’avais pris avec moi un flingue, je le pointai sur lui, mais il était parti dans la rue à droite. Je pris une autre rue, un raccourci, et là, je le vis arriver de l’autre sens, alors dès qu’il arriva vers moi, je pointai mon flingue sur lui, et tira une première balle, qui se logea sur sa cuisse. Il tomba par terre, son pistolet aussi, que je pris à la volée.

- Dégage de là, tu n’es pas le bienvenue. Tu crois que tu vas me tuer ? demanda sèchement Walowski d’un ton moqueur.
- Oh que oui, j’en suis certain, et je n’hésiterais pas. Après tout ce que tu as fais.
- Ah, j’aime beaucoup ton humour. Je t’avais prévenu, Matt, je t’ai laissé une chance, je t’en donnerais pas une deuxième. T’as voulu pourrir ma vie, alors c’est à mon tour désormais de pourrir la tienne !


Et il se releva, avec difficulté, sa main tenant sa cuisse en sang, et me regarda méchamment. Je restai vigilant, et continuai de pointer mon arme sur lui. Tout d’un coup, il prit un couteau suisse de la poche intérieure de sa veste, je me lançai sur lui en lui tenant fermement le bras et le mettant par terre, et quelques secondes après, je réussis à le désarmer de son couteau.

- Sale abruti, disais-je d’un ton provocateur, tu as cru pouvoir m’avoir comme ça ? Au faite, paraît que t’es tout seul maintenant ? Ton petit gang t’a lâché, c’est ça ?
- Oui, je me suis retrouvé seul depuis cette affaire à Paris. Décidément, faut toujours que tu sois là au mauvais endroit.
- Si tu n’aurais pas tué mon ami, tu ne serais pas dans la merde comme ce soir, déclarais-je. Je t’aurais laissé tranquille, mais non, il a fallu que tu te fasses remarquer, comme d’habitude. Tu risques de le payer cher, cette fois, tu ne réussiras pas à t’échapper.
- Ah, tu crois ça ? Quand ils seront arrivé, je serais déjà parti, ne t’inquiètes pas. Et toi, continua-t-il, tu seras mort.

On entendit soudain, tout au loin, les sirènes des policiers. Ils n’allaient pas tarder à arriver. C’est à ce moment-là que je sentis que mon adversaire allait s’enfuir. C’est ce qu’il fit. Mais je réagis vite, et je le plaquai violemment au sol, l’immobilisant. Il se débattit tant bien que mal et il avait réussi à récupérer son couteau et le prendre dans sa main droite, il essayait de me trancher le poignet, la douleur était immense mais je résistai. Quelques secondes après, les policiers arrivèrent et arrêtèrent Eddy Walowski.



Un mois plus tard, l’affaire a été classée et résolue, Walowski a été mis en prison, pour le plus grand bien de tous. Cela faisait un mois que j’étais apaisé et soulagé, même si j’étais toujours triste d’avoir perdu mon ami.
Il était temps pour moi de repartir en France, désormais.