ukraine

Day 2,418, 15:01 Published in USA USA by omp21

Depuis près de trois mois, l'est de l'Ukraine est le théâtre de violences entre Kiev et les séparatistes prorusses. Une situation sous tension dans laquelle Moscou et Bruxelles cherchent à trouver un terrain d'entente.
• Quelle est la situation sur le terrain ?
Lundi 30 juin, le président ukrainien Petro Porochenko a décidé de reprendre les armes après avoir prolongé de trois jours un cessez-le-feu décrété le 20 juin. Son opération « antiterroriste » fait rage dans l'est du pays, où ont été proclamées des « républiques populaires », comme à Donetsk.
Pourtant, cette période de calme fragile — plusieurs échanges de tirs ont eu lieu et un hélicoptère ukrainien a été abattu, mardi 24 juin — faisait espérer une transition vers un plan de paix, proposé par le chef de l'Etat ukrainien, et qui avait reçu le soutien de principe de Moscou.
L'attaque, lancée le 1er juillet, se concentre sur les principales bases des séparatistes, notamment à Louhansk, Kramatosk, Sloviansk et Donetsk. Mardi, l'armée ukrainienne a réussi à reprendre le poste-frontière de Doljanskïï. Une première victoire pour le pouvoir, endeuillée par la mort d'un militaire tué par des séparatistes qui s'étaient présentés avec un drapeau blanc, d'après un porte-parole de l'armée.
Jeudi matin, un communiqué de l'armée annonçait que la situation restait tendue, rapportant une quinzaine de tirs rebelles au cours des dernières vingt-quatre heures. L'objectif du président Porochenko est la prise de contrôle de la totalité de la frontière russo-ukrainienne.
Lire le reportage (édition abonnés) : En Ukraine, la bataille des postes-frontières
• Des changements à la tête de l'armée
Jeudi, le Parlement a approuvé la nomination d'un nouveau ministre de la défense, Valerïï Gueleteï. E😜olicier et ancien chef du service de protection des personnalités publiques, il se retrouve à la tête du ministère deux jours seulement après le début de l'offensive contre les séparatistes. Une autre nomination a été approuvée dans le même temps, celle du général Viktor Moujenko comme nouveau chef d'état-major. En poste en Irak entre 2003 et 2004, il a été formé en URSS.
• Un nouveau cessez-le-feu et un futur accord de paix ?
D'après le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkin, un nouveau cessez-le-feu ne peut être envisageable qu'à la condition qu'il soit cette fois-ci bilatéral, entre le gouvernement et les séparatistes. Kiev réclame la libération de tous les otages détenus par les rebelles et la reprise du contrôle de la frontière sous la surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Or, les deux camps vont très probablement attendre de voir l'évolution du rapport de force sur le terrain.
Les insurgés ont déjà fait savoir qu'ils refusaient des pourparlers bilatéraux avec Kiev. Ils prilivégient des négociations indirectes, et seulement avec la participation de la Russie et de la communauté internationale. Aussi, l'accord de paix esquissé à la fin de juin par Petro Porochenko n'est-il pas près d'être signé. Il comportait plusieurs points. Outre le dépôt des armes des séparatistes, ces derniers devaient cesser l'occupation illégale des bâtiments de l'administration régionale, notamment à Donetsk et à Louhansk. En échange, ils bénéficieraient d'une amnestie leur permettant de quitter le territoire pour la Russie. Enfin, Kiev proposait le contrôle commun des zones dont le tracé, après la chute de l'Union soviétique, en 1991, n'avait jamais été délimité, le tout sous la supervision de l'OSCE.
• Une entente russe et européenne pour résoudre la crise ?
A la fin de juin, la Russie a donné son accord de principe au plan de paix de Petro Porochenko. En cas de refus, l'Union européenne avait décidé de sanctionner la Russie. Par ailleurs, Moscou propose avec insistance que Kiev envoie ses gardes-frontières et les observateurs de l'OSCE du côté russe de la frontière pour participer aux contrôles des points d'accès de Gukovo et de Donetsk.
Les ministres des affaires étrangères russe, ukrainien, allemand et français se sont réunis à Berlin. Ils ont appelé dans un communiqué commun à la « réunion d'ici le 5 juillet du groupe de contact pour l'Ukraine avec pour objectif d'arriver à un accord mutuel et inconditionnel sur un cessez-le-feu durable ». Si l'espoir d'un arrêt proche des combats semble vain, tous estiment qu'il s'agit d'un premier pas. Cette réunion doit réunir le groupe Russie, Ukraine, OSCE, auxquels sont associés les séparatistes ukrainiens.
Le chef d'état russe s'est entretenu avec François Hollande et Angela Merkel lors d'un entretien téléphonique. Vladimir Poutine a exprimé sa « grande préoccupation » concernant les victimes civiles auprès de ses homologues français et allemand. Depuis le début de l'insurrection, il y a près de trois mois, les combats entre forces ukrainiennes et séparatistes dans l'Est ont fait plus de quatre cent cinquante victimes.