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Montrant toutes ces dents dans un sourire-banane, il s'installa derrière moi.

Peu après, nous arrivions juste à temps pour le dîner, dans une auberge-relais. Donnant une pièce au garçon d’écurie pour qu’il s’occupe bien de Craspouille, nous sommes entrés dans la salle commune parfumée par un doux fumet de quelque volaille. Affamés par le voyage, nous nous sommes assis près de la cheminée.



« Que souhaitez-vous messieurs ?, nous demanda le cuisinier dont la physionomie laissait penser qu’il faisait bonne chère tous les soirs, nous avons des flageolets accompagné de jambon salé. »

« C’est ce dont nous avons besoin ! » s’exclama Le Grillon enjoué.

Amusé, je fis un signe au tavernier afin qu’il nous apporte également un pichet de vin du pays.

« Quand arriverons-nous à Chaumont ? »

- Demain dans l’après-midi j’espère. Si nous pouvons acheter un cheval, cela serait mieux. Finis d’abord ton repas, je parlerai ensuite au tavernier. »

Il ne répondit rien et mangea en silence. Il était à nouveau tendu. Quelque chose l’inquiétait, et pour cause ! Cette auberge était relativement isolée. Plutôt fréquentée par des soldats, voyageurs ou gens du pays, elle était aussi le repère de bandits de grand chemin à l’occasion. Un trou perdu donc. Et les rois de ce terrain de jeu n’étaient pas forcément de nos amis.

Après nous être faits montrer notre chambre par l’aubergiste et assurés qu’un cheval serait prêt demain matin à la première heure, nous nous installâmes. La chambre était plutôt petite mais tenue proprement. Un bureau, une commode, deux couches ainsi qu’une cheminée et une bassine étaient à notre disposition.

Le Grillon s’installa sur son lit et me regarda fermer à double tour la porte de l’intérieur.

« Pourrais-tu me passer ta poudre ? »