#6 - Max & Hypocrisie

Day 2,403, 13:20 Published in France France by Jehan de Ladernade


Bonjour à tous !

J'inaugure, enfin ! une véritable - si l'on veut - charte graphique, ou au moins quelque chose qui y ressemble... Ou pas.

Bref, je vous présente le nouveau physique de mon journal, après avoir hésité à en changer le nom - encore ! -, mais je me suis dis que j'aime bien celui là. J'ai prévu différentes catégories pour mes articles, ici seules deux apparaissent, je le pense déjà assez long.

Voili voilou : je vous laisse le découvrir... Bonne lecture !

#Jehan



Je vous présente aujourd'hui un livre qui sans me marquer particulièrement m'a laissé une forte impression, tout le long de la lecture et bien après encore. Je lis beaucoup, et de tous les genres, mais jamais je n'ai ouvert de livre... de livre... comme celui-ci, tout simplement. Voici donc un petit résumé et une annotation rapide, de ma main bien entendu !

Max écrit par Sarah Cohen-Scali nous présente l'histoire du premier nourrisson issu du programme Lebensborn, mis en place par Himmler dès 1933, à l'arrivée au pouvoir en Allemagne d'Adolf Hitler. L'issue du programme doit être d'élaborer une race aryenne parfaite, sans défauts, sans impureté. Pour cela des hommes, toujours de la SS, et des femmes sont sélectionnés sur des critères physiques : formation des muscles, cheveux blonds, yeux bleus, dents blanches...
Max - c'est le nom que lui donne sa mère -, né le jour anniversaire de la naissance du Führer sera par lui prénommé Konrad von Kebnersol. Surveillé toute son enfance par le docteur Ebner, il grandit dans l'un des meilleurs établissements allemands, formé à être le nazi parfait.
Progressivement, le programme Lebensborn prend de l'ampleur et s'étend aux pays occupés. Le régime tente de germaniser les hommes et les femmes correspondant aux critères aryens. Ainsi Konrad fait la connaissance de Lukas, un Polonais qui s'avère être juif...

Ce roman donc intitulé tout simplement Max provoque un véritable choc et ce, dès la première de couverture illustrant un fœtus accompagné de nombreuses mensurations, celles correspondant avec exactitude aux canons de la perfection aryenne. Le tout bien sûr coloré aux couleurs du nazisme que sont le rouge, et le noir.
Le challenge était élevé et pourtant l'auteure le réussi avec brio. Dans ce livre où les indications historiques sont vraies et vérifiées, elle développe un pan méconnu de l'histoire, soit le programme Lebensborn. Je passerai sur les détails et autres révélations au cas où vous voudriez vous essayer à la lecture du livre.
Max peut sans aucun doute être qualifié de roman psychologique - en plus d'historique. Le du narrateur permet au lecteur de se fondre dans l'histoire mais également d'appréhender l'évolution psychologique du personnage tout au long du roman, d'avant sa naissance et lors des quatre grandes étapes de son évolution dont son intégration logique aux Jeunesses Hitlériennes, confronté à ses origines, aux monstruosités nazies, à son amitié pour un Juif, à l'avancée des Alliés en Allemagne.

Nombre de passages sont durs, très durs, dans les mots, dans les faits, dans les descriptions, dans les pensées. Le tout, très prenant, amène toutefois à la nécessité de pauses, pour assimiler ce qui vient d'être lu, pour reprendre son souffle non pas accéléré par le suspens ou le stress mais coupé par certaines brutalités. Max est provocant, osé, cru, choquant. Max est raffiné, captivant, terriblement instructif et documenté.
Sarah Cohen-Scali arrive à nous faire nous attacher à un petit nazi endoctriné dès sa naissance et plongé dans un univers raciste et élitiste. Oui, on s'y attache. C'est à cela que les pauses, dans la lecture, peuvent servir : à se rendre compte de ce que l'on fait. On s'attache à un nazi... Avant de replonger. L'écriture, crue, sans pitié, telle les idées de l'enfant, laisse parfois bouche bée mais l'on s'y habitude vite : le choc principal nous attend au moment où, ayant lu la dernière ligne et passé le point final, nous ordonnons à notre main droite, souvent, de fermer doucement la quatrième de couverture.



Je vous laisse ici deux courts extraits très proches l'un de l'autre qui vous donneront peut-être un rapide aperçu du genre de certains passages du livre. Bien sûr ce ne sont pas les plus crus ou démonstratifs...

Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler ! >

Pensez à ce que je vous ai dit : je DOIS être blond. Je DOIS avoir les yeux bleus. Je DOIS être vif.
Élancé.
Dur.
Coriace.
De l'acier de Krupp.
Je suis l'enfant du futur. L'enfant conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d'autre que la force et la rage.
Heil Hitler ! >

Max est une lecture choc dont on ne sort pas indemne. Âmes trop sensibles, s'abstenir...



Nous sommes en pleine période d'examens et l'on ma demandé de vous offrir quelques unes de mes réponses. Voici donc mon travail réalisé en classe donc pour la rédaction d'un sujet de baccalauréat blanc, en français - série littéraire. J'ai choisi vous le verrez l'écriture d'invention.
Il était demandé de rédiger un texte qui défende avec argumentation un sujet qui nous tient à cœur. J'avoue ne pas être allé chercher loin, j'ai récupéré celui des textes du corpus : l'hypocrisie.

Je vous demande, surtout à ceux ayant commenté l'article contenant mon premier poème ici publié, d'être assez souples et pas trop intransigeants. Le temps m'était donc limité et le texte ci-dessous a ainsi été écrit en environ deux heures, si ce n'est moins. Voici :

Des masques colorés de trop changeantes humeurs.
Tiens ! Cet homme là-bas à la bouche cynique,
M’a dit il y a peu que je suis son bonheur.
Il vient à l’instant de cracher sur mon manteau.
Ses yeux infranchissables et son rire si faux
Sont si communs aux âmes aux hommes mercantiles,
Qui cherchent à assouvir leurs désirs les plus vils.
Pourquoi m’a-t-il menti l’honnêteté est dure ?
Je ne dis rien je sais que son mensonge perdure.

Imagine ! Un homme, voire une femme (les deux ?)
Te dit tout son respect (Ne regarde pas ses yeux !)
Tandis qu’au fond son cœur ne te voit qu’en levier
Ou en faible obstacle qu’il doit du moins éviter.
Son sourire charmeur n’est qu’un pervers outillage.
Les mots de sa bouche cornent le coin de ta page :
Dans son livre ton nom est sur sa toile inscrit.
Désormais de son masque es-tu à la merci ?
Non ! Rebelle-toi vite et sa fausse amitié
Ne lui sera que d’une nulle utilité.

Peut-être te plais-tu de ces hommages faux ?
Veux-tu l’utiliser si lui est aussi sot ?
Veux-tu te pervertir et ainsi à leur image,
Veux-tu à tous mentir et feuilleter les pages
Cornées, éponymes de ton livre arachnéen ?
Veux-tu tisser ta toile de mots mensongers,
Du miel de secrets et des moucherons humains ?
Veux-tu les faire amants, esclaves de ton projet ?
Veux-tu abandonner toute ton humanité,
Ce qui fait d’un humain sa sociabilité,
Son respect, ses valeurs, et sa moralité ?
Aller, manipule, tu t’es abandonné.

Beaucoup s’y refusent ou n’en sont pas capables,
S’efforceront de même à toujours être aimables.
C’est la politesse, on nous l’apprend sans choix.
Mais demandez-vous si elle est comme cela !
Petit on m’a appris que le mensonge est mal.
Oh ! il est impoli et peut être fatal.
Ma bouche qui sourit quand se serre mon cœur,
Porte sur ses lèvres ce mensonge impoli.
Ma bouche qui sourit quand se serre mon cœur,
Obéit à cette politesse assaillie.

Mais ma bouche sourit quand se serre mon cœur
Pour protéger ce qui n’est que mes sentiments.
Le jour où tu seras plongé dans le malheur,
Tu verras alors que tu triches, caches, mens,
Un sourire hypocrite à tes lèvres perché,
Qui à chaque instant de s’en aller menace,
Qui de gaies paroles n’est qu’un pauvre préface,
Est autour de ton cœur un faible bouclier
Contre des réactions de pitié de colère
Et de moqueries qui laissent les cœurs amers.

Que se passerait-il si on la bannissait ?
L’hypocrisie dans nos échanges empoisonnés ?
Soit l’humanité prime et chacun se dévoile,
Soit certains profitent et nous couvrent de voiles,
Nous couvrent de mensonges et de péchés en croix,
Nous couvrent de monnaies et d’habits d’apparat,
Englués dans nos songes de cœurs libres et ouverts !
Ils nous attraperont dans leurs sales barèmes.
Nos cœurs cependant ont la vertu et sont fiers
D’envers et contre tous d’être restés eux-mêmes.

Nous serions les visages au milieu des masques,
Des visages sans voiles ou fourrures ou casques,
Nos couleurs et nos formes étant celles des cœurs
Qui battent en nos poitrines à des rythmes pluriels,
Un cœur aidant un autre en face du malheur,
Deux cœurs ennemis sans sourires artificiels.
Ces visages changeants, caméléons grossiers,
Ne seraient plus ainsi essayant de cacher
Ce que pensent les cœurs ce que font les pensées,
L’hypocrisie vaincue par notre humanité. >



Petite dédicace à mon eFamille, les Envers et Contre Tous.