Il était une fois l'Écosse

Day 1,001, 09:17 Published in Canada France by St Laurent

La nuit venait tout juste de tomber sur l’Écosse. C’Était un soir de pleine lune et les étoiles illuminaient le ciel au loin. Notre escadrille était stationnée à la base aérienne de Dublin, que nous venions tout juste de libérer de l’occupation britannique, il y a de ça quelques jours seulement. Le moral était excellent, nous avions définitivement le vent dans les voiles grâce aux victoires successives des derniers jours. Mais nous avions toujours soif de triomphe et un sentiment d’invincibilité nous envahissait tous.

Les ordres étaient clairs et le Premier Ministre insistait, l’Écosse ne devait pas nous échapper. C’est lorsque nous l’avons vu arriver à la base vêtit de son uniforme de pilote que nous avons compris qu’il allait être de la mission avec nous. La confiance se voyait sur tous les visages. L’heure de l’attaque était sur le point d’arriver.

Le Commandant de la division aérienne était à ses côtés. Les deux hommes se sont serré la main et ce dernier a pris la parole devant nous tous. « Mesdames, messieurs… Aujourd’hui, nous frappons au cœur même de l’ennemi britannique. Il ne s’agit pas seulement de le repousser hors des territoires qu’il a conquis, mais bien de l’attaquer chez lui, dans sa propre cour. La résistance sera d’autant plus féroce car il est poussé par l’énergie du désespoir. Mais j’ai confiance en vous. Vous êtes les meilleurs et vous avez prouvé votre efficacité au combat. Mesdames, messieurs… Demain matin, nous prendrons le petit déjeuner à Édimbourg! Nous partons dans 10 minutes. »

L’euphorie s’empara alors des troupes. Tous se précipitèrent vers leurs magnifiques appareils. Il faut dire que les Forces Canadiennes ne lésinent pas sur la qualité des hélicoptères qu’elles fournissent à leurs pilotes! Le grondement des moteurs se fit entendre, le son des hélices produisait un vrombissement qui faisait trembler le sol sous nos pieds. Tout excité par l’ampleur du moment, je pris place à bord de mon appareil. Il était impeccable, j’avais passé la journée entière à l’astiquer et à y apporter quelques petits ajustements techniques.

Le grand moment était arrivé. À tour de rôle, les escadrilles de la Force aérienne canadienne ont pris leur envol en direction du champ de bataille. Là-bas, les chars, l’infanterie et l’artillerie canadienne nous attendaient patiemment en retrait. Notre support allait leur être indispensable afin de percer la ligne de front ennemie. Sans nous, ils seraient à la merci de la puissance de feu des chars d’assaut britannique.

Nous volions en formation à toute allure à travers la brume épaisse de l’Écosse. La lumière de la lune et des étoiles nous guidait au milieu du relief montagneux. Au loin, nous assistions au spectacle de lumière que produisaient les tirs de barrage de l’artillerie des tuniques rouges. C’était vraiment à couper le souffle! Mais nous n’avions aucunement peur. Nous savions que nous pouvions compter sur nos confrères pour nous sortir du pétrin en cas de besoin. C’est ça les Forces Canadiennes, la solidarité entre frères d’armes!

Au fil de quelques instants, nous étions arrivés à portée de tir. C’était à nous de jouer! Nous devions faire le ménage comme on dit, et percer cette colonne de tanks qui nous faisait face. Alors que nos troupes terrestres se dirigeaient vers un face à face des plus explosifs, notre escadrille fit une boucle pour venir frapper l’ennemi par le flanc droit. Ils n’avaient aucune chance! Ils étaient maintenant pris dans un étau qui se refermait sur eux. Sans compter qu’ils s’étaient un peu trop avancés et mis à découvert dans la plaine. C’est là que nous avons lancé notre première attaque.

Mes doigts étaient tout engourdis tellement je tenais solidement prise au manche. « Feu! » s’écria notre commandant dans nos casques d’écoute. Un sifflement terrifiant vint s’ajouter au grondement des moteurs lorsque les lances roquettes firent jaillir des jets de feu! L’explosion fut féroce, et le char que je visais n’eut aucune chance de s’en sortir. Des débris se trouvaient partout par terre autour de la carcasse brulante. La voie était libre, nos troupes pouvaient maintenant avancer sans craintes plus profondément en zone hostile.

De notre côté, nous avons foncé vers le pont qui reliait les deux côtés de la rive. Ce pont était d’une importance capitale puisque nous devions en prendre le contrôle afin de pouvoir atteindre la capitale. Mais il était extrêmement bien défendu. C’est là tout l’avantage de voler haut dans les airs, nous pouvions traverser de l’autre côté sans problèmes et ce, sans emprunter le pont.

Le commandant donna l’ordre d’aller au-delà de la rivière et de prendre l’ennemi par derrière afin de réduire leur défense. Ainsi, les troupes au sol pourraient s’occuper de finaliser le travail de destruction! Nous nous sommes donc précipiter en cette direction et avons surpris l’ennemi. La panique s’est alors emparée d’eux, ils étaient cernés. Plusieurs, voyant bien qu’il leur était impossible de garder leur position, ont sonné la retraite en direction de la capitale.

D’un geste un peu téméraire, je lançai l’attaque. Mais, comble de malheur, un débris lors de mon dernier combat était venu foudroyer ma mitrailleuse avant. J’étais pris sans défense! Au même moment où je réalisais que j’étais dans l’embarras, un tir d’artillerie vint percuter la queue de mon appareil. « Je suis touché, je suis touché » criais-je dans mon microphone. En une fraction de seconde, je me projetai hors de l’appareil qui virevoltait dans les airs.

Heureusement, j’atterris en zone contrôlée par nos forces. Le commandant vint se poser près de moi et me fit signe d’embarquer, ce que je fis. Il me raccompagna le long de la côte de l’Écosse sur la plateforme d’un destroyer canadien sur lequel nous avions quelques hélicoptères de rechange. Sans hésiter, je pris place à bord de ce nouveau bijou et nous avons repris chemin vers le champ de bataille.

À notre arrivée, après quelques minutes de vol seulement, la capitale subissait un barrage de feu et d’acier de la part de nos troupes. Je n’aurais manqué ce spectacle pour rien au monde! Nous nous lançâmes donc à l’assaut de la cible nous aussi afin de contenir toute résistance. Nous savions bien que la victoire était acquise. L’ennemi était à genou et il ne fallait plus que l’achever. Encore une fois, les Forces Canadiennes et surtout sa division aérienne allait connaître la gloire!

Quelques minutes plus tard, c’était officiel, nous occupions l’Écosse. De retour sur le pont du destroyer, le NCSMS IROQUOIS, je m’empressai d’aller rejoindre le commandant et le colonel, deux très bons amis à moi, et je leur remis un de mes fameux cigares de la victoire. Les combats avaient fait rage pendant presque toute la nuit et je jour commençait à se lever au loin. Hâtivement, le capitaine du navire se dirigea vers nous et annonça à notre commandant qu’un imbécile avait bêtement encastré sa voiture dans sa belle BMW qu’il venait d’acheter et qui était stationnée à la base. Nous étions tellement fatigués que nous nous sommes tous esclaffés de rire!

Bref, ceci n’est qu’une expérience parmi tant d’autres que vous pourriez vivre au sein des Forces Canadiennes et plus particulièrement dans la division aérienne. Saurez-vous être à la hauteur?

Au plaisir,

Vulcain
Lieutenant
22e Régiment Royal
Division aérienne

*Si une carrière avec nous vous intéresse, veuillez communiquer avec une des personnes suivantes:

Chucky Norris, Raw784 ou moi-même, Vulcain