Nouveaux horizons [Chapitre III]

Day 1,715, 04:25 Published in France France by J35000

Nantes est proche, nous sommes tous apeurés devant l'ampleur des dégâts. Cependant il va faire nuit et notre camp de base est trop loin pour rentrer. Nous allons donc devoir dormir à même le sol à seulement quelques centaines de mètres de cadavres polonais et français.
Nous posons tous nos manteaux par terre, ou du moins tout ce qui peut servir de matelas ou de couverture. La nuit promet d'être longue.
Le lendemain matin, le réveil fut dur. Les crissements de pneu des blindés et les cris des soldats résonnent encore dans nos têtes.
Au loin, un homme courait vers notre campement. Deux de mes camarades sortirent leurs AK-47 et se mirent en position quand l'homme au loin cria :
- MESSAGER, NE TIREZ PAS !!!
Mes compagnons baissèrent alors leurs armes. Le messager arriva, s'assit par terre et tendit une lettre à Evoh.
Evoh prit la lettre et alla s'asseoir près d'un tronc d'un chêne centenaire.
Nous avons tous peur qu'une catastrophe soit arrivée à sa femme restée à Londres.



Le messager sortit aussi de sa sacoche une enveloppe avec le sceau de l'Etat Major et la tendit à notre commandant de bataillon.
Notre commandant ouvrit lui aussi la lettre, ses yeux écarquillés se promenaient sur les lignes.
Il redressa la tête et nous dit :
- 4 d'entre vous vont partir en Corse, il s'agit de Yoda, Evoh, NicolasLeFan et J35000.
A seulement quelques kilomètres de Nantes je dois rebrousser chemin pour partir à l'autre bout du "territoire" ? A ce moment précis nous entendîmes un énorme cri de joie venant du chêne ou nous avons laissé Evoh lire sa lettre.
Ce dernier bondit d'un coup et s'écria :
- JE VAIS ETRE PAPAAAAA !!! Je vaiiiis etreuuuuh pôpaaaaaa !
Une clameur s'éleva dans le bataillon et nous le félicitions tous. Notre commandant nous rappela à l'ordre et déclara que nous devions immédiatement rejoindre le campement où un blindé nous attendraient.
Nous ramassâmes tous les 4 nos affaires et nous mirent en route. En chemin, nous étions tous désappointés par ce changement d'horizon. Sauf Evoh qui chantonnait à voix basse.
Nous arrivâmes au camp quelques heures plus tard. Un blindé de reconnaissance nous y attendait.
Nous embarquâmes à bord du véhicule et le chauffeur nous expliqua rapidement notre trajet :
- Messieurs, je vais vous conduire jusqu'à La Rochelle, de là, vous prendrez clandestinement un train qui vous emmènera jusqu'à Marseille. Ensuite, vous rejoindrez les résistants et embarquerez, clandestinement encore une fois, bien sur, pour Bonifacio. Ensuite, vous serez affréter par camion jusque Porto Vecchio pour essayer de libérer la ville.
Le trajet jusque la Rochelle se déroula plutôt bien. Vint alors le moment de prendre le train. Les gares n'étaient bizarrement pas les points les plus surveillés par la garde civile polonaise.
Quelques minutes avant le départ du train, nous nous glissâmes dans le tout dernier wagon. Nous nous cachâmes dans un petit local où nous restâmes durant tout le trajet. Une fois arrivés dans la citée phocéenne, nous sortîmes aussi discrètement que nous sommes entrés.
A notre départ de la Rochelle, le conducteur du blindé nous avait donné un petit papier avec l'adresse des résistants. Nous les retrouvèrent donc 34, avenue Marcel Pagnol, dans un appartement miteux au 4ème étage. Nous vîmes alors cinq hommes vêtus de longs manteaux de cuir noirs armés de Radom Vis 35. Les hommes se retournèrent vers nous, surement des polonais pensais-je alors. Sur le sol jonchent les cadavres de sept français.
Nous prîmes alors la fuite, direction le port. Derrière nous résonnaient les pas des hommes en noir et les balles fusaient dans toutes les directions. Nous sortîmes en trombe de l'immeuble et prîmes la première rue sur notre droite. En chemin, nous armâmes tous les quatre nos AK 47 en vue d'une possible fusillade. La rue nous amena droit vers les quartiers nord de Marseille. Les polonais étaient à nos trousses.
Nous nous cachâmes derrière 2 voitures et ouvrîmes le feu sur nos poursuivants. Deux tombèrent immédiatement au sol et les trois autres se cachèrent. Les hommes sortirent alors un RPD cal, un fusil mitrailleur et commencèrent à tirer sur nos planques. A ce moment précis, je pensais que ma vie se finissait ici. C'était sans compter sur l'entraide française. En effet, 3 jeunes des quartiers arrivèrent alors avec un lance grenade et tirèrent sur les planques polonaises. Ces derniers furent balayés et ont pouvaient apercevoir les [restes] des sept corps. Nous remerciâmes chaleureusement les jeunes et reprîmes la route en direction du port.


Une fois arrivés là bas, nous nous faufilâmes par l'entrée des véhicules et nous cachâmes, encore une fois, dans un petit local. Il se faisait tard et le bateau n'arrivera à bon port que demain matin. Nous décidâmes donc de prendre une bonne nuit de sommeil. Je ne sais ce qui m'attendra demain mais je me battrai de toute mes forces pour libérer notre patrie.